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Paris 42

Louis Aragon
Langue: français


Louis Aragon

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[1942]
Versi di Louis Aragon, dalla raccolta “Les Yeux d’Elsa” pubblicata nel 1942.
Musica del compositore e fisarmonicista Lino Léonardi, che fu compagno di Monique Morelli.
Nel disco di Monique Morelli “Aragon. 12 Chansons inédites de Léonardi” (1969)


Monique Morelli Aragon


Una bellissima dichiarazione d’amore a Parigi sotto il giogo dell’occupazione nazista…

Une chanson qui dit un mal inguérissable
Plus triste qu'à minuit la place d'Italie
Pareille au point du jour pour la mélancolie
Plus de rêves aux doigts que le marchand de sable
Annonçant le plaisir comme un marchand d'oublies

Une chanson vulgaire et douce où la voix baisse
Comme un amour d'un soir doutant du lendemain
Une chanson qui prend les femmes par la main
Une chanson qu'on dit sous le métro Barbès
Et qui change à l'Etoile et descend à Jasmin

C'est Paris ce théâtre d'ombre que je porte
Mon Paris qu'on ne peut tout à fait m'avoir pris
Pas plus qu'on ne peut prendre à des lèvres leur cri
Que n'aura-t-il fallu pour m'en mettre à la porte
Arrachez-moi le coeur vous y verrez Paris

C'est de ce Paris-là que j'ai fait mes poèmes
Mes mots ont la couleur étrange de ses toits
La gorge des pigeons y roucoule et chatoie
J'ai plus écrit de toi Paris que de moi-même
Et plus que de vieillir souffert d'être sans toi

Qui n'a pas vu le jour se lever sur la Seine
Ignore ce que c'est que ce déchirement
Quant prise sur le fait la nuit qui se dément
Se défend se défait les yeux rouges obscène
Et Notre-Dame sort des eaux comme un aimant

L'aorte du Pont Neuf frémit comme un orchestre
Où j'entends préluder le vin de mes vingt ans
Il souffle un vent ici qui vient des temps d'antan
Mourir dans les cheveux de la statue équestre
La ville comme un coeur s'y ouvre à deux battants

Le vent murmurera mes vers aux terrains vagues
Il frôlera les bancs où nul ne s'est assis
On l'entendra pleurer sur les quais de Passy
Et les ponts répétant la promesse des bagues
S'en iront fiancés aux rimes que voici

Paris s'éveille et moi pour retrouver ses mythes
Qui nous brûlaient le sang dans notre obscurité
Je mettrais dans mes mains mon visage irrité
Que renaisse le chant que les oiseaux imitent
Et qui répond Paris quant on dit Liberté

envoyé par Bernart - 20/11/2013 - 16:50


Bernart - 20/11/2013 - 23:25




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