Wie war Italien einst verdreckt!
Jetzt ist Italien sauber.
Man hat dort deshalb Gold entdeckt.
Wem dankt man solchen Zauber?
Mussolinchen, das das Ärmchen hebt,
Das Mädchen für alles, das Mädchen,
Das, spät geboren, weiter lebt
Dank vieler Attentätchen.
Italien, das schon manche Schlacht
Gewann, ha! Heute siegt es
An jedem Tag, in jeder Nacht
Wohl zehnmal. An wem liegt es?
Mussolinchen, das das Ärmchen hebt,
Das Mädchen für alles, das Mädchen,
Das, spät geboren, weiter lebt
Dank vieler Attentätchen.
Italia, die Großnation,
Wird - nur dank Mussolinis
Genie - einst ---
- (Schluß der Redaktion)
Finis.
Jetzt ist Italien sauber.
Man hat dort deshalb Gold entdeckt.
Wem dankt man solchen Zauber?
Mussolinchen, das das Ärmchen hebt,
Das Mädchen für alles, das Mädchen,
Das, spät geboren, weiter lebt
Dank vieler Attentätchen.
Italien, das schon manche Schlacht
Gewann, ha! Heute siegt es
An jedem Tag, in jeder Nacht
Wohl zehnmal. An wem liegt es?
Mussolinchen, das das Ärmchen hebt,
Das Mädchen für alles, das Mädchen,
Das, spät geboren, weiter lebt
Dank vieler Attentätchen.
Italia, die Großnation,
Wird - nur dank Mussolinis
Genie - einst ---
- (Schluß der Redaktion)
Finis.
envoyé par Bernart Bartleby - 18/2/2014 - 16:03
Langue: italien
CANZONETTA ITALIANA
Com'era sporca l'Italia una volta!
Ora l'Italia è pulita.
Vi si è dunque scoperto l'oro stavolta.
A chi si deve questa magia inaudita?
A Mussolinino che solleva il braccino,
il tuttofare, il tuttofare italiano
che, nato tardi, se ne vive ben benino
grazie all'attentatino quotidiano.
L'Italia, che già qualche battaglia a suon di botte
ha vinto, ah! Oggi vince travolgente
ogni giorno, ogni notte
come minimo dieci volte. Da chi dipende?
Da Mussolinino che solleva il braccino,
il tuttofare, il tuttofare italiano
che, nato tardi, se ne vive ben benino
grazie all'attentatino quotidiano.
L'Italia, la grande nazione,
diventa - solo grazie a Mussolini
genio - un giorno ---
- (Fine della redazione)
Finis.
Com'era sporca l'Italia una volta!
Ora l'Italia è pulita.
Vi si è dunque scoperto l'oro stavolta.
A chi si deve questa magia inaudita?
A Mussolinino che solleva il braccino,
il tuttofare, il tuttofare italiano
che, nato tardi, se ne vive ben benino
grazie all'attentatino quotidiano.
L'Italia, che già qualche battaglia a suon di botte
ha vinto, ah! Oggi vince travolgente
ogni giorno, ogni notte
come minimo dieci volte. Da chi dipende?
Da Mussolinino che solleva il braccino,
il tuttofare, il tuttofare italiano
che, nato tardi, se ne vive ben benino
grazie all'attentatino quotidiano.
L'Italia, la grande nazione,
diventa - solo grazie a Mussolini
genio - un giorno ---
- (Fine della redazione)
Finis.
envoyé par Bernart Bartleby - 18/2/2014 - 16:04
Langue: français
Version française – CHANSON ITALIENNE – Marco Valdo M.I. – 2018
Chanson allemande – Italien-Chanson – Joachim Ringelnatz (Hans Gustav Bötticher) – 1926
Dialogue maïeutique
Lucien l’âne mon ami, te souviens-tu de Joachim Ringelnatz ? Nous l’avons déjà rencontré et nous en avons déjà causé ensemble.
Évidemment, Marco Valdo M.I. mon ami. J’ai beau être un âne, je n’en suis pas un. Je ne suis pas plus un crabe ou un kangourou et je n’ai l’intention ni de me marier, ni de me pendre par le cou à la façade de l’hôtel de ville, devant la porte sur la grand-place, pour faire la nique aux fonctionnaires idiots et bornés.
Je vois, Lucien l’âne mon ami, que tu es en pleine forme et que tu te souviens parfaitement de cette circonstance où nous avons devisé de Joachim Ringelnatz et de son fabuleux texte « Ein Taschenkrebs und ein Känguruh » – « Le Crabe et le Kangourou ». C’était une histoire assez dada, en apparence, mais universelle dans sa visée. Celle d’aujourd’hui a des visées plus focalisées sur l’Italie, comme d’ailleurs son titre l’indique. Pour le contexte politique italien, je te renvoie au commentaire de Bernart Bartleby, dont j’ai pris la peine de traduire l’essentiel à ton attention. Pour parler de l’Italie contemporaine, Ringelnatz use d’une ironie cinglante, tout à fait dans le ton de dérision acide qu’il emploie habituellement. C’est une chanson d’une lucidité rare ; dans la même veine, on peut se souvenir de Karl Valentin, d’Erika Mann et son Prince de Menterie, d’Erich Kästner et Poirier sur la Lorelei, de Kurt Tucholsky et son Tambour du Régiment de la Garde, de Walter Mehring et son Hop là, nous vivons !], d’Hugo Ball et sa Danse de Mort 1916, d’Elsa Laura Seemann et sa Danse Macabre en Flandre, de Bertolt Brecht et sa Légende du Soldat mort et sans aucun doute, bien d’autres encore.
Moi, dit Lucien l’âne, j’ajouterais à cette liste, ce que ta modestie t’a empêché de citer, je veux dire ton Holà, nous vivons !. Mais restons-en là et reprenons notre tâche et tissons comme tous ceux-là le linceul de ce vieux monde aseptisé, vain, triste, ennuyeux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Chanson allemande – Italien-Chanson – Joachim Ringelnatz (Hans Gustav Bötticher) – 1926
« Qui va là ? », je hurle. Il me répond : « Je suis Joachim Ringelnatz, je suis Allemand, mais antifasciste ! Ne tirez pas ! »… Je le fais passer. Nous nous embrassons. C’est pas plus mal que chez eux tous ne sont pas des « nazis schmazi »…
Joachim Ringelnatz était un écrivain, un carbarettiste, un poète, et il peignait aussi. Il inventa un personnage littéraire, le matelot Kuddel Daddeldu, qui était un peu son alter ego, anarchiste et anti-autoritaire. Il mourut peu après la venue du nazisme, mais dans les temps pour se voir qualifié d’artiste « dégénéré ». Beaucoup de sa production fut détruite dans les années qui suivirent sa disparition.
Cette poésie-chanson sur l’Italie fasciste est datée de 1926 et c’est un véritable instantané de ces années, celles de l’assassinat de Matteotti, de l’institution des Tribunaux spéciaux, de la nomination des podestàs à la place des maires élus, du mystérieux attentat manqué de Bologne qui servit au duce pour briser toute opposition (l’arrestation d’Antonio Gramsci date de ces jours) et toute liberté…
Joachim Ringelnatz était un écrivain, un carbarettiste, un poète, et il peignait aussi. Il inventa un personnage littéraire, le matelot Kuddel Daddeldu, qui était un peu son alter ego, anarchiste et anti-autoritaire. Il mourut peu après la venue du nazisme, mais dans les temps pour se voir qualifié d’artiste « dégénéré ». Beaucoup de sa production fut détruite dans les années qui suivirent sa disparition.
Cette poésie-chanson sur l’Italie fasciste est datée de 1926 et c’est un véritable instantané de ces années, celles de l’assassinat de Matteotti, de l’institution des Tribunaux spéciaux, de la nomination des podestàs à la place des maires élus, du mystérieux attentat manqué de Bologne qui servit au duce pour briser toute opposition (l’arrestation d’Antonio Gramsci date de ces jours) et toute liberté…
Dialogue maïeutique
Lucien l’âne mon ami, te souviens-tu de Joachim Ringelnatz ? Nous l’avons déjà rencontré et nous en avons déjà causé ensemble.
Évidemment, Marco Valdo M.I. mon ami. J’ai beau être un âne, je n’en suis pas un. Je ne suis pas plus un crabe ou un kangourou et je n’ai l’intention ni de me marier, ni de me pendre par le cou à la façade de l’hôtel de ville, devant la porte sur la grand-place, pour faire la nique aux fonctionnaires idiots et bornés.
Je vois, Lucien l’âne mon ami, que tu es en pleine forme et que tu te souviens parfaitement de cette circonstance où nous avons devisé de Joachim Ringelnatz et de son fabuleux texte « Ein Taschenkrebs und ein Känguruh » – « Le Crabe et le Kangourou ». C’était une histoire assez dada, en apparence, mais universelle dans sa visée. Celle d’aujourd’hui a des visées plus focalisées sur l’Italie, comme d’ailleurs son titre l’indique. Pour le contexte politique italien, je te renvoie au commentaire de Bernart Bartleby, dont j’ai pris la peine de traduire l’essentiel à ton attention. Pour parler de l’Italie contemporaine, Ringelnatz use d’une ironie cinglante, tout à fait dans le ton de dérision acide qu’il emploie habituellement. C’est une chanson d’une lucidité rare ; dans la même veine, on peut se souvenir de Karl Valentin, d’Erika Mann et son Prince de Menterie, d’Erich Kästner et Poirier sur la Lorelei, de Kurt Tucholsky et son Tambour du Régiment de la Garde, de Walter Mehring et son Hop là, nous vivons !], d’Hugo Ball et sa Danse de Mort 1916, d’Elsa Laura Seemann et sa Danse Macabre en Flandre, de Bertolt Brecht et sa Légende du Soldat mort et sans aucun doute, bien d’autres encore.
Moi, dit Lucien l’âne, j’ajouterais à cette liste, ce que ta modestie t’a empêché de citer, je veux dire ton Holà, nous vivons !. Mais restons-en là et reprenons notre tâche et tissons comme tous ceux-là le linceul de ce vieux monde aseptisé, vain, triste, ennuyeux et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
CHANSON ITALIENNE
L’Italie était auparavant malpropre !
L’Italie est maintenant propre,
Elle est couverte d’or et de vermeil.
Qui remercier d’une telle merveille ?
Le petit Mussolini qui lève son petit bras,
Bonne à tout faire, sergent-major
Qui, né tardivement, vit encore
Grâce à beaucoup de petits attentats.
L’Italie qui a déjà remporté
Quelques batailles, triomphe aujourd’hui,
Chaque jour, chaque nuit
Au moins dix fois. Qui doit-elle remercier ?
Le petit Mussolini qui lève son petit bras,
Bonne à tout faire, sergent-major
Qui, né tardivement, vit encore
Grâce à beaucoup de petits attentats.
L’Italie, cette grande nation
Deviendra – grâce au génie
De Mussolini – une furie…
- (Fin de la rédaction)
Finie.
L’Italie était auparavant malpropre !
L’Italie est maintenant propre,
Elle est couverte d’or et de vermeil.
Qui remercier d’une telle merveille ?
Le petit Mussolini qui lève son petit bras,
Bonne à tout faire, sergent-major
Qui, né tardivement, vit encore
Grâce à beaucoup de petits attentats.
L’Italie qui a déjà remporté
Quelques batailles, triomphe aujourd’hui,
Chaque jour, chaque nuit
Au moins dix fois. Qui doit-elle remercier ?
Le petit Mussolini qui lève son petit bras,
Bonne à tout faire, sergent-major
Qui, né tardivement, vit encore
Grâce à beaucoup de petits attentats.
L’Italie, cette grande nation
Deviendra – grâce au génie
De Mussolini – une furie…
- (Fin de la rédaction)
Finie.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 27/1/2018 - 17:51
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Testo trovato su Buchi nella sabbia
Cercando una canzone in judezmo, mentre facevo la guardia ad un’altra in yiddish, che non la sorprendessero i crucchi, ecco che mi pare proprio di vederne arrivare uno che canticchia nella sua lingua… “Chi va là?”, urlo. Mi risponde: “Sono Joachim Ringelnatz, sono tedesco ma antifascista! Non sparare!”… Lo faccio passare. Ci abbracciamo. Meno male che anche tra di loro non tutti sono “nazi schmazi”…
Joachim Ringelnatz è stato uno scrittore, un cabarettista, un poeta, e dipingeva pure. Inventò un personaggio letterario, il marinaio Kuddel Daddeldu, che era un po’ il suo alter ego, anarchico e antiautoritario. Morì poco dopo l’avvento del nazismo, ma in tempo per vedersi bollato come artista “degenerato”. Molta della sua produzione fu distrutta negli anni successivi alla sua scomparsa.
Questa poesia-canzone sull’Italia fascista è datata 1926 ed è un vero e proprio fermo-immagine di quegli anni, quelli dell’assassinio di Matteotti, dell’istituzione dei Tribunali speciali, dei podestà al posto dei sindaci elettivi, del misterioso fallito attentato di Bologna che servì al duce per stroncare ogni opposizione (l’arresto di Antonio Gramsci è di quei giorni) e libertà…