CHŒUR [très pressé et comme se chevauchant]
Craie et silex et herbe et craie et silex
Et silex et poussière et craie et silex
Herbe, herbe et silex et craie, silex et craie
[ralenti]
Silex, silex et craie
Et craie et silex
Et craie...
UNE VOIX
Quelque part entre l’Hay-les-Roses
Et Bourg-la-Reine et Antony
Entre les roses de l’Hay
Entre Clamart et Antony
CHŒUR [très rythmé]
Craie et silex — craie et silex
Et craie
Et silex et craie et silex et craie
Et silex
UNE VOIX
Entre les roses de l’Hay
Et les arbres de Clamart
Avez-vous vu la sirène
La sirène d’Antony
Qui chantait à Bourg-la-Reine
Et qui chante encore à Fresnes.
CHŒUR
Sol de Compiègne !
Terre grasse et cependant stérile
Terre de silex et de craie
Dans ta chair
Nous marquons l’empreinte de nos semelles
Pour qu’un jour la pluie de printemps
S’y repose comme l’œil d’un oiseau
Et reflète le ciel, le ciel de Compiègne
Avec tes images et tes astres
Lourd de souvenirs et de rêves
Plus dur que le silex
Plus docile que la craie sous le couteau
UNE VOIX
À Paris près de Bourg-la-Reine
J’ai laisse seules mes amours
Ah ! que les bercent les sirènes
Je dors tranquille, oh ! mes amours
Et je cueille, à l’Hay, les roses
Que je vous porterai un jour
Alourdies de parfums et de rêves
Et, comme vos paupières, écloses
Au clair soleil d’une vie moins brève
Pleine d’éclairs comme un silex,
Lumineuse comme la craie
CHŒUR [alterné]
Et craie et silex et silex et craie
Sol de Compiègne !
Sol fait pour la marche
Et la longue station des arbres,
Sol de Compiègne !
Pareil à tous les sols du monde,
Sol de Compiègne !
Un jour nous secouerons notre poussière
Sur ta poussière
Et nous partirons en chantant.
UNE VOIX
Nous partirons en chantant
En chantant vers nos amours
La vie est brève et bref le temps.
AUTRE VOIX
Rien n’est plus beau que nos amours
AUTRE VOIX
Nous laisserons notre poussière
Dans la poussière de Compiègne
[scandé]
Et nous emporterons nos amours
Nos amours qu’il nous en souvienne
CHŒUR
Qu’il nous en souvienne.
Craie et silex et herbe et craie et silex
Et silex et poussière et craie et silex
Herbe, herbe et silex et craie, silex et craie
[ralenti]
Silex, silex et craie
Et craie et silex
Et craie...
UNE VOIX
Quelque part entre l’Hay-les-Roses
Et Bourg-la-Reine et Antony
Entre les roses de l’Hay
Entre Clamart et Antony
CHŒUR [très rythmé]
Craie et silex — craie et silex
Et craie
Et silex et craie et silex et craie
Et silex
UNE VOIX
Entre les roses de l’Hay
Et les arbres de Clamart
Avez-vous vu la sirène
La sirène d’Antony
Qui chantait à Bourg-la-Reine
Et qui chante encore à Fresnes.
CHŒUR
Sol de Compiègne !
Terre grasse et cependant stérile
Terre de silex et de craie
Dans ta chair
Nous marquons l’empreinte de nos semelles
Pour qu’un jour la pluie de printemps
S’y repose comme l’œil d’un oiseau
Et reflète le ciel, le ciel de Compiègne
Avec tes images et tes astres
Lourd de souvenirs et de rêves
Plus dur que le silex
Plus docile que la craie sous le couteau
UNE VOIX
À Paris près de Bourg-la-Reine
J’ai laisse seules mes amours
Ah ! que les bercent les sirènes
Je dors tranquille, oh ! mes amours
Et je cueille, à l’Hay, les roses
Que je vous porterai un jour
Alourdies de parfums et de rêves
Et, comme vos paupières, écloses
Au clair soleil d’une vie moins brève
Pleine d’éclairs comme un silex,
Lumineuse comme la craie
CHŒUR [alterné]
Et craie et silex et silex et craie
Sol de Compiègne !
Sol fait pour la marche
Et la longue station des arbres,
Sol de Compiègne !
Pareil à tous les sols du monde,
Sol de Compiègne !
Un jour nous secouerons notre poussière
Sur ta poussière
Et nous partirons en chantant.
UNE VOIX
Nous partirons en chantant
En chantant vers nos amours
La vie est brève et bref le temps.
AUTRE VOIX
Rien n’est plus beau que nos amours
AUTRE VOIX
Nous laisserons notre poussière
Dans la poussière de Compiègne
[scandé]
Et nous emporterons nos amours
Nos amours qu’il nous en souvienne
CHŒUR
Qu’il nous en souvienne.
Contributed by Bernart Bartleby - 2013/12/11 - 16:18
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Canzone composta da Robert Desnos al suo arrivo nel campo di concentramento e transito di Royallieu (“Frontstalag 122”) a Compiègne, nell’Oise.
Pubblicata il 1 dicembre 1944, con lo pseudonimo di Valentin Guillois, sul primo numero non più clandestino de L'Éternelle Revue.
Testo trovato su Mes musiques régénérées – Jewish Music, il sito di Claude Torres di Montpellier.
Royallieu-Compiègne, 1944. Prigionieri su di una tradotta in partenza per Buchenwald. Su uno di questi vagoni salì anche Robert Desnos.
Desnos passò da Royallieu-Compiègne tra il 20 marzo ed il 27 aprile del 1944, prima di essere deportato alla volta di Buchenwald, Flossenbürg e Flöha. La fine della guerra lo trovò a Theresienstadt, ormai ridotto in fin di vita dagli stenti e dalla malattia contratta in prigionia. Robert Desnos ebbe il destino di morire a Terezin, finalmente libero ma ancora prigioniero: era l’8 giugno 1945