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Les pissenlits

Maurice Couyba [Maurice Boukay]
Langue: français



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[1896]
Parole di Maurice Boukay (nome d’arte di Charles-Maurice Couyba, 1866-1931), nella raccolta intitolata “Chansons rouges”, pubblicata nel 1897, con le illustrazioni di Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) artista anarchico svizzero.

Chansons rouges

Musica di Marcel Legay (1851-1915), cantante di strada, chansonnier e compositore, soprannominato “le barde au bouc noir” o ancora il “chauve chevelu”. E’ considerato un precursore degli chansonniers di Montmartre.
Testo trovato su questo sito dedicato a Marcel Legay
Interpretata da Hélène Delavault nel disco “La Républicaine”, Le Chant du Monde, 1988.

La Républicaine

Il “piscialetto”, o “dente di leone”, è il nome popolare dato in Francia al Tarassaco, da noi chiamato anche dente di cane, soffione (con riferimento all'infruttescenza), cicoria selvatica, ingrassaporci, ecc. Più genericamente con “pissenlits” ci si riferisce alle erbe selvatiche, raccolte in passato (ma anche oggi) per integrare magramente una già magra dieta.

Pissenlits


Una canzone in crescendo dove Maurice Boukay arriva infine a paragonare i “pissenlits” al popolo e lo esorta a non farsi più mangiare dai porci sfruttatori: che finalmente quei grassi ventri “mangent les pissenlits par la racine”, “che mangino l’erba dalla parte della radice”, che crepino una buona volta!

« Des pissenlits ! des pissenlits ! »
C’est la marchande qui brouette
Sa bagnole et sa silhouette,
Et sa voix fait la pirouette,
Comme un clown aux muscles vieillis.
« Qui veut, qui veut de la salade ?
Voici pour votre coeur malade,
Pour votre race en marmelade,
Des pissenlits ! des pissenlits ! »

Des pissenlits ! des pissenlits !
Un peu de vinaigre, un peu d'huile,
Ca rend l'estomac moins débile,
C'est très sain, ça purge la bile,
Ça rend clair tous les teints pâlis.
Ça donne du lait aux nourrices,
Ça donne l'ut aux cantatrices
Et des fils aux impératrices,
Des pissenlits ! des pissenlits !

Des pissenlits ! des pissenlits !
Ça vient dans la saison charmante,
Près de la sauge et de la menthe,
Près de la marguerite aimante,
Ça fleurit d'or comme les lys.
Ça porte, en sa feuille légère,
Les mots qu'au berger la bergère
Répond de sa voix mensongère :
Des pissenlits ! des pissenlits !

Des pissenlits ! des pissenlits !
Un tel par la reine Marie
Fut cueilli pour la bergerie
De Trianon : quelle féerie !
Où sont les moutons abolis ?
Et tel autre, après la prairie,
Fut le régal et la frairie
De la bourgeoise confrérie
Des pissenlits ! des pissenlits !

Des pissenlits ! des pissenlits !
Frères germains du prolétaire,
Comme lui liés à la terre,
On vous écrase: il faut vous taire !
Sitôt bons, vous êtes cueillis.
Serez-vous toujours, sans réplique,
Mis à la sauce hyperbolique,
Royaume, empire ou république ?
Des pissenlits ! des pissenlits !

O pissenlits! bons pissenlits !
Fruits de douleur, fleurs de roture,
Enfants bâtards de la nature,
Dressez contre qui vous torture,
La dent de vos glaives salis !
Et que si la race porcine
Des tyrans vous mange, assassine,
Qu'enfin, ce soit par la racine,
Ô pissenlits, bons pissenlits !

envoyé par Bernart Bartleby - 28/11/2014 - 11:18




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