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L’enfant pauvre

Jean-Baptiste Clément
Langue: français



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[1873]
Versi di Jean-Baptiste Clément, composti durante l’esilio a Londra, dove era riparata dopo la disfatta della Comune, inseguito da una condanna a morte in contumacia.
L’autore della musica non è indicato.

Au citoyen Alphonse Fournier.
Quelle horreur! Je dédie cette chanson à un réprouvé, à un... disons le mot, à un forçat! Au citoyen Fournier, condamné par la justice bourgeoise à huit ans de travaux forcés!
Je l'ai connu lors de la grève des tisseurs qui éclata à Roanne en 1882.
Fournier, cependant, ne s'était pas fait remarquer parmi ceux qu'on appelle les violents.
Lorsque la grève fut terminée, il chercha du travail et n'en trouva pas.
Se voyant repoussé de partout, ayant sa famille à soutenir, sachant qu'un M. Bréchard était le chef
de la coalition patronale et, par contre, des affameurs, l'exaspération l'envahit: il s'arma d'un pistolet, tira sur M. Bréchard et le manqua.
Mais la justice bourgeoise ne manqua pas Fournier!
Il avait à peine vingt ans.
Il appartient à la grande foule des martyrs obscurs, des exploités et des affamés.
Notre mauvaise organisation sociale et l'égoïsme des possédants ont fait du citoyen Fournier, l'ouvrier honnête et laborieux, un révolté, un exaspéré, un forçat!
Mais nous n'en sommes plus à compter les crimes qui se commettent journellement au nom de ce qu'on est convenu d'appeler l'ordre.
Cependant, si leurs facultés cérébrales et digestives le leur permettent, que les heureux et les indifférents méditent un peu le dernier couplet de la chanson que je dédie à mon camarade, le forçat
Alphonse Fournier.


Dans la grève il y a rêve


Che orrore! Voglio dedicare questa canzone ad un reprobo, a un – diciamolo pure – galeotto! Al cittadino Fournier, che la giustizia borghese ha condannato a otto anni di lavori forzati!
L’ho conosciuto durante lo sciopero dei tessitori che scoppiò a Roanne nel 1882.
Fournier, tuttavia, in quell’occasione non fu mai tra i cosiddetti violenti.
Quando lo sciopero finì, cercò lavoro e non ne trovò.
Vedendosi rifiutato ovunque, dovendo mantenere la sua famiglia, sapendo che il signor Bréchard era il capo dell’organizzazione padronale e, quindi, degli affamatori, Fournier fu preso dalla disperazione, si procurò una pistola e sparò al signor Bréchard, mancandolo.
Ma la giustizia borghese non mancò Fournier!
Aveva appena 20 anni.
Appartiene alla grande folla dei martiri ignorati, sfruttati e affamati.
La nostra cattiva organizzazione sociale e l'egoismo dei ricchi hanno fatto del cittadino Fournier, onesto e laborioso operaio, un ribelle, un esasperato, un galeotto!
Ormai non si contano più i crimini commessi ogni giorno in nome del cosiddetto ordine.
Tuttavia, se le loro facoltà cerebrali e digestive glielo consentono, suggerirei a coloro che stanno bene e agli indifferenti di meditare un po l'ultimo verso della canzone che dedico al mio amico, il detenuto Alphonse Fournier.

Jean-Baptiste Clément in “Chansons de Jean-Baptiste Clément”, Parigi, 1885.

Timbres de grève come quelli emessi durante lo sciopro del 1882
Timbres de grève come quelli emessi durante lo sciopro del 1882


Canzone scritta da Clément poco dopo la fine della Comune parigina ma in seguito dedicata a tal Alphonse Fournier, di cui si sa poco o nulla, se non che era un giovane operaio tessile di Roanne, nella Loira. In quella zona, nella seconda metà dell’800, scoppiarono molti scioperi contro le tremende condizioni di lavoro nelle manifatture e per il miglioramento dei salari. Nel 1882, dopo una dichiarazione di sciopero, i padroni, in testa il signor Bréchard nell’omonima fabbrica, decisero di non trattare e organizzarono una serrata. In risposta, il comitato di sciopero, per poter continuare l’agitazione sostenendo le famiglie degli operai che rischiavano di rimanere senza sostentamento, emise valuta propria, migliaia di coupon da 1 franco che i commercianti del luogo accettarono. A mobilitarsi a sostegno dello sciopero furono anche figure come Jules Guesdes (1845-1922), giornalista e militante marxista, che personalmente raccolse centinaia di franchi poi consegnati agli scioperanti.



Così scriveva Guesdes in un suo articolo intitolato “Au secours!”, pubblicato sul giornale "Le Citoyen" del 10 febbraio 1882:

“[…] Travailleurs affamés par milliers, production nationale suspendue, cette double calamité, de fabrication capitaliste, qui atteint hommes et choses, les personnes et les biens, le laisse impassible...
On assassine dans la Loire, Messieurs! Une bande de onze Bréchard est en train d'attenter au travail et au pain, c'est à dire à la bourse et à la vie de ces "populations laborieuses", qui sont un prétexte à phrases pour toutes les déclarations ministérielles.
S'il vous plait de faire la sourde oreille, nous crierons si fort qu'il faudra bien finir par nous entendre et par nous répondre. Qu'allez-vous faire pour les victimes? Qu'allez-vous faire contre les bourreaux?”.


Il giovane Fournier (che si chiamava Pierre e non Alphonse) partecipò allo sciopero insieme ad altri 4.000 tessitori. Non credo che la mobilitazione – durata quasi un mese e mezzo - ebbe successo, resa molto difficile dalla contro-serrata padronale… Fatto sta che il diciannovenne Fournier il 24 marzo 1882 fece fuoco su Antoine Bréchard, padrone di uno dei cotonifici di Roanne. Il primo colpo mancò l’affamatore, che reagì, impedì a Fournier di sparare una seconda volta e, con l’aiuto di alcuni passanti, lo immobilizzò consegnandolo poi alla polizia… Mentre veniva portato via, pare che Fournier gridò: “Adieu citoyens! Si j'ai tenté un coup, c’est pour sauver les ouvriers. Tout ce que je regrette, c'est de l'avoir manqué” … Il pubblico ministero chiese la pena di morte ma il giovane attentatore fu poi condannato a 8 anni di lavori forzati.
Qualche mese dopo gli anarchici di Lione sottoscrissero per l’acquisto di un simbolico “revolver d’honneur” da regalare a Fournier, diventato la personalizzazione del principio “la propagande par le fait, la plus féconde, la plus populaire” … Cercarono anche, inutilmente, di andarlo a trovare in carcere, ma ho l’impressione che a questo punto il povero Fournier ne avesse avuto già abbastanza. Non so cosa ne sia stato dopo.



Oggi a Roanne altri “exploités et affamés”, altri “forçats” continuano l’opera di Pierre Fournier dentro e fuori il locale centro di detenzione gestito dal grande gruppo privato Eiffage…

Les mains dans ses poches percées
Et les coudes pareils,
Traînant des savates usées
D'où sortent ses orteils;
Sans lit, sans pain, sans sou, ni maillos.
Il longe les vieilles murailles,
Claquant des dents et l'oeil vitreux...

... Ah! vous ne savez pas, vous autres,
Qui n'êtes pas des nôtres,
Comme on a froid le ventre creux!

Il trotte, flairant une borne
Pour s'y croupetonner;
Un coin où l'ombre d'un tricorne
N'ira pas le gêner...
Il va passer une nuit blanche.
Avec la Morgue sur la planche,
Seul gîte ouvert aux malheureux...

... Ah! vous ne savez pas, vous autres.
Qui n'êtes pas des nôtres,
Comme on a froid le ventre creux!

Mais n'a-t-il pas une famille?
A quoi bon y penser:
On ne traîne pas la guenille,
Quand on peut s'en passer.
Et s'il s'en va, cherchant fortune,
Souper d'un maigre clair de lune.
C'est qu'on manque de tout chez eux...

... Ah! vous ne savez pas, vous autres.
Qui n'êtes pas des nôtres,
Comme on a froid le ventre creux!

Et maintenant que l'on devine,
Chez les bien élevés,
Pourquoi le jour où la famine
Fait sauter les pavés,
Un enfant, la mine farouche,
Vient aussi brûler sa cartouche
En entonnant le chant des gueux!...

... Ah! vous ne savez pas, vous autres.
Qui n'êtes pas des nôtres,
Comme on a froid le ventre creux!

envoyé par Bernart Bartleby - 7/5/2014 - 14:04




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