Tout marche bien, tout le monde est content !
Nos cuirassés, ça c'est magnifique !
Ne coûtent plus que trente millions par an.
Ils sont d'une force extraordinaire
Même en temps d'paix, ils sèment la terreur,
Les canons éclatent ainsi qu'les chaudières !
Vive les trois couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Le président, ça c'est symbolique !
Ne gagne plus qu'douze cent mille franc par an.
Aussi on a les retraites ouvrières
Dix sous par jour, ça c'est le vrai bonheur !
La nation française peut être fière
Vive les trois couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Le directeur de l'Assistance Publique
Ne touche plus que quarante-cinq mille francs.
Aussi l'on donne maintenant aux filles mères
Afin qu'elles soient à l'abri du malheur
Trois francs par mois: c'est humanitaire !
Vive les trois couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Les députés, ça c'est magnifique !
Ne gagnent plus que quinze mille francs par an
Aussi on peut augmenter les salaires
Des cantonniers et des pauvres facteurs:
Cinquante sous par jour, j'crois qu'ça peut leur plaire;
Vive les trois couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Monsieur Deibler, avec sa mécanique
Nous coûte à peine soixante mille francs par an.
Ah, s'il fallait qu'il coupe toutes les têtes
De tous les gens qui furent amant d'coeur
De Madame Steinheil, faudrait vingt lunettes
De toutes les couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Nos cuirassés, ça c'est magnifique !
Ne coûtent plus que trente millions par an.
Ils sont d'une force extraordinaire
Même en temps d'paix, ils sèment la terreur,
Les canons éclatent ainsi qu'les chaudières !
Vive les trois couleurs !
Nos cuirassés, ça c'est magnifique !
Ne coûtent plus que trente millions par an.
Ils sont d'une force extraordinaire
Même en temps d'paix, ils sèment la terreur,
Les canons éclatent ainsi qu'les chaudières !
Vive les trois couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Le président, ça c'est symbolique !
Ne gagne plus qu'douze cent mille franc par an.
Aussi on a les retraites ouvrières
Dix sous par jour, ça c'est le vrai bonheur !
La nation française peut être fière
Vive les trois couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Le directeur de l'Assistance Publique
Ne touche plus que quarante-cinq mille francs.
Aussi l'on donne maintenant aux filles mères
Afin qu'elles soient à l'abri du malheur
Trois francs par mois: c'est humanitaire !
Vive les trois couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Les députés, ça c'est magnifique !
Ne gagnent plus que quinze mille francs par an
Aussi on peut augmenter les salaires
Des cantonniers et des pauvres facteurs:
Cinquante sous par jour, j'crois qu'ça peut leur plaire;
Vive les trois couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Monsieur Deibler, avec sa mécanique
Nous coûte à peine soixante mille francs par an.
Ah, s'il fallait qu'il coupe toutes les têtes
De tous les gens qui furent amant d'coeur
De Madame Steinheil, faudrait vingt lunettes
De toutes les couleurs !
Enfin, ça y est ! On est en République !
Tout marche bien, tout le monde est content !
Nos cuirassés, ça c'est magnifique !
Ne coûtent plus que trente millions par an.
Ils sont d'une force extraordinaire
Même en temps d'paix, ils sèment la terreur,
Les canons éclatent ainsi qu'les chaudières !
Vive les trois couleurs !
envoyé par Bernart - 20/8/2013 - 11:54
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Versi di Montéhus
Musica di Roger Chantegrelet e Pierre Doubis
Gustosissima satira che il grande Montéhus dedicava alla Terza Repubblica, quella nata dopo la guerra contro i tedeschi e la cocente sconfitta di Sedan, caratterizzata da grande instabilità politica e segnata da giganteschi scandali, dal montante antisemitismo (Affare Dreyfus) e dalla grande influenza della casta militare, alimentata dal forte nazionalismo revanscista e dall’espansionismo coloniale in Africa ed Indocina.
Ma, pur con qualche adattamento, questa canzone di Montéhus potrebbe essere tranquillamente dedicata alla nostra “Seconda Repubblica” che peraltro, a giudicare dai manifestoni della “neonata” Forza Italia che ormai campeggiano ovunque, sta drammaticamente volgendo anch’essa verso la Terza.
Nella Francia del 1910 presidente era il “bonhomme” Armand Fallières, una sorta di Enrico Letta, che diede la sensazione di avere a cuore i problemi della nazione (qualche lieve miglioramento dei salari operai, qualche blanda riforma dell’istruzione…) e che era anche un paladino dell’abolizione della pena di morte (nei primi anni del suo mandato il boia di Parigi, Anatole Deibler – citato nella quarta strofa - dovette riciclarsi come commerciante di vini) ma che poi rifiutò un secondo mandato affermando: “Il posto non è male, ma non c’è da guadagnarci.” …
Fallières pose dei limiti ai compensi dei dirigenti pubblici e dei deputati, che comunque continuarono a guadagnare decine di migliaia di franchi l’anno mentre i lavoratori venivano pagati in “sous”, in ventesimi, arrivando a guadagnare tra i 15 e i 75 franchi al mese: cifre da capogiro!...
Nella quarta strofa è citata Marguerite Steinheil, modella e “maîtresse” del presidente Félix Faure, un satiro di stile berlusconiano che tra le cosce dell’amante ci morì nel 1899, meritando alla Steinheil il soprannome di “pompa funebre”. Molto richiesta da ministri e re, nel 1908 la Steinheil finì accusata di un duplice omicidio e rischiò pure di vedersi addossata la responsabilità della morte di Faure. Il processo, molto seguito dall’opinione pubblica, rischiò di trasformarsi in un altro “affaire Dreyfus” ma alla fine l’imputata fu scagionata da ogni accusa…
Nell’ultima strofa Montéhus fa riferimento all’escalation delle spese militari francesi, essendo il paese in quegli anni impegnato nel consolidamento delle proprie colonie “tradizionali” in Indocina ed Africa, difese – ora con l’aiuto della Gran Bretagna – dai tedeschi, nemici giurati. Lo scontro permanente che si consumò in quegli anni, specie nella corsa coloniale, tra la Triplice Intesa (Francia/Russia/Regno Unito) e la Triplice Alleanza (Germania/Austria Ungheria/Italia) fu la causa scatenante della Grande Guerra.
“[…] E’ proprio così! Siamo in Repubblica! Tutto va bene, tutti sono contenti! Le nostre corazzate, magnifiche! Non ci costano che trenta milioni di franchi all’anno ma sono di una potenza straordinaria. Anche in tempo di pace seminano il terrore. I cannoni tuonano, così come esplodono le caldaie! Viva i tre colori!”
Il riferimento è all’incidente della corazzata “Iéna”, esplosa accidentalmente nel 1907 durante lavori di manutenzione nel porto di Tolone. I morti furono 118 e qualche anno dopo, nel 1911, lo stesso destino toccò (con un bilancio ben più tragico di oltre 300 morti) alla corazzata “Liberté”…