Éloignez-vous sur la pointe des pieds.
Prenez la barque et ne revenez plus.
Retournez tous chez vous avec vos fées,
vos ombres étrangères et vos luths.
Bien sûr, pour vous, beaux promeneurs,
ce fut une aventure neuve et enchantée.
Emportez-là comme un bijou volé,
un feu qui tremble encore, un livre lu.
C'est ici la chambre des anges morts.
Laissez-nous seuls dans notre vie déserte,
devant ces mains et ces ailes inertes.
Il s'est passé ici, depuis l'aurore,
une effrayante histoire, étrange et tendre,
et que le désespoir seul peut comprendre.
Prenez la barque et ne revenez plus.
Retournez tous chez vous avec vos fées,
vos ombres étrangères et vos luths.
Bien sûr, pour vous, beaux promeneurs,
ce fut une aventure neuve et enchantée.
Emportez-là comme un bijou volé,
un feu qui tremble encore, un livre lu.
C'est ici la chambre des anges morts.
Laissez-nous seuls dans notre vie déserte,
devant ces mains et ces ailes inertes.
Il s'est passé ici, depuis l'aurore,
une effrayante histoire, étrange et tendre,
et que le désespoir seul peut comprendre.
envoyé par Bernart Bartleby - 11/12/2013 - 08:28
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Versi di Jean Cassou, composti nella prigione militare di Furgole, Tolosa.
Nella raccolta intitolata “33 sonnets composés au secret” pubblicata clandestinamente nel 1944 sotto lo pseudonimo di Jean Noir dalle Éditions de Minuit, con la dedica «À mes Compagnons de prison», e l’introduzione di François La Colère, alias Louis Aragon.
Musica di Henri Dutilleux (1916-2013), compositore francese, nell’opera per piano ed orchestra “Sonnets de Jean Cassou” composta tra il 1944 ed il 1954.
Altra musica di Manuel Rosenthal (1904-2003), compositore francese, nell’opera “Deux sonnets de Jean Cassou”.
Jean Cassou è stato una figura importante della vita culturale francese. Negli anni 30 fu ispettore dei monumenti storici di Francia, poi conservatore al Museo nazionale d’arte moderna di Parigi. Ma fece anche parte del Comité de vigilance des intellectuels antifascistes ed entrò subito nella Resistenza, fin dal 1940. Arrestato nell’inverno del 1941, fu rinchiuso nella prigione militare di Furgole, Tolosa, poi nel campo di concentramento di Saint-Sulpice (Tarn), quindi a Lodève e Mauzac. Liberato nel giugno del 1943, riprese la lotta come responsabile del Comitato di liberazione nella zona di Tolosa. Nell’agosto del 1944 la macchina su cui viaggiava insieme a due compagni fu intercettata da una colonna tedesca in fuga: Cassou fu l’unico dei tre a sopravvivere, riportando gravissime ferite. Dopo la guerra riprese il suo posto al Museo nazionale d’arte moderna e fu militante attivo del Movimento per la Pace.