Et s’il était à refaire,
Je referais ce chemin
Une voix monte des fers
Et parle des lendemains.
On dit que dans sa cellule
Deux hommes, cette nuit-là,
Lui murmuraient : « Capitule,
De cette vie es-tu las ?
«Tu peux vivre, tu peux vivre,
Tu peux vivre comme nous;
Dis le mot qui te délivre,
Et tu peux vivre, à genoux.»
Et s’il était à refaire,
Je referais ce chemin.
Ta voix qui monte des fers
Parle pour les lendemains.
Rien qu’un mot, la porte cède,
S’ouvre, et tu sors. Rien qu’un mot,
Le bourreau se dépossède;
Sésame, finis tes maux !
Rien qu’un mot, rien qu’un mensonge
Pour transformer ton destin :
Songe, songe, songe, songe
A la douceur des matins.»
Et si c’était à refaire,
Je referais ce chemin.
La voix qui monte des fers
Parle aux hommes de demain.
J’ai tout dit ce qu’on peut dire:
L’exemple du roi Henri;
Un cheval pour mon empire;
Une messe pour Paris.
Rien à faire! Alors qu’il parte,
Sur lui retombe son sang!
C’était son unique carte,
Périsse cet innocent.
Et si c’était à refaire,
Referait-il ce chemin?
La voix qui monte des fers
Dit : «Je le ferai demain.»
Je meurs et France demeure
Mon amour et mon refus.
Ô mes amis, si je meurs,
Vous saurez pourquoi ce fut !
Ils sont venus pour le prendre,
Ils parlent en allemand;
L’un traduit : «Veux-tu te rendre?»
Il répète calmement:
Et si c’était à refaire,
Je referais ce chemin.
Sous vos coups chargés de fers,
Que chantent les lendemains!
Il chantait, lui, sous les balles,
Des mots «sanglant est levé».
D’une seconde rafale
Il a fallu l’achever;
Une autre chanson française
A ses lèvres est montée,
Finissant la Marseillaise,
Pour toute l’humanité.
Je referais ce chemin
Une voix monte des fers
Et parle des lendemains.
On dit que dans sa cellule
Deux hommes, cette nuit-là,
Lui murmuraient : « Capitule,
De cette vie es-tu las ?
«Tu peux vivre, tu peux vivre,
Tu peux vivre comme nous;
Dis le mot qui te délivre,
Et tu peux vivre, à genoux.»
Et s’il était à refaire,
Je referais ce chemin.
Ta voix qui monte des fers
Parle pour les lendemains.
Rien qu’un mot, la porte cède,
S’ouvre, et tu sors. Rien qu’un mot,
Le bourreau se dépossède;
Sésame, finis tes maux !
Rien qu’un mot, rien qu’un mensonge
Pour transformer ton destin :
Songe, songe, songe, songe
A la douceur des matins.»
Et si c’était à refaire,
Je referais ce chemin.
La voix qui monte des fers
Parle aux hommes de demain.
J’ai tout dit ce qu’on peut dire:
L’exemple du roi Henri;
Un cheval pour mon empire;
Une messe pour Paris.
Rien à faire! Alors qu’il parte,
Sur lui retombe son sang!
C’était son unique carte,
Périsse cet innocent.
Et si c’était à refaire,
Referait-il ce chemin?
La voix qui monte des fers
Dit : «Je le ferai demain.»
Je meurs et France demeure
Mon amour et mon refus.
Ô mes amis, si je meurs,
Vous saurez pourquoi ce fut !
Ils sont venus pour le prendre,
Ils parlent en allemand;
L’un traduit : «Veux-tu te rendre?»
Il répète calmement:
Et si c’était à refaire,
Je referais ce chemin.
Sous vos coups chargés de fers,
Que chantent les lendemains!
Il chantait, lui, sous les balles,
Des mots «sanglant est levé».
D’une seconde rafale
Il a fallu l’achever;
Une autre chanson française
A ses lèvres est montée,
Finissant la Marseillaise,
Pour toute l’humanité.
Contributed by Bernart - 2013/6/17 - 14:33
Language: Portuguese
Versione portoghese di Samuel
"Sempre um fim, sempre um começo"
Letra: Louis Aragon
Música: Samuel
traduzido e adaptado por Luiza Neto Jorge
"Sempre um fim, sempre um começo"
Letra: Louis Aragon
Música: Samuel
traduzido e adaptado por Luiza Neto Jorge
BALADA DAQUELE QUE CANTOU NA TORTURA
E se houvesse que voltar
atrás eu voltaria
Uma voz sobe dos ferros
e fala de um outro dia
Dizem que na sua cela
dois homens tinham entrado
sussurravam Capitula
vê-se que estás cansado
Podes viver a vida
acata os nossos conselhos
diz a palavra que livra
e viverás de joelhos
E se houvesse que voltar
atrás eu voltaria
A voz que sobe dos ferros
fala já para o novo dia
Só uma palavra e a porta
abre-se logo e tu sais
Assim o carrasco exorta
Sésamo Não sofras mais
Uma palavra só só mentira
o teu destino retém
na doçura das manhãs
pensa pensa pensa bem
E se houvesse que voltar
atrás eu queria ir
A voz que sobe dos ferros
fala aos homens do porvir
E se houvesse que voltar
atrás eu voltaria
Uma voz sobe dos ferros
e fala de um outro dia
Dizem que na sua cela
dois homens tinham entrado
sussurravam Capitula
vê-se que estás cansado
Podes viver a vida
acata os nossos conselhos
diz a palavra que livra
e viverás de joelhos
E se houvesse que voltar
atrás eu voltaria
A voz que sobe dos ferros
fala já para o novo dia
Só uma palavra e a porta
abre-se logo e tu sais
Assim o carrasco exorta
Sésamo Não sofras mais
Uma palavra só só mentira
o teu destino retém
na doçura das manhãs
pensa pensa pensa bem
E se houvesse que voltar
atrás eu queria ir
A voz que sobe dos ferros
fala aos homens do porvir
Contributed by dq82 - 2016/12/9 - 23:56
B.B. non aveva trovato una versione musicata del brano: eccola qui
Antoine Ciosi
1989
Canti Di A Libertà
Antoine Ciosi
1989
Canti Di A Libertà
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Versi di Louis Aragon, dalla raccolta intitolata “La Diane française” pubblicata nel 1944, la stessa di cui fanno parte La rose et le réséda e “Il n'y a pas d'amour heureux”, divenuta in seguito una celebre canzone di Georges Brassens.
Nel disco “L'Honneur des Poètes: Four French Resistance Writers” pubblicato nel 1964 dalla Folkways Records
Non so se questa poesia sia mai stata messa in musica, ma si tratta comunque di una “ballata”, cioè una forma poetica dotata di una particolare unità sonora, e poi è stata inclusa in un vero e proprio disco, anche se recitativo e non musicale.
La “Ballade de celui qui chanta dans les supplices” è datata 14 luglio, data emblematica della Rivoluzione Francese, e tanto più per una Francia sotto occupazione dove solo qualche giorno prima, l’8 luglio 1943, la Gestapo del boia Klaus Barbie aveva ucciso sotto tortura una delle figure principali della Resistenza, il prefetto Jean Moulin.