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Al milite ignoto

Claudio Lolli
Langue: italien


Claudio Lolli

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(anonyme)


[1975]
Testo e musica di Claudio Lolli
Da "Canzoni di rabbia"
Canzoni di rabbia

La tomba del Milite Ignoto al Vittoriano
Io lo so chi ti spinse a partire
e non fu desiderio di gloria,
io lo so non volevi morire,
né lasciare un ricordo alla storia.

Io lo so chi ti venne a cercare,
fin sui campi, fin dentro a un cortile,
io lo so non ci fu da parlare,
con chi aveva in mano un fucile.

Io lo so chi ti guardò partire,
sorseggiando un bicchiere di vino,
fu lo stesso che poi venne a dire,
che eri felice come un bambino.

Ma io lo so che non era affar tuo,
che non era la tua quella guerra
e del resto cos'è che era tuo,
certo neanche quel pezzo di terra.

Hanno scelto la terra più triste,
quella che era costata più cara,
quella in cui a migliaia cadeste,
che vi accolse e vi fece da bara.

Hanno scelto la terra più rossa,
quella che era costata più vite
ed un corpo in cui solo le ossa,
circondassero ormai le ferite.

Lo hanno offerto a una patria impazzita,
che sfogasse così il suo dolore,
han pagato i tuoi anni di vita
con un grande anonimo onore.

Così oggi sei il milite ignoto,
morto in guerra nessuno sa come,
dopo averci lasciato la pelle,
c'hai rimesso per sempre anche il nome.

Ma non sarai certo ignoto ai compagni,
che con te avran lavorato,
non sarai certo ignoto alla donna,
che ti avrà ogni notte aspettato.

Non sarai certo ignoto agli amici,
che ti avran dedicato le sere,
nel ricordo dei tempi felici
in cui potevano offrirti da bere.

Come sei invece ignoto a quelli,
per cui tutto ciò è stato un affare,
che cantando siam tutti fratelli,
ti ricordano intorno a un altare.

Come sei certo ignoto alle mani,
di quel vivo illustre da bene,
che verrà a sputare domani,
altri fiori sulle tue catene.


Langue: français

Version française – AUX SOLDATS INCONNUS – Marco Valdo M.I. – 2021
Chanson italienne – Al milite ignoto – Claudio Lolli – 1975
Texte et musique : Claudio Lolli
Da « Canzoni di rabbia »

Dialogue maïeutique
VERDUN – TABLEAU DE GUERRE  <br />
Félix Valloton – 1917
VERDUN – TABLEAU DE GUERRE
Félix Valloton – 1917



L’autre jour, Lucien l’âne mon ami, quand on dialoguait à propos de ces deux chansons de Bert Brecht : Erster Bericht über den Unbekannten Soldaten unter dem Triumphbogen(Version française – PREMIER RAPPORT SUR LE SOLDAT INCONNU SOUS L’ARC DE TRIOMPHE) et Zweiter Bericht über den Unbekannten Soldaten unter dem Triumphbogen (Version française – DEUXIÈME RAPPORT SUR LE SOLDAT INCONNU SOUS L’ARC DE TRIOMPHE), j’avais énoncé l’idée suivante : « cette figure nébuleuse du soldat inconnu qui, sous les flonflons et les tralalas des commémorations – qui servent à mettre en valeur ceux qui commémorent, réduit le massacre millionnaire à une exécution capitale. Encore une fois, cet inconnu solitaire cache la forêt des assassinés. »

Je me souviens très bien, dit Lucien l’âne, car elle m’avait paru très pertinente, même si je n’y avais jamais pensé auparavant. Ramener des millions de morts à un seul pour en faire l’objet d’une cérémonie a quelque chose de terriblement réducteur ; que sont donc devenus tous les autres ? Pertes et profits de l’Histoire.

C’était aussi mon sentiment, Lucien l’âne mon ami, ce soldat inconnu efface toutes les autres morts, car chacun meurt seul et pour soi-même. Ainsi le chantait Jacques Brel : « Seul » :

« On est mille contre mille
À se croire les plus forts,
Mais à l’heure imbécile,
Où ça fait deux mille morts,
On se retrouve seul. »

De plus, à la guerre, on meurt seul, pour soi-même certes, mais au profit d’autres – voir à ce sujet, Le petit commerce de Boris Vian – et en général, contre son gré. Chaque mort se serait volontiers passé de mourir. Donc, tout ça se résume à ceci : on commémore en une fois et puis, baste. Cadavres déjà perdus, dissous dans le rien, toutes ces vies ramenées à un ectoplasme. À partir de là, quand on s’est rendu compte de cette supercherie, allons-nous nous aussi l’assumer ? Et donc que faire face à une autre chanson, de Claudio Lolli celle-ci, qui parle aussi du « soldat inconnu » ? C’est pour ça, que j’ai décidé de ne pas ignorer les millions de soldats inconnus et de faire parler la version française à tous ces inconnus morts à la guerre, à tous ces assassinés.

Pour le reste, dit Lucien l’âne, on écoutera la chanson, on lira ta version française et puis, on reprendra notre tâche et tissera le linceul de ce vieux monde sourd, gourd, aveugle, inintelligent et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
AUX SOLDATS INCONNUS

Je sais qui vous a poussé à partir
Et ce n’était pas un désir de gloire,
Je sais que vous ne vouliez pas mourir,
Ni laisser un souvenir pour l’histoire.

Je sais qui est venu vous chercher,
Jusque dans les champs, dans les prés,
Je sais, il n’y avait rien à opposer,
Aux hommes d’un fusil armés.

Je sais qui vous a regardé partir,
Sirotant un verre de vin blanc ;
Ce fut le même qui est venu dire,
Que vous partiez content comme un enfant.

Mais je sais que ça vous déplaisait,
Que ce n’était pas votre guerre
Et du reste, rien ne vous appartenait,
Pas même ce morceau de terre.

Ils ont choisi la terre la plus triste,
Celle qui avait coûté le plus cher,
Celle où des milliers d’entre vous sont tombés,
Celle qui vous accueille et de tombe, vous sert.

La terre la plus rouge, ils ont choisie,
Celle qui a coûté le plus de vies
Et dans laquelle seules vos ossatures
Disent encore vos blessures.

Ils l’ont offerte à une folle patrie,
Pour évacuer sa douleur.
Ils ont payé vos années de vie
D’un anonyme grand honneur.

Morts à la guerre, vous y avez laissé vos jours,
Alors aujourd’hui, vous êtes les soldats inconnus
Et personne ne sait comment vous avez perdu
Votre nom pour toujours.

Vous n’êtes pas inconnu de vos camarades.
Avec qui vous avez travaillé,
Vous n’êtes pas inconnu de la femme
Qui tant de nuits vous a espéré.

Vous ne serez pas inconnu de vos amis,
Qui vous consacrent les blanches nuits,
En souvenir de ces heureux soirs
Où vous pouviez vous offrir à boire.

Par contre, vous êtes inconnus de ceux-là,
Pour qui tout cela fut une affaire,
Et qui chantant, nous sommes tous frères,
Vous évoquent au pied d’une croix.

Comme vous êtes sûrement inconnus des mains
De cet illustre vivant bien pensant
Qui viendra cracher demain,
D’autres fleurs sur vos monuments.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 24/11/2021 - 11:15


Oggi, 98 anni fa toccò a questa madre di un disperso della prima guerra mondiale la macabra scelta, anche se provò vergogna!

Maria Bergamas


Tanto tempo fa avevo degli amici che abitavanio a Gradisca d'Isonzo (Gorizia) e in una delle mie visite conobbi la storia.....vuole anche i diritti d'autore di questo capolavoro di canzone colonnello Giulio Douhet?

Maria Bergamas

Flavio Poltronieri - 26/10/2019 - 11:43


Milite ignoto


A cento anni di distanza si rinnova la retorica e l'ipocrisia di stato sul Milite Ignoto. Noi non abbiamo niente da aggiungere alle parole di questa canzone.

4/11/2021 - 21:21


Il mitile ignoto

cozza


Però a lui nessuno gli fa il monumento, povero piccolo. Si chiamava Piero!

L'Anonimo Toscano del XXI Secolo - 4/11/2021 - 22:56




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