Mon père, un fils de la Bourgogne,
Solide et franc comme son vin.
Mourut à la besogne,
D'un chaud et froid, dit le médecin.
Alors vous voyez la corvée
D'une veuve seule, ici-bas,
Avec quatre enfants sur les bras,
Qui lui demandent la becquée...
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué!
A dix ans, je tournais la roue
Chez un cordier des environs.
A cet âge où l'on joue
J'avais déjà des durillons...
Je fus berger, garçon de ferme,
Manoeuvre, casseur de cailloux...
Des quinze heures pour trente sous
A se fatiguer l'épiderme...
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué!
Après ça vint le mariage,
La maladie et les enfants.
Ajoutez le chômage,
Le pain cher et les accidents.
Enfin, quarante ans de misère
Ou l'on s'en va, tant bien que mal,
Du boulanger à l'hôpital,
De l'atelier au cimetière.
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué !
Vint ensuite la soixantaine,
Age où l'on n'est plus propre à rien.
Je suis homme de peine,
En bon français: un galérien!
Faut être honnête et se suffire
Avec cinquante sous par jour!
Cinquante sous, ça n'est pas lourd,
Mais soixante ans, c'est encor pire!
Tout ça, ca n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué!
Pourtant j'en vois on ce bas monde
Qui s'en vont frais, joyeux, dodus
Et la bourse bien ronde...
Où donc pêchent-ils leurs écus?
Ceux-là n'ont qu'à se laisser vivre
Et sans génie et sans effort.
Nous autres, c'est jusqu'à la mort
La guerre au pain, cher à la livre!
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué!
J'ai vu dix fois des barricades.
Trois grandes révolutions.
J'ai vu les camarades
Se battre comme des lions...
J'ai travaillé fête et dimanche.
Au chaud, au froid, à tous les temps,
Et n'ai pu mettre en soixante ans
Un morceau de pain sur la planche!
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! que je suis donc fatigué!
Solide et franc comme son vin.
Mourut à la besogne,
D'un chaud et froid, dit le médecin.
Alors vous voyez la corvée
D'une veuve seule, ici-bas,
Avec quatre enfants sur les bras,
Qui lui demandent la becquée...
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué!
A dix ans, je tournais la roue
Chez un cordier des environs.
A cet âge où l'on joue
J'avais déjà des durillons...
Je fus berger, garçon de ferme,
Manoeuvre, casseur de cailloux...
Des quinze heures pour trente sous
A se fatiguer l'épiderme...
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué!
Après ça vint le mariage,
La maladie et les enfants.
Ajoutez le chômage,
Le pain cher et les accidents.
Enfin, quarante ans de misère
Ou l'on s'en va, tant bien que mal,
Du boulanger à l'hôpital,
De l'atelier au cimetière.
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué !
Vint ensuite la soixantaine,
Age où l'on n'est plus propre à rien.
Je suis homme de peine,
En bon français: un galérien!
Faut être honnête et se suffire
Avec cinquante sous par jour!
Cinquante sous, ça n'est pas lourd,
Mais soixante ans, c'est encor pire!
Tout ça, ca n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué!
Pourtant j'en vois on ce bas monde
Qui s'en vont frais, joyeux, dodus
Et la bourse bien ronde...
Où donc pêchent-ils leurs écus?
Ceux-là n'ont qu'à se laisser vivre
Et sans génie et sans effort.
Nous autres, c'est jusqu'à la mort
La guerre au pain, cher à la livre!
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! comme je suis fatigué!
J'ai vu dix fois des barricades.
Trois grandes révolutions.
J'ai vu les camarades
Se battre comme des lions...
J'ai travaillé fête et dimanche.
Au chaud, au froid, à tous les temps,
Et n'ai pu mettre en soixante ans
Un morceau de pain sur la planche!
Tout ça, ça n'est pas gai.
Oh! que je suis donc fatigué!
envoyé par Bernart Bartleby - 7/5/2014 - 10:45
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Versi di Jean-Baptiste Clément
L’autore della musica non è indicato.
Ai Senza-Mestiere, quelli che vengono usati per tutto: per portare pesi, guidare carrozze, spaccare pietre, girare la macina. Cioè, le migliaia di paria che vengono volgarmente chiamati manovali, uomini di fatica, e che in realtà sono molto più infelici dei prigionieri e molto più maltrattati delle bestie da soma.
Jean-Baptiste Clément in “Chansons de Jean-Baptiste Clément”, Parigi, 1885.