Comme ils étaient fort entêtés
Quand ils avaient leurs volontés
Nos vaillants pères !
Les gars à poil de ce temps-là
Voulurent qu'on les appela
Les volontaires,
Au pays où l'on fait du vin,
Où la vigne est le médecin
Des poitrinaires,
Les hommes sont si bien bâtis
Que tous, un jour, grands et petits,
Sont volontaires.
Mal équipés, en gros sabots,
Ils coururent, le sac au dos,
À nos frontières,
Avec la Marseillaise au cœur,
Et du courage à faire peur
Des volontaires.
On ne voyait point de musards,
Point de poussifs, point de traînards
Dans les ornières.
La Liberté donnait du nerf,
Des pieds et des jarrets de cerf
Aux volontaires.
Aussi ce ne fut pas bien long
De reclouer le pavillon
Sur nos frontières.
Liberté, mère des héros,
Ils avaient du feu dans les os,
Tes volontaires.
Liberté, c'était en ton nom
Qu'ils se faisaient chair à canons
Et de civières !
O Patronne ! Quand vous hurlez,
Ça fourmille comme les blés,
Les volontaires.
Quand ils avaient leurs volontés
Nos vaillants pères !
Les gars à poil de ce temps-là
Voulurent qu'on les appela
Les volontaires,
Au pays où l'on fait du vin,
Où la vigne est le médecin
Des poitrinaires,
Les hommes sont si bien bâtis
Que tous, un jour, grands et petits,
Sont volontaires.
Mal équipés, en gros sabots,
Ils coururent, le sac au dos,
À nos frontières,
Avec la Marseillaise au cœur,
Et du courage à faire peur
Des volontaires.
On ne voyait point de musards,
Point de poussifs, point de traînards
Dans les ornières.
La Liberté donnait du nerf,
Des pieds et des jarrets de cerf
Aux volontaires.
Aussi ce ne fut pas bien long
De reclouer le pavillon
Sur nos frontières.
Liberté, mère des héros,
Ils avaient du feu dans les os,
Tes volontaires.
Liberté, c'était en ton nom
Qu'ils se faisaient chair à canons
Et de civières !
O Patronne ! Quand vous hurlez,
Ça fourmille comme les blés,
Les volontaires.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2014/5/8 - 22:21
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Chanson française – Les Volontaires – Jean-Baptiste Clément – 1873
Musique de Marcel Legay
L’entrée en guerre de la Prusse aux côtés de l’Autriche le 6 juillet 1792 oblige l’Assemblée législative à contourner le veto royal en proclamant, le 11 juillet 1792, la patrie en danger et en demandant à tous les volontaires d'affluer vers Paris. »
C'est bien à ces volontaires que renvoie la chanson de Jean-Baptiste Clément.
Oh, dit Lucien l'âne en passant la langue, je me demande, Marco Valdo M.I. mon ami, comment on va pouvoir faire de ces volontaires qui partent en guerre, une chanson contre la guerre ?
En fait, Lucien l'âne mon ami, c'est assez simple. Car quoi qu'il en adviendra par la suite, ces volontaires qui étaient en même temps pour la plus grande part, des gens du peuple et du petit peuple, bref, des pauvres – dont la solde parfois était la sauvegarde, ces volontaires se levèrent pour aller défendre cette révolution, cette libération qu'ils venaient de conquérir et qui effrayait tant le reste de l'Europe. Comme on le sait , dans la Guerre de Cent Mille Ans, les riches et les puissants ont toujours détesté, condamné, vilipendé, saboté et attaqué toute avancée vers une libération de l'oppression et de l'exploitation. Les formes de ces avancées ont varié selon les époques, mais toujours la répression fut à la mesure de la peur qui saisit les maîtres du jeu social. On peut citer Spartacus, les paysans allemands à la suite de Münzer, les Vaudois-Valdésiens... et bien entendu, entre autres, la France de la Révolution. En ce temps-là, contre cette dernière, ils s'étaient tous coalisés : des Empereurs et Rois du continent aux commerçants et financiers des bords de la Tamise. Et on lui fit la guerre durant plus de vingt ans...
Mais enfin, quand même l'Empire, l'Empereur, ses Rois et toute sa noblesse, ses nouveaux et anciens riches ne correspondaient pas à ce qu'ils avaient espéré... C'est le moins qu'on puisse en dire...
Que l'espérance des Volontaires ait été ensuite trahie, qu'ils aient été proprement roulés dans la farine par les nouveaux Maîtres arrivés au pouvoir en France-même, ne change rien à l'immense appétit de Justice et de Liberté qui mobilisait ces « gars à poil de ce temps-là » qui étaient pour l'essentiel des paysans sans terre qui en avaient marre de l'esclavage et de la misère. Mais cependant, c'étaient les volontaires de la Liberté et ils se mettaient route contre la Guerre que les riches et les puissants leur faisaient... C'est donc bien une chanson contre la guerre...
Curieux quand même, ces armées de volontaires qui s'en allèrent contre la guerre les armes à la main... Mais peut-être n'ont-ils pas trouvé d'autres moyens de se protéger contre les fauteurs de guerre et les sbires de leurs anciens exploiteurs... toujours désireux de récupérer leurs domaines et leurs sinécures. Et ce peuple de paysans pauvres fut victime de sa propre générosité... Il avait du tempérament... Le reste de l'histoire est une lutte entre riches et puissants, une explication entre gangs rivaux... Et crois-moi, c'est encore le cas à présent... À nous, il ne nous reste que ce que nous pouvons faire, là maintenant et à notre manière, autrement dit tisser nous-aussi le linceul de ce vieux monde sans cesse renaissant, de ce vieux monde mercantile, répressif, dominateur, contrôleur et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane