[Parlé]
Il m’a fallu des années et c’est long
Pour ôter de moi toute religion.
Ce que c’est quand même que les habitudes et la trouille,
Peur de déplaire à sa famille, peur déjà de supporter sa dernière heure,
Sans qu’aucun espoir d’un monde meilleur
Ne gazouille.
Enfin j’en suis sorti et c’est tant mieux
Mais voilà que mon fils ouvre les yeux
Ne demandant qu’à croire aux merveilleux Évangiles.
Qu’il me pardonne de lui dégonfler
Son Superman pour bande dessinée ;
Faudra vivre sans lui, tant pis si c’est moins facile.
Des Jésus depuis le début des temps
Il y en eut plus d’un – heureusement,
À vouloir nous sortir de notre banc de galère,
À prêcher l’amour, à prêcher la foi,
Par des miracles épater le bourgeois
Et alors, je ne vois là rien d’extraordinaire.
Il guérissait les malades et puis quoi
Des guérisseurs, j’en connais deux ou trois
Dont la mère n’était pourtant pas immaculée
Ton Jésus, range-le chez les héros ,
Admire-le sans chanter de credo,
Et des Églises, ne va pas croire aux contes de fée.
Et puis quand tu seras sorti de là,
Ne tombe pas de Charybde en Scylla.
Tu sais, tous les prêtres ne donnent pas le baptême :
Il y en a qui hurlent : garde à vous !
D’autres : prolétaires unissez-vous !
Mais regarde-les de près, ce sont tous les mêmes.
Des gens qui veulent t’apprendre à penser
Rien que par réflexe conditionné,
À marcher au pas en brandissant des emblèmes.
Méfie-toi des rouges, des blancs et des noirs !
Ne cotise pas chez les marchands d’espoir !
Vis ta vie tout seul, écris ton histoire toi-même !
Il m’a fallu des années et c’est long
Pour ôter de moi toute religion.
Ce que c’est quand même que les habitudes et la trouille,
Peur de déplaire à sa famille, peur déjà de supporter sa dernière heure,
Sans qu’aucun espoir d’un monde meilleur
Ne gazouille.
Enfin j’en suis sorti et c’est tant mieux
Mais voilà que mon fils ouvre les yeux
Ne demandant qu’à croire aux merveilleux Évangiles.
Qu’il me pardonne de lui dégonfler
Son Superman pour bande dessinée ;
Faudra vivre sans lui, tant pis si c’est moins facile.
Des Jésus depuis le début des temps
Il y en eut plus d’un – heureusement,
À vouloir nous sortir de notre banc de galère,
À prêcher l’amour, à prêcher la foi,
Par des miracles épater le bourgeois
Et alors, je ne vois là rien d’extraordinaire.
Il guérissait les malades et puis quoi
Des guérisseurs, j’en connais deux ou trois
Dont la mère n’était pourtant pas immaculée
Ton Jésus, range-le chez les héros ,
Admire-le sans chanter de credo,
Et des Églises, ne va pas croire aux contes de fée.
Et puis quand tu seras sorti de là,
Ne tombe pas de Charybde en Scylla.
Tu sais, tous les prêtres ne donnent pas le baptême :
Il y en a qui hurlent : garde à vous !
D’autres : prolétaires unissez-vous !
Mais regarde-les de près, ce sont tous les mêmes.
Des gens qui veulent t’apprendre à penser
Rien que par réflexe conditionné,
À marcher au pas en brandissant des emblèmes.
Méfie-toi des rouges, des blancs et des noirs !
Ne cotise pas chez les marchands d’espoir !
Vis ta vie tout seul, écris ton histoire toi-même !
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2014/12/17 - 16:06
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Chanson française – La Religion – Jacques Debronckart – 1967
Lucien l'âne mon ami, voici une bien intéressante chanson. Une chanson athée, c'est déjà quelque chose, mais une chanson contre la religion, contre toute religion, contre les religions, les religieux, c'est encore plus rare. Car elle va au-delà de l'anticléricalisme, elle va au-delà des déismes en tous genres ; c'est la religion comme telle qui est visée. La religion comme rassemblement sous une bannière ; en fait, cette chanson ne serait pas nécessairement athée ; en ce sens, elle rejoint Épicure pour qui les Dieux pouvaient bien exister vu qu'ils n'avaient aucun lien quelconque avec l'humanité et que dès lors les dieux ne souciaient pas de ce que peuvent bien faire les humains et les humains n'auraient aucune raison de se soucier des dieux, de tous les dieux ou d'un dieu singulier. Mais elle peut tout aussi bien l'être ; car, vois-tu, Lucien l'âne mon ami, il existe des religieux athées, des athées religieux, des athéismes religieux et des religions athées et tous sont explicitement rejetés par Debronckart :
Il y en a qui hurlent : garde à vous !
D’autres : prolétaires, unissez-vous !
Mais regarde-les de près ce sont tous les mêmes...
Des gens qui veulent t’apprendre à penser
Rien que par réflexe conditionné
À marcher au pas en brandissant des emblèmes
Méfie-toi des rouges, des blancs et des noirs… »
On finira par penser que ce Debronckart est lui aussi un fameux Jacques, un libertaire, pour tout dire, un anarchiste. J'ai comme l'impression, et même la certitude, qu'il était assez rétif à l'embrigadement, à l’enrégimentement, à l'enrôlement sous quelque bannière que ce soit. Si tu veux mon avis, ce devait être un de ceux-là auxquels les rites donnent des urticaires, rien que d'y penser. En somme, le gauche-droite, une-deux, le mettait hors de lui.
Certes, Lucien l'âne mon ami, mais tu verras dans la chanson que cette position est le fruit d'une conviction lentement et progressivement formée en dépit des usages, en dépit d'un environnement acquis aux turpitudes religieuses et sociales. Il n’est pas donné à tout le monde – la société tout entière s'efforce-même de l'empêcher – de se vouloir ni Dieu, ni Maître, de penser librement, d'avoir comme motto, comme devise – ainsi que tu l'as comme moi : ne jamais se soumettre et de l'appliquer, ou autrement dit de se tenir au « ora e sempre : resistenza ! » de nos amis italiens.
Voici encore une chanson qui nous fait chaud au coeur et qui comme nous tisse le linceul de ce vieux monde religieux, caporalisant, oppressant, rituel, crédule, soumis, confiné et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I.et Lucien Lane
Canzones