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La canzon del Navili

Ivan Della Mea
Langue: italien (Lombardo Milanese)


Ivan Della Mea

Liste des versions


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‎[1974]‎
Dall’album “Ringhera”‎
Testo trovato su La canzon milanesa


ringhera

Naviglio ‎milanese (Darsena di Porta Ticinese?)‎
Naviglio ‎milanese (Darsena di Porta Ticinese?)‎


Quand s’eri giovin lavoravi chì
sora al Navili, des or al dì, ‎
me son sposaa e’l viagg de nozz ‎
m'è toccaa fall sora sto foss

Gh'è chi dis che l'è bella quest'acqua marscia, ‎
sto scarich publich de cess, de roera, ‎
ma mi quand ‘riva giò la sira ‎
me senti el stomech bell e saraa

E adess che son vecc, pian de malann, ‎
g'ho an'mò de falla sta vita de can, ‎
cont el barcon e pien de rabbia ‎
a caregà sabbia sora’l Tisin

Gh'è chi dis che l'è bella quest'aqua marscia, ‎
sto scarich publich de cess, de roera, ‎
ma mi quand ‘riva giò la sira ‎
me senti el stomech bell e saraa

Però la storia l'è minga finida ‎
sora’l Navili gh'è n'altra vita, ‎
dal bel Tisìn a Porta Cines, ‎
dì sora dì e mes su mes.‎

Gh'è Giovann el me fioeu, la mia speranza ‎
giamò finida, giamò brusada, ‎
gh'è chi dis che l'è bella st'acqua marscia impestada, ‎
gh'è chi dis che l'è bella, ma a mi me pias no

envoyé par Dead End - 6/3/2013 - 10:54




Langue: italien

Traduzione italiana da La canzon ‎milanesa
LA CANZONE DEL NAVIGLIO

Quando ero giovane lavoravo qui
sopra il Naviglio, dieci ore al giorno,‎
mi sono sposato e il viaggio di nozze
ho dovuto farlo sopra questo fosso

C'è chi dice che è bella quest'acqua marcia,‎
questo scarico pubblico di cessi, di spazzatura,‎
ma io quando scende la sera
mi sento lo stomaco già chiuso‎

E adesso che sono vecchio, pieno di malanni,‎
devo ancora fare questa vita da cane,‎
con il barcone e pieno di rabbia‎
a caricare sabbia sopra il Ticino

C'è chi dice che è bella quest'acqua marcia,‎
questo scarico pubblico di cessi, di spazzatura,‎
ma io quando scende la sera
mi sento lo stomaco già chiuso‎

Però la storia non è finita,‎
sopra il Naviglio c'è un'altra vita,‎
dal bel Ticino a Porta Ticinese,‎
giorno su giorno e mese su mese

C'è Giovanni, il mio figlio, la mia speranza,‎
già finita, già bruciata,‎
c'è chi dice che è bella quest'acqua marcia impestata,‎
c'è chi dice che è bella, ma a me non piace.‎

envoyé par Dead End - 6/3/2013 - 10:55


Marco Rovelli: La canzon del Navili
Sesto Fiorentino, Istituto Ernesto De Martino, 16 giugno 2019
Concerto collettivo a dieci anni dalla scomparsa di Ivan Della Mea, e a un mese da quella di Paolo Ciarchi

Riccardo Venturi - 18/6/2019 - 12:10




Langue: français

Version française – LA CHANSON DES NAVILES – Marco Valdo M.I. – 2019
Chanson milanaise – italienne (Lombaro Milanese) – La canzon del Navili – Ivan Della Mea – 1974

Dialogue Maïeutique

Navigli


Dis-moi, Marco Valdo M.I., d’abord, ce que sont ces naviles qui figurent dans le titre de la chanson et qui d’ailleurs, lui donnent – me semble-t-il tout son sens.

C’est bien ça, mon ami Lucien l’âne. Ils lui donnent tout son sens, mais à la vérité, que sont-ils ? Le navile, c’est d’abord une forme francisée par mes soins d’un mot italien : « naviglio », lui-même tiré du mot milanais ou lombard « naviri » ou « navili », tel qu’il apparaît dans le texte. Donc, « navile » en français.

Toute cette philologie est bien jolie, Marco Valdo M.I., mais concrètement, de quoi s’agit-il ?

Eh bien, Lucien l’âne mon ami, en bref, il s’agit de canaux sur lesquels circulent des « barconi », de grosses barques, des barges, semblables, mais pas aussi grosses que celles que fabriquait notre aïeul et ses frères sur les bords de la Meuse après la guerre du début du siècle dernier. J’ai dit en bref, car les navigli, c’est toue une histoire. Depuis l’Antiquité, les marchandises prenaient les eaux pour rejoindre Milan tant pour aller et venir à la mer qu’à la montagne. Elles se déplaçaient donc sur le Tessin.

Donc, si je comprends bien, dit Lucien l’âne, la canzone chante les canaux milanais.

D’une certaine manière, oui, mais, reprend Marco Valdo M.I., c’est surtout une complainte, celle d’un de ces anonymes qui font les travaux de bête de somme, de ceux qui – à longueur de vie – se coltinent des charges lourdes. En certains endroits, on les appelle chargeurs, porteurs ; en d’autres, on les nomme dockers.

Oh, s’écrie Lucien l’âne, ces gens-là sont nos frères à nous les ânes qui avons le même destin de porteurs à vie. Et que dit vraiment cet homme ?

Rien grand-chose, Lucien l’âne mon ami, il raconte sa vie. Dix heures par jour à charger le sable. Toute sa vie : un moment de jeunesse, un voyage de noces, un fils qui prend la relève, les maux de la vieillesse. À ce moment, s’éloigne l’espoir qu’il mettait dans son fils d’un meilleur sort : le jeune homme prend lui aussi place dans la grande aventure des naviles et pourra sans doute reprendre à son compte la même chanson. C’est ce qu’on appelle la reproduction sociale ; elle fonctionne à tous les niveaux. Rares sont ceux qui s’en échappent.

Oh, continue Lucien l’âne, c’est toujours encore comme ça dans La Guerre de Cent mille ans que les riches et les puissants font aux pauvres pour garder et accroître leur richesse, leur pouvoir, leur place dans l’échelle sociale et pour tirer le plus grand profit de l’exploitation des autres. Ce sont des vampires sociaux. Partout où on regarde, ce vieux monde se ressemble. Alors, tissons-lui son linceul à ce barbon jaloux, avare, avide, acide, cupide, stupide et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LA CHANSON DES NAVILES

Quand j’étais jeune, je travaillais ici.
Sur le Navile, dix heures par jour.
Je me suis marié et mon voyage de noces
J’ai dû le faire sur cette fosse.

Certains disent que cette eau pourrie est belle.
Cette décharge publique d’égouts, d’ordures
Mais moi, quand la nuit tombe.
Je sens mon estomac qui se ferme.

Et maintenant que je suis vieux, malade,
Je dois encore vivre cette vie de chien
Et plein de colère, sur la péniche
Charger du sable sur le Tessin.

Certains disent que cette eau pourrie est belle.
Cette décharge publique d’égouts, d’ordures
Mais moi, quand la nuit tombe.
Je sens mon estomac se ferme.

Mais l’histoire n’est pas finie.
Sur le Navile, il y a une autre vie,
Du beau Tessin à la Porte tessinoise,
Jour après jour et mois après mois,

Il y a Giovanni, mon fils, mon espérance,
Déjà finie, déjà brûlée.
Certains disent qu’elle est belle cette eau pourrie empestée.
Certains disent qu’elle est belle, mais à moi, elle est rance.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 19/6/2019 - 17:46




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