Langue   

Schefferville, le dernier train

Michel Rivard
Langue: français


Michel Rivard

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Chanson québécoise de langue française – Schefferville, le dernier train – Michel Rivard – 1983

Schefferville 1980. Actuellement, il reste 213 habitants...
Schefferville 1980. Actuellement, il reste 213 habitants...


Comme, Lucien l'âne mon ami, comme tu disais l'autre jour en commentaire à une autre chanson : « « Pensez-vous que ne voulons pas rester ?
Ici nous sommes nés et ici nous voudrions vivre. »...
On dit et on pense la même chose dans le grand Nord québécois... »

Je m'en souviens bien, c'était une chanson de Calabre ; un coin situé on ne peut plus au Sud de l'Italie. C'était « Si dìcie c'all'Italia avim' a libbertà ». Tu l'avais traduite, d'ailleurs. Ce qui devait bien donner comme titre : « ON DIT QU'EN ITALIE NOUS AVONS LA LIBERTÉ ».

Et toi, mon ami l'âne Lucien, tu voulais qu'on mette ici la chanson de Michel Rivard : Schefferville, le dernier train ... La voici. On y découvrira qu'au nord, au Grand Nord, comme au Sud, au grand Sud, c'est partout pareil, c'est toujours la même chose, comme disait le hérisson qui piquait... Partout la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres a les mêmes conséquences : une sorte de ruée vers l'or (le fer, le cuivre, le charbon, la lignite, le pétrole, l'uranium...) où toutes formes de production et d'exploitation sont rageusement développées et puis, quand le filon s'épuise... On jette tout et les profiteurs s'en vont recommencer leurs manigances ailleurs ; alors, dans un vague désert de ruines, restent à survivre comme ils le peuvent les désenchantés... qu'on avait déracinés pour les planter là...

En effet, au Nord, au Sud, à l'Ouest, à l'Est, partout sur la planète et demain (si on n'y met pas fin à cette foutue Guerre de Cent Mille Ans qui, ainsi que le faisait remarquer George Orwell, se camoufle en paix...) partout dans l'espace, on nous fait toujours le coup du prince charmant, ainsi que le raconte le hérisson qui piquait... Dès lors, reprenons notre tâche sempiternelle et tissons tranquilles, tranquilles (dans ce marathon, l'essentiel c'est de tenir, résister... Ora e sempre : resistenza !, y compris dans le Grand Nord, le Grand Sud, le Grand Ouest, le Grand Est...) le linceul de ce vieux monde profiteur, exploiteur, auto-destructeur, assassin et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Il n’y a plus rien au Roxy
Depuis quelques mois
Y’a de la neige dans la porte
Du vieux cinéma
Dans la rue un chien jappe
Et se prend pour un loup
La nuit tombe sur la ville
Qui m’a donné le jour
A la brasserie ça chante
Plus fort que d’habitude
Pour la fête à Johnny
Qui s’en retourne dans le sud
Mais le sud de Schefferville
C’est pas la Jamaïque
C’est Québec ou Matane
Ou le Nouveau-Brunswick
En novembre passé
Ils ont fermé la mine
J’ai vu pleurer mon père
Sur la table de cuisine
C’était pas tant de perdre
Une job assurée
Que de voir s’évanouir le rêve
De trente années
Quand je suis venu au monde
Ils étaient jeunes mariés
Venus trouver l’amour
Et la prospérité
Dans une ville inventée
Par une grosse compagnie
En plein nord, en plein froid
Et en plein paradis
Aujourd’hui ça m’fait mal
De voir tout le monde partir
C’est icitte que j’suis né
C’est là que j’veux mourir
Avec une caisse de douze
Une aurore boréale
Et la femme de ma vie
Couchés sous les étoiles
J’ai passé ma jeunesse
A  prendre les bois
A la chasse à la pêche
A boire avec les gars
Un skidoo ent’les jambes
et l’orgueil dans le coeur
Je suis devenu un homme
Et j’ai connu la peur
Sur les traces de mon père
J’suis parti travailler
Et la mine de fer
Est devenue réalité
Comme l’amour de ma femme
Et la chaleur de mon foyer
Et la peur de m’faire prendre
Tout ce que j’ai gagné
Aujourd’hui ça m’fait mal
De voir tout le monde partir
C’est icitte que j’suis né
C’est là que j’veux mourir
Avec une caisse de douze
Une aurore boréale
Et la femme de ma vie
Couchés sous les étoiles
Couchés sous les étoiles
Et au bout de la ligne
C’est l’histoire qui décide
Si le poids de nos rêves
Nous entraîne dans le vide
Je suis monté à pied
Sur la côte du radar
J’ai vu mourir ma ville
Sous le soleil du nord
C’est pas moi qui peut changer
Le cours de la vie
Si y’a personne qui reste
J’vas partir moi aussi
Mais c’est moi qui veut fermer
Les lumières de ma ville
Lorsque le dernier train
Partira pour Sept-Iles
Lorsque le dernier train
Partira pour Sept-Iles

envoyé par Marco Valdo M.I. - 10/8/2014 - 13:31




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