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Les mains de Jeanne-Marie

Arthur Rimbaud
Langue: français


Arthur Rimbaud

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[1872]
Versi di Arthur Rimbaud (1854-1891), ritrovati nel 1919 e pubblicati sulla rivista surrealista “Littérature” nel giugno di quell’anno.
Musica di Léo Ferré, in “Maudits soient-ils!”, doppio album postumo, pubblicato nel 2004, interamente dedicato a poesie di Arthur Rimbaud e Paul Verlaine messe in musica da Ferré tra il 1959 e i primi anni 60.

Maudits soient-ils!

“Leurs femmes, des mégères sans nom, ont parcouru pendant toute la semaine les rues de Paris, versant du pétrole dans les caves et allumant des incendies de tous les côtés. On les abat à coups de fusil comme des bêtes enragées qu'elles sont.”




“Le loro donne, delle megere senza nome, hanno scorrazzato tutta la settimana per le strade di Parigi versando petrolio nelle cantine e appiccando incendi ovunque. Le si abbatte a colpi di fucile, come delle bestie rabbiose quali esse sono.”

Il poeta Leconte de Lisle in una lettera a José-Maria de Heredia, 29 maggio 1871 (Evidentemente il poeta “parnassiano”, che pure era repubblicano, non amava molto il popolo comunardo…)

Hymne à la gloire des femmes de la Commune, Les Mains de Jeanne-Marie célèbre la femme révoltée — brutale et douce, terrible et désirée.
Suppliciée par les troupes gouvernementales (les "Versaillais"), traitée d'hystérique par les détenteurs de l'ordre moral, Jeanne-Marie la "pétroleuse" apparaît à Rimbaud comme une réincarnation moderne de la sorcière du Moyen Age. Il la voit, telle que la peint l'historien Jules Michelet dans La Sorcière, véritable médecin du peuple, collectant des simples, chassant de sa main les insectes dont les aurores bleues — ou bleuissantes — sont toutes bourdonnantes, autour des fleurs.
Jeanne-Marie échappe aux différentes formes d'aliénation qui accompagnent l'oppression des femmes dans la Société : la frivolité cruelle des aristocrates (que représente ici Juana, un personnage de Musset) ; la vénalité des courtisanes (évoquée dans une strophe où l'on croit reconnaître la cigarière de Mérimée, Carmen) ; la superstition des bigotes ; la soumission des ouvrières. Un système cohérent d'antithèses développe cet idéal de femme libre dans le texte. Rimbaud oppose le teint brun des femmes du peuple au teint blanc des aristocrates et des courtisanes ; le soleil, la nature, la sensualité, la vie de ce coté-ci, le fard, l'artifice, la mort de ce côté-là.
Grâce à ces oppositions bien structurées, ce texte réputé hermétique livre donc aisément l'essentiel de son sens. Restent des obscurités de détail, probablement voulues, qui font partie du jeu du poète pour donner au lecteur le sentiment du nouveau. Ainsi, ce n'est certainement pas par hasard si les difficultés de syntaxe, les emprunts au vocabulaire spécialisé de la médecine et des sciences naturelles se multiplient dans les strophes 5 et 6. C'est, logiquement, parce qu'on y aborde le thème de la sorcellerie et que le poète se doit lui aussi de se montrer quelque peu "voyant" — alchimiste des mots — pour se hisser à la hauteur de son personnage.




Inno alla gloria delle donne della Comune, “Le mani di Jeanne-Marie” celebra la donna ribelle - brutale e dolce, terribile e desiderata.
Giustiziata dalle truppe governative (i "Versailles"), trattata da isterica dai titolari dell’ordine morale, Jeanne-Marie "l’incendiaria" appare a Rimbaud come una reincarnazione moderna della strega medievale. Egli la descrive – così come lo storico Jules Michelet nel suo “La Sorcière” – come guaritrice popolare, intenta a cacciare insetti che ronzano tra i fiori in una luce crepuscolare, bluastra.
Jeanne-Marie sfugge alle diverse forme di alienazione che accompagnano l'oppressione delle donne all'interno della società: la frivolezza crudele delle aristocratiche (rappresentate qui da Juana, personaggio di Alfred de Musset); l’avidità delle cortigiane (evocate in una strofa in cui forse riconosciamo la Carmen di Merimée/Bizet); la superstizione delle bigotte; la sottomissione delle operaie… E’ nell’antitesi che Rimbaud costruisce questa figura ideale di donna libera: oppone la carnagione scura delle donne del popolo a quella chiara delle aristocratiche e delle cortigiane; il sole, la natura, la sensualità, da una parte, il trucco, l’artifizio, la morte, dall’altra.
Grazie a questa perfetta contrapposizione, il testo ritenuto ermetico rivela invece facilmente il suo significato. Restano delle oscurità nei dettagli, probabilmente necessarie, che fanno parte del gioco del poeta per stupire il lettore. In questo senso, non è certamente un caso che le difficoltà di sintassi, le espressioni prese in prestito dai vocabolari di medicina e scienze naturali si moltiplicano nella quinta e sesta strofa: è perché il poeta affronta il tema della stregoneria e deve lui stesso mostrarsi “dentro”, competente - alchimista di parole - per restare all’altezza del suo personaggio.

Introduzione alla poesia da Arthur Rimbaud, le poète
Jeanne-Marie a des mains fortes,
Mains sombres que l'été tanna,
Mains pâles comme des mains mortes.
- Sont-ce des mains de Juana?

Ont-elles pris les crèmes brunes
Sur les mares des voluptés?
Ont-elles trempé dans des lunes
Aux étangs de sérénités?

Ont-elles bu des cieux barbares,
Calmes sur les genoux charmants?
Ont-elles roulé des cigares
Ou trafiqué des diamants?

Sur les pieds ardents des Madones
Ont-elles fané des fleurs d'or?
C'est le sang noir des belladones
Qui dans leur paume éclate et dort.

Mains chasseresses des diptères
Dont bombinent les bleuisons
Aurorales, vers les nectaires?
Mains décanteuses de poisons?

Oh! quel Rêve les a saisies
Dans les pandiculations?
Un rêve inouï des Asies,
Des Khenghavars ou des Sions?

- Ces mains n'ont pas vendu d'oranges,
Ni bruni sur les pieds des dieux:
Ces mains n'ont pas lavé les langes
Des lourds petits enfants sans yeux.

Ce ne sont pas mains de cousine
Ni d'ouvrières aux gros fronts
Que brûle, aux bois puant l'usine,
Un soleil ivre de goudrons.

Ce sont des ployeuses d'échines,
Des mains qui ne font jamais mal,
Plus fatales que des machines,
Plus fortes que tout un cheval!

Remuant comme des fournaises,
Et secouant tous ses frissons,
Leur chair chante des Marseillaises
Et jamais les Eleisons!

Ça serrerait vos cous, ô femmes
Mauvaises, ça broierait vos mains,
Femmes nobles, vos mains infâmes
Pleines de blancs et de carmins.

L'éclat de ces mains amoureuses
Tourne le crâne des brebis!
Dans leurs phalanges savoureuses
Le grand soleil met un rubis!

Une tache de populace
Les brunit comme un sein d'hier;
Le dos de ces Mains est la place
Qu'en baisa tout Révolté fier!

Elles ont pâli, merveilleuses,
Au grand soleil d'amour chargé,
Sur le bronze des mitrailleuses
A travers Paris insurgé!

Ah! quelquefois, ô Mains sacrées,
A vos poings, Mains où tremblent nos
Lèvres jamais désenivrées,
Crie une chaîne aux clairs anneaux!

Et c'est un soubresaut étrange
Dans nos êtres, quand, quelquefois,
On veut vous déhâler, Mains d'ange,
En vous faisant saigner les doigts!

envoyé par Bernart Bartleby - 8/5/2014 - 11:58



Langue: italien

Traduzione italiana di Marco Vignolo Gargini, da Sisohpromatem.
LE MANI DI JEANNE-MARIE

Jeanne-Marie ha delle mani forti,
mani scure che l’estate ha abbronzato,
mani pallide come mani morte.
- Sono le mani di Juana?

Avranno preso le creme brune
sulle pozzanghere delle voluttà?
Si saranno immerse nelle lune
negli stagni della serenità?

Avranno bevuto i cieli barbari,
calmi sulle ginocchia avvenenti?
Avranno arrotolato dei sigari
o trafficato dei diamanti?

Sui piedi ardenti delle Madonne
avranno fatto appassire i fiori d’oro?
È il sangue nero delle belladonna
che nel loro palmo scoppia e dorme.

Mani cacciatrici di ditteri
che fan ronzare i blu
aurorali, verso i nettarii?
Mani che decantano veleni?

Oh! che Sogno le ha colte
nelle pandiculazioni?
Un sogno inaudito delle Asie,
di Khenghavàr o di Sion?

- Queste mani non hanno venduto arance,
né si sono scurite sui piedi degli dèi:
queste mani non hanno mai lavato le fasce
di pesanti bambinelli senza occhi.

Non sono mani di una cugina
né di operaie dalle fronti ampie
che brucia, nei boschi fetidi d’officina,
un sole ebbro di catrame.

Sono mani che stendono le schiene,
delle mani che on fanno mai male,
più fatali delle macchine,
più forti di tutto un cavallo!

Irrequieta come delle fornaci,
e scrollandosi tutti i suoi brividi,
la loro carne canta le Marsigliesi
e giammai i Kyrie Eleison!

Stringerebbero il vostro collo, o donne
malvagie, maciullerebbero le vostre mani,
nobili donne, le vostre mani infami
piene di bianco e di carminio.

Il lampo di quelle mani amorose
Torce il cranio delle pecore!
Nelle loro falangi saporose
il gran sole pone un rubino!

Una macchia di plebaglia
le fa brune come un seno di ieri;
il dorso di quelle Mani è il posto
che ogni fiero Ribelle baciò!

Sono impallidite, meravigliose,
nel gran sole gravido d’amore,
sul bronzo delle mitraglie
attraverso Parigi insorta!

Ah! qualche volta, o Mani consacrate,
sui vostri pugni, Mani dove tremano
le nostre labbra che mai perdono l’ebbrezza,
cigola una catena dagli anelli chiari!

Ed è uno strano soprassalto
Nel nostro essere, quando, talvolta,
vi si vuole sbiancare, Mani d’angelo,
facendovi sanguinare le dita!

envoyé par Bernart Bartleby - 8/5/2014 - 11:59


Forse andrebbe inserita anche nel percorso sulle Streghe...

Bernart Bartleby - 8/5/2014 - 12:00


Fatto!

adriana ( la strega) - 8/5/2014 - 13:40


Ciao streguzza, ti ringrazio (anche se sei un po' in "conflitto d'interessi"...)

Bernart Bartleby - 8/5/2014 - 13:42




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