Le cuir rongé de vermine,
Les seins taris de famine,
Les yeux creux comme une mine,
C'est la Cité, la Cité !
La Cité rouge et malsaine,
Qui reçoit le peuple, obscène,
Comme un égout dans la Seine.
C'est la Cité, la Cité !
La Cité n'a qu'une chambre,
Fournaise jusqu'à septembre
Et glacière dès novembre.
L'air pur manque à la Cité.
Pour avoir chaud, l'on s'y saoûle,
Pour avoir frais, l'on s'y roule
Sur le pavé qui s'écroule.
L'air pur manque à la Cité.
Au matin, l'homme travaille
A gagner, vaille que vaille,
De quoi dormir sur la paille :
C'est le lit de la Cité.
Un seul lit pour la famille,
Père, mère, fils et fille,
L'inceste croît et fourmille :
C'est le lit de la Cité.
A dix ans, le gamin trime ;
A quinze ans, c'est pour la frime ;
A vingt ans, c'est pour le crime.
Le sang coule en la Cité.
La Cité c'est la matrice,
A peine génératrice
Qu'elle est déjà corruptrice.
Le sang coule en la Cité.
Veuve alors, bête de somme,
La Cité prend un autre homme,
Puis un autre qu'elle assomme.
Un de moins pour la Cité !
Mais la Cité se console ;
Monseigneur le Monopole
Entretient la nécropole
Du peuple: c'est la Cité !
Les seins taris de famine,
Les yeux creux comme une mine,
C'est la Cité, la Cité !
La Cité rouge et malsaine,
Qui reçoit le peuple, obscène,
Comme un égout dans la Seine.
C'est la Cité, la Cité !
La Cité n'a qu'une chambre,
Fournaise jusqu'à septembre
Et glacière dès novembre.
L'air pur manque à la Cité.
Pour avoir chaud, l'on s'y saoûle,
Pour avoir frais, l'on s'y roule
Sur le pavé qui s'écroule.
L'air pur manque à la Cité.
Au matin, l'homme travaille
A gagner, vaille que vaille,
De quoi dormir sur la paille :
C'est le lit de la Cité.
Un seul lit pour la famille,
Père, mère, fils et fille,
L'inceste croît et fourmille :
C'est le lit de la Cité.
A dix ans, le gamin trime ;
A quinze ans, c'est pour la frime ;
A vingt ans, c'est pour le crime.
Le sang coule en la Cité.
La Cité c'est la matrice,
A peine génératrice
Qu'elle est déjà corruptrice.
Le sang coule en la Cité.
Veuve alors, bête de somme,
La Cité prend un autre homme,
Puis un autre qu'elle assomme.
Un de moins pour la Cité !
Mais la Cité se console ;
Monseigneur le Monopole
Entretient la nécropole
Du peuple: c'est la Cité !
envoyé par Bernart Bartleby - 28/11/2014 - 10:26
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Parole di Maurice Boukay (nome d’arte di Charles-Maurice Couyba, 1866-1931), nella raccolta intitolata “Chansons rouges”, pubblicata nel 1897, con le illustrazioni di Théophile-Alexandre Steinlen (1859-1923) artista anarchico svizzero.
Musica di Marcel Legay (1851-1915), cantante di strada, chansonnier e compositore, soprannominato “le barde au bouc noir” o ancora il “chauve chevelu”. E’ considerato un precursore degli chansonniers di Montmartre.
Testo trovato su questo sito dedicato a Marcel Legay
Interpretata da Anne Cuvelier e Denis Cacheux (Compagnie Tant Qu’à Faire) nel disco intitolato “Moi, j’m'en fous!” pubblicato nel 1999.
La miseria, la fame, lo sfruttamento, l’emarginazione delle classi più povere nella grande città, la “Ville Lumière” (si veda al proposito la bellissima Embrasse-moi di Prévert/Oswald), non determina automaticamente la protesta organizzata contro gli affamatori, ma prima di tutto la guerra e la violenza tra gli stessi diseredati.
Una canzone di oltre un secolo fa che parla del nostro presente.