So steh ich nun vor deutschen Trümmern
und sing mir still mein Weihnachtslied.
Ich brauch mich nicht mehr drum zu kümmern,
was weit in aller Welt geschieht.
Die ist den andern. Uns die Klage.
Ich summe leis, ich merk es kaum,
die Weise meiner Jugendtage:
O Tannebaum!
Wenn ich so der Knecht Ruprecht wäre
und käm in dies Brimborium
– bei Deutschen fruchtet keine Lehre –
weiß Gott! ich kehrte wieder um.
Das letzte Brotkorn geht zur Neige.
Die Gasse grölt. Sie schlagen Schaum.
Ich hing sie gern in deine Zweige,
o Tannebaum!
Ich starre in die Knisterkerzen:
Wer ist an all dem Jammer schuld?
Wer warf uns so in Blut und Schmerzen?
Uns Deutsche mit der Lammsgeduld?
Die leiden nicht. Die warten bieder.
Ich träume meinen alten Traum:
Schlag, Volk, den Kastendünkel nieder!
Glaub diesen Burschen nie, nie wieder!
Dann sing du frei die Weihnachtslieder:
O Tannebaum! O Tannebaum!
und sing mir still mein Weihnachtslied.
Ich brauch mich nicht mehr drum zu kümmern,
was weit in aller Welt geschieht.
Die ist den andern. Uns die Klage.
Ich summe leis, ich merk es kaum,
die Weise meiner Jugendtage:
O Tannebaum!
Wenn ich so der Knecht Ruprecht wäre
und käm in dies Brimborium
– bei Deutschen fruchtet keine Lehre –
weiß Gott! ich kehrte wieder um.
Das letzte Brotkorn geht zur Neige.
Die Gasse grölt. Sie schlagen Schaum.
Ich hing sie gern in deine Zweige,
o Tannebaum!
Ich starre in die Knisterkerzen:
Wer ist an all dem Jammer schuld?
Wer warf uns so in Blut und Schmerzen?
Uns Deutsche mit der Lammsgeduld?
Die leiden nicht. Die warten bieder.
Ich träume meinen alten Traum:
Schlag, Volk, den Kastendünkel nieder!
Glaub diesen Burschen nie, nie wieder!
Dann sing du frei die Weihnachtslieder:
O Tannebaum! O Tannebaum!
Contributed by Bernart Bartleby - 2014/12/11 - 17:38
Language: French
Version française – NOËL – Marco Valdo M.I. – 2015
Chanson allemande – Weihnachten – Kurt Tucholsky – 1918
Texte de Kurt Tucholsky, publié sous le nom de Kaspar Hauser (un de ses pseudonymes) sur Die Weltbühne du 19 décembre 1918
Musique de Hanns Eisler
Interprétée par Ernst Busch in “Ernst Busch Singt Tucholsky Und Brecht – Deutsches Miserere »
Chanson allemande – Weihnachten – Kurt Tucholsky – 1918
Texte de Kurt Tucholsky, publié sous le nom de Kaspar Hauser (un de ses pseudonymes) sur Die Weltbühne du 19 décembre 1918
Musique de Hanns Eisler
Interprétée par Ernst Busch in “Ernst Busch Singt Tucholsky Und Brecht – Deutsches Miserere »
Eh bien, il nous fallait vraiment une chanson de Noël !
Sauf que celle de Tucholsky - écrite en décembre de 1918, à peine plus d'un mois après la fin de la Grande Guerre, dont l'Empire était sorti abîmé par la faute des « idées spartakistes et des socialistes qui empoisonnaient l'armée allemande », comme le dit le grand général Ludendorff, et en plein dans la rébellion socialiste qui de là à peu serait écrasée dans le sang – ce n'est pas vraiment une chansonnette rassurante…
Ah, Lucien l'âne mon ami, tu connais assez Tucholsky pour savoir qui il était et quel talent et quel tempérament l'animaient. C'était un homme qui savait faire deux choses : penser et écrire… dans cet ordre. Entre les deux, il était journaliste. Enfin, il y aurait beaucoup de choses à dire de ce mot de « journaliste » et de ce qu'il recouvre. Mais peut-être n'est-ce pas le lieu, ni l’heure…
Moi, je trouve plutôt que si. Je suis terriblement intéressé à ce que toi, précisément, tu pourrais en dire. Car, si je ne me trompe, il fut un temps où tout comme Tucholsky et d’autres, tu exerças cette noble profession. J'en ai encore des échos aujourd'hui.
Bon, pour te faire plaisir et comme tu m'y pousses en quelque sorte, je m'en vais dire quelques mots de ce métier. Il est clair que derrière cette « étiquette » de « journaliste », on trouve mille et une figures. Cela va de l'honnête correspondant local qui relate les faits divers et les événements au chroniqueur sportif qui commente les actualités, sans oublier les « grands reporters ». Mais, ici on parle d'autre chose. À un moment donné, le journaliste – à force de relater des faits finit par quand même énoncer des éléments de la réalité et contraint par la logique des choses, il se retrouve à prendre parti. Dans le domaine sportif, tant qu'on reste au niveau interne de la compétition (et encore…), on reste à un niveau superficiel, on ne touche pas au réel. Mais si – et ce fut le cas de Tucholsky et bien d'autres – on relate la société et ses mécanismes, on se retrouve à devoir révéler ce qui ne peut l'être, mais aussi à expliquer ce qui est et pour ce faire – c'est pure question de correction intellectuelle – appeler un chat un chat et par exemple, l'Empereur un dictateur, le patron un exploiteur… Arrivé à ce point, tout va dépendre du journal et de sa direction. Tucholsky à la Weltbühne avait toute liberté d'écrire ; c'était aussi un « petit » journal – tirage 15.000 exemplaires et ce n'était pas un quotidien. Il rassemblait aussi une belle et incroyable série de journalistes- écrivains… Mettons – présents dans les CCG : Kurt Tucholsky et ses hétéronymes : Paulus Bünzly, Kaspar Hauser, Theobald Körner, Peter Panter, Theobald Tiger, Ignaz Wrobel ; Ernst Toller Hoppla! Wir leben!; Erich Mühsam Lebensregel ; Walter Mehring Kantate von Krieg, Frieden und Inflation ; Else Laksker-Schüler Else du Mont des Oliviers ; Klabund Ballade des Vergessens; Erich Kästner Kurzgefasster Lebenslauf et d'autres encore sans doute. C'était un endroit exceptionnel mais et c'est important, ce n'était pas là un hasard, car le propriétaire-fondateur du journal – Siegfried Jacobsohn – était lui aussi un personnage et un journaliste de haut vol. Et puis, c'est pas que je veux faire une conférence, mais je voudrais ajouter encore quelques remarques.
Oh, mais n'hésite pas, je suis tout ouïe, dit l'âne Lucien en agitant ses oreilles comme des pavillons de marine par grand vent.
Prenons la question sous un autre angle. Toi, Lucien l'âne mon ami, tu me dirais bien pourquoi alors que je n'ai été « journaliste » que deux ou trois ans, il y a maintenant fort longtemps et que depuis j'ai fait mille autres choses, on continue à m'en attribuer le « titre ». Il y a là une sorte de mystère, une aura qui entoure la profession… Moi, je dis que – regarde la liste des ceusses de la Weltbühne – ce qui à mes yeux les caractérise, c'est que ce sont des journalistes si l'on veut, mais surtout des écrivains, des poètes, des intellectuels et des gens personnellement engagés dans la Guerre de Cent Mille Ans et du côté des pauvres, bien évidemment. Si je devais indiquer un équivalent en Italie, je citerais Giustizia e Libertà. En fait, cette question du journalisme est trouble ; ou bien, on regarde les entreprises de presse, les médias et on s'aperçoit que dans leur immense majorité, ils font le jeu du système – quel qu'il soit. En somme, leur devise est « bizzness as usual », comme on dit par chez nous et fondamentalement, ils fonctionnent avec une autre devise assez répandue chez nous : « Moi, je ne veux rien dire, je suis en commerce » et leurs « journalistes » suivent la politique de l'entreprise. Généralement, il faut dire les choses convenues de manière convenue. Ce n'était pas le cas de Tucholsky. Qui, en plus, s'exprimait sous forme de poèmes trempés dans l'acide ironique. Regarde son Weinachten, publié à peine un mois après l'armistice de 1918, disons aussi de la capitulation allemande de 1918, il ne devait pas plaire à tout le monde, ce sapin qui chante dans les ruines de l'Allemagne et demande :
« À qui doit-on tout le malheur ?
Qui nous a jetés ainsi dans le sang et les douleurs ?
Nous les Allemands à la patience d'agneau ?. »
Oui, j'imagine assez. Allons, reprenons notre tâche et à notre tour et sans relâche, tissons le linceul de ce vieux monde écrasé par l'industrie de l'information, décervelé, abêti et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Sauf que celle de Tucholsky - écrite en décembre de 1918, à peine plus d'un mois après la fin de la Grande Guerre, dont l'Empire était sorti abîmé par la faute des « idées spartakistes et des socialistes qui empoisonnaient l'armée allemande », comme le dit le grand général Ludendorff, et en plein dans la rébellion socialiste qui de là à peu serait écrasée dans le sang – ce n'est pas vraiment une chansonnette rassurante…
Ah, Lucien l'âne mon ami, tu connais assez Tucholsky pour savoir qui il était et quel talent et quel tempérament l'animaient. C'était un homme qui savait faire deux choses : penser et écrire… dans cet ordre. Entre les deux, il était journaliste. Enfin, il y aurait beaucoup de choses à dire de ce mot de « journaliste » et de ce qu'il recouvre. Mais peut-être n'est-ce pas le lieu, ni l’heure…
Moi, je trouve plutôt que si. Je suis terriblement intéressé à ce que toi, précisément, tu pourrais en dire. Car, si je ne me trompe, il fut un temps où tout comme Tucholsky et d’autres, tu exerças cette noble profession. J'en ai encore des échos aujourd'hui.
Bon, pour te faire plaisir et comme tu m'y pousses en quelque sorte, je m'en vais dire quelques mots de ce métier. Il est clair que derrière cette « étiquette » de « journaliste », on trouve mille et une figures. Cela va de l'honnête correspondant local qui relate les faits divers et les événements au chroniqueur sportif qui commente les actualités, sans oublier les « grands reporters ». Mais, ici on parle d'autre chose. À un moment donné, le journaliste – à force de relater des faits finit par quand même énoncer des éléments de la réalité et contraint par la logique des choses, il se retrouve à prendre parti. Dans le domaine sportif, tant qu'on reste au niveau interne de la compétition (et encore…), on reste à un niveau superficiel, on ne touche pas au réel. Mais si – et ce fut le cas de Tucholsky et bien d'autres – on relate la société et ses mécanismes, on se retrouve à devoir révéler ce qui ne peut l'être, mais aussi à expliquer ce qui est et pour ce faire – c'est pure question de correction intellectuelle – appeler un chat un chat et par exemple, l'Empereur un dictateur, le patron un exploiteur… Arrivé à ce point, tout va dépendre du journal et de sa direction. Tucholsky à la Weltbühne avait toute liberté d'écrire ; c'était aussi un « petit » journal – tirage 15.000 exemplaires et ce n'était pas un quotidien. Il rassemblait aussi une belle et incroyable série de journalistes- écrivains… Mettons – présents dans les CCG : Kurt Tucholsky et ses hétéronymes : Paulus Bünzly, Kaspar Hauser, Theobald Körner, Peter Panter, Theobald Tiger, Ignaz Wrobel ; Ernst Toller Hoppla! Wir leben!; Erich Mühsam Lebensregel ; Walter Mehring Kantate von Krieg, Frieden und Inflation ; Else Laksker-Schüler Else du Mont des Oliviers ; Klabund Ballade des Vergessens; Erich Kästner Kurzgefasster Lebenslauf et d'autres encore sans doute. C'était un endroit exceptionnel mais et c'est important, ce n'était pas là un hasard, car le propriétaire-fondateur du journal – Siegfried Jacobsohn – était lui aussi un personnage et un journaliste de haut vol. Et puis, c'est pas que je veux faire une conférence, mais je voudrais ajouter encore quelques remarques.
Oh, mais n'hésite pas, je suis tout ouïe, dit l'âne Lucien en agitant ses oreilles comme des pavillons de marine par grand vent.
Prenons la question sous un autre angle. Toi, Lucien l'âne mon ami, tu me dirais bien pourquoi alors que je n'ai été « journaliste » que deux ou trois ans, il y a maintenant fort longtemps et que depuis j'ai fait mille autres choses, on continue à m'en attribuer le « titre ». Il y a là une sorte de mystère, une aura qui entoure la profession… Moi, je dis que – regarde la liste des ceusses de la Weltbühne – ce qui à mes yeux les caractérise, c'est que ce sont des journalistes si l'on veut, mais surtout des écrivains, des poètes, des intellectuels et des gens personnellement engagés dans la Guerre de Cent Mille Ans et du côté des pauvres, bien évidemment. Si je devais indiquer un équivalent en Italie, je citerais Giustizia e Libertà. En fait, cette question du journalisme est trouble ; ou bien, on regarde les entreprises de presse, les médias et on s'aperçoit que dans leur immense majorité, ils font le jeu du système – quel qu'il soit. En somme, leur devise est « bizzness as usual », comme on dit par chez nous et fondamentalement, ils fonctionnent avec une autre devise assez répandue chez nous : « Moi, je ne veux rien dire, je suis en commerce » et leurs « journalistes » suivent la politique de l'entreprise. Généralement, il faut dire les choses convenues de manière convenue. Ce n'était pas le cas de Tucholsky. Qui, en plus, s'exprimait sous forme de poèmes trempés dans l'acide ironique. Regarde son Weinachten, publié à peine un mois après l'armistice de 1918, disons aussi de la capitulation allemande de 1918, il ne devait pas plaire à tout le monde, ce sapin qui chante dans les ruines de l'Allemagne et demande :
« À qui doit-on tout le malheur ?
Qui nous a jetés ainsi dans le sang et les douleurs ?
Nous les Allemands à la patience d'agneau ?. »
Oui, j'imagine assez. Allons, reprenons notre tâche et à notre tour et sans relâche, tissons le linceul de ce vieux monde écrasé par l'industrie de l'information, décervelé, abêti et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
NOËL
Ainsi me voilà maintenant devant les débris allemands
Et moi, je me chante mon chant de Noël doucement.
Je ne me sens plus concerné,
Par ce qui arrive dans le monde entier.
C'est l'affaire des autres. Nous plus rien.
Moi, je ronfle tranquille, je le remarque à peine,
Comme aux jours de ma jeunesse :
Ô mon beau sapin !
Si j'étais le père Fouettard à Noël
Et que j'arrivais dans ce bordel
– les Allemands n'apprennent jamais rien –
Dieu sait !, je ferais demi-tour tout de suite.
Le dernier grain de pain tire à sa fin.
La rue gronde. Ils s'excitent.
Je les accrocherais volontiers dans tes branches,
Ô mon beau sapin !
Couvert de bougies grésillantes, je déclare bien haut :
À qui doit-on tout le malheur ?
Qui nous a jetés ainsi dans le sang et les douleurs ?
Nous les Allemands à la patience d'agneau ?
Eux ne souffrent pas. Eux sagement attendent.
Je rêve mon vieux rêve :
Frappe, peuple, la morgue de caste, abats-la !
Ne crois jamais, jamais plus ces gars !
Alors chante les chants de Noël, sans trêve :
Ô mon beau sapin !
Ô mon beau sapin !
Ainsi me voilà maintenant devant les débris allemands
Et moi, je me chante mon chant de Noël doucement.
Je ne me sens plus concerné,
Par ce qui arrive dans le monde entier.
C'est l'affaire des autres. Nous plus rien.
Moi, je ronfle tranquille, je le remarque à peine,
Comme aux jours de ma jeunesse :
Ô mon beau sapin !
Si j'étais le père Fouettard à Noël
Et que j'arrivais dans ce bordel
– les Allemands n'apprennent jamais rien –
Dieu sait !, je ferais demi-tour tout de suite.
Le dernier grain de pain tire à sa fin.
La rue gronde. Ils s'excitent.
Je les accrocherais volontiers dans tes branches,
Ô mon beau sapin !
Couvert de bougies grésillantes, je déclare bien haut :
À qui doit-on tout le malheur ?
Qui nous a jetés ainsi dans le sang et les douleurs ?
Nous les Allemands à la patience d'agneau ?
Eux ne souffrent pas. Eux sagement attendent.
Je rêve mon vieux rêve :
Frappe, peuple, la morgue de caste, abats-la !
Ne crois jamais, jamais plus ces gars !
Alors chante les chants de Noël, sans trêve :
Ô mon beau sapin !
Ô mon beau sapin !
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2015/8/16 - 23:24
Language: Finnish
Traduzione / Translation / Traduction / Suomennos: Juha Rämö
JOULU 1918
Mä seison maani raunioilla
joulun virttä virittäen.
Murheista maailman turuilla
mä mitään tietää tahdo en.
Ne pienet on rinnall' omien.
Hyräilen, aika seisahtuu,
laulua nuoruuden päivien:
Oi kuusipuu!
Joulun tuoja jos mä oisin
keskellä kaiken melskehen
- ei täällä mitään tehdä toisin -
niin tänne tulla tahtois' en.
Jos leipää ois, palan ottaisin.
Kuja raikaa, vaahtoo niiden suu.
Sun oksiisi ne ripustaisin,
oi kuusipuu!
Mä kynttilän tuleen tuijotan:
Kenen syytä on murhe tää?
Ken tuotti tuskan näin kauhean,
kuka kuritti kansaa kärsivää?
Tuskaa tuntematta ne vartovat.
Uni vanha mieleen palautuu:
Alas lyökää sodanlietsojat,
ne mi valhetta vain vatvovat!
Ja vapaana silloin laulaa suu:
Oi kuusipuu! Oi kuusipuu!
Mä seison maani raunioilla
joulun virttä virittäen.
Murheista maailman turuilla
mä mitään tietää tahdo en.
Ne pienet on rinnall' omien.
Hyräilen, aika seisahtuu,
laulua nuoruuden päivien:
Oi kuusipuu!
Joulun tuoja jos mä oisin
keskellä kaiken melskehen
- ei täällä mitään tehdä toisin -
niin tänne tulla tahtois' en.
Jos leipää ois, palan ottaisin.
Kuja raikaa, vaahtoo niiden suu.
Sun oksiisi ne ripustaisin,
oi kuusipuu!
Mä kynttilän tuleen tuijotan:
Kenen syytä on murhe tää?
Ken tuotti tuskan näin kauhean,
kuka kuritti kansaa kärsivää?
Tuskaa tuntematta ne vartovat.
Uni vanha mieleen palautuu:
Alas lyökää sodanlietsojat,
ne mi valhetta vain vatvovat!
Ja vapaana silloin laulaa suu:
Oi kuusipuu! Oi kuusipuu!
Contributed by Juha Rämö - 2016/7/24 - 09:01
Language: Italian
Versione italiana di Francesco Mazzocchi
NATALE
Così sto ora davanti alle rovine della Germania
e mi canto sottovoce il mio canto di Natale.
Non ho più bisogno di preoccuparmi di quello
che succede lontano in tutto il mondo.
Questo è degli altri. A noi il lamento.
Mormoro piano, me ne accorgo appena,
il motivo dei giorni della mia gioventù:
O Tannenbaum!
Se io fossi Knecht Ruprecht [1]
e arrivassi in questo pandemonio
– nessun insegnamento giova ai Tedeschi –
Dio sa! Tornerei indietro.
L’ultimo grano per far pane sta finendo.
La strada sbraita. Schiumano di rabbia.
Li appenderei volentieri ai tuoi rami,
o Tannenbaum!
Fisso le candele crepitanti [2]:
chi è responsabile di tutta la pena?
chi ci ha gettato così in sangue e dolore?
Noi Tedeschi con la pazienza degli agnelli?
Loro non soffrono. Aspettano buoni.
Io sogno il mio vecchio sogno:
abbatti, popolo, l’alterigia delle caste!
Non credere più a questi tipi, mai più!
Poi canta libero i tuoi canti di Natale:
O Tannenbaum! O Tannenbaum!
Così sto ora davanti alle rovine della Germania
e mi canto sottovoce il mio canto di Natale.
Non ho più bisogno di preoccuparmi di quello
che succede lontano in tutto il mondo.
Questo è degli altri. A noi il lamento.
Mormoro piano, me ne accorgo appena,
il motivo dei giorni della mia gioventù:
O Tannenbaum!
Se io fossi Knecht Ruprecht [1]
e arrivassi in questo pandemonio
– nessun insegnamento giova ai Tedeschi –
Dio sa! Tornerei indietro.
L’ultimo grano per far pane sta finendo.
La strada sbraita. Schiumano di rabbia.
Li appenderei volentieri ai tuoi rami,
o Tannenbaum!
Fisso le candele crepitanti [2]:
chi è responsabile di tutta la pena?
chi ci ha gettato così in sangue e dolore?
Noi Tedeschi con la pazienza degli agnelli?
Loro non soffrono. Aspettano buoni.
Io sogno il mio vecchio sogno:
abbatti, popolo, l’alterigia delle caste!
Non credere più a questi tipi, mai più!
Poi canta libero i tuoi canti di Natale:
O Tannenbaum! O Tannenbaum!
[1] il servo Ruprecht è l’aiutante di San Nicola, figura tradizionale del Natale in Germania, comparsa nel XVII secolo e condannata dalla chiesa cattolica come paganeggiante. Corrisponde grosso modo al Krampus del folklore delle Alpi centro-orientali italiane, cioè ad un diavolo sconfitto da San Nicola e costretto quindi a servirlo.
[2] tradizionali candele con lo stoppino di legno impregnato d’olio, che bruciando emettono un delicato crepitio.
credo che Tannebaum vada corretto con Tannenbaum, a meno che non si tratti di forma dialettale; si tratta dell'abete bianco tradizionalmente associato al titolo della nota canzone natalizia.
[2] tradizionali candele con lo stoppino di legno impregnato d’olio, che bruciando emettono un delicato crepitio.
credo che Tannebaum vada corretto con Tannenbaum, a meno che non si tratti di forma dialettale; si tratta dell'abete bianco tradizionalmente associato al titolo della nota canzone natalizia.
Contributed by Francesco Mazzocchi - 2022/2/5 - 08:01
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Versi di Kurt Tucholsky, pubblicati come Kaspar Hauser (uno dei suoi 4 pseudonimi) su Die Weltbühne del 19 dicembre 1918
Musica di Hanns Eisler
Interpretata da Ernst Busch nel suo disco “Ernst Busch Singt Tucholsky Und Brecht – Deutsches Miserere”
Beh, a questo punto ci voleva proprio una canzone natalizia!
Solo che questa di Tucholsky - scritta nel dicembre del 1918, a poco più di un mese dalla fine della Grande Guerra, da cui l’Impero era uscito malconcio per colpa delle “idee spartachiste e socialiste che avvelenavano l'esercito tedesco”, come ebbe a dire il glande generale Ludendorff, e nel pieno della ribellione socialista che di lì a poco sarebbe stata schiacciata nel sangue – non è proprio una canzoncina rasserenante…