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Un dizionario di francese

Riccardo Venturi
Language: Italian


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Related Songs

Lust for Freedom
(Grim Reaper)
Tortures et Suicides d’État
(Marco Valdo M.I.)
Per una Fantasima, Sopra Due Cadaveri
(Gian Pietro Lucini)


[1° marzo 2013]
Testo di Riccardo Venturi
Musica del Gatto Nero Redelnoir
(che è rientrato appena in casa)

ghiotti


Si dice che Gaetano Bresci, quando fu rinchiuso nell'ergastolo di Santo Stefano, sull'isola di Ventotene, si azzardò a chiedere se potesse avere qualche libro. Era persona di buona cultura, seppur autodidatta, ed era particolarmente dotato per l'apprendimento delle lingue; una volta emigrato a Paterson era stato fra i pochi italiani ad aver imparato rapidamente, e perfettamente, la lingua inglese. Dalla direzione dell'ergastolo dove era stato sepolto, e da dove sarebbe uscito morto non più di due anni dopo, gli fu risposto che, in quel momento, nella biblioteca del carcere si trovavano tre soli libri: le "Vite dei Santi", una Bibbia, e un vecchio dizionario scolastico di francese. Gaetano Bresci chiese di poter avere il dizionario; e gli fu concesso. Si mise ad imparare il francese da un dizionario bisunto, mandando a memoria parole su parole e senza poter scrivere nulla; l'apprendimento linguistico ridotto alla sua nudità. La parola. Anche quando fu ritrovato morto nella sua cella, ufficialmente suicida ma con parecchi e fondati dubbi al riguardo, il vecchio dizionario di francese era là vicino al cadavere.

Mi sono immaginato alcune delle parole che Gaetano Bresci potrebbe aver cercato in quel volume, per impararle; e che furono uniche testimoni della sua morte.

gbresc
Prigione, Prison. Di là dal muro,
anzi, da ogni muro di pietre e frusta,
qualcosa che porta tracce di vento
e mare;

Catena, Chaîne. Le braccia, le mani
asservite al peso del silenzio duro
che sopporto; sfogliando pagine,
parole.

Luce, Lumière. Violenta a volte,
come nata dai refoli di sale,
ed altre senza nerbo, inane,
muta.

Potere, Pouvoir. A questa pagina
schizza dal fondo un'ignota
ma sempre presente scintilla
di rabbia;

Guardiano, Gardien. Roco macigno
di polverosa obbedienza al nulla,
di povertà d'ingranaggio secco,
di grido.

Merda, Merde. Apprendo questa
sontuosa, magnifica parola di storia
mentre riempio il bugliolo consunto
dei miei escrementi;

Pensiero, Pensée. Il volo durante
le ore più buie e infinite,
rumori che chiedono vita nascosta
e disfatta.

Il Re. Le Roi. Non so fare a meno
di premere il dito su quella parola,
come su quel grilletto nel parco
di luglio;

La Morte. La Mort. S'indugia e già viene
per mano dell'Istituzione suadente,
la tomba ed un numero scarno
nel suolo.

2013/3/1 - 00:42



Language: French

Version française - UN DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne - Un dizionario di francese – Riccardo Venturi – 1° marzo 2013

Texte de Riccardo Venturi
Musique du Chat Noir Redelnoir (Roi du Noir)
(qui vient de rentrer à la maison)

ghiotti

Il se dit que Gaetano Bresci, lorsqu'il fut enfermé dans la prison de Santo Stefano, sur l'île de Ventotene, se hasarda à demander s'il pouvait avoir quelque livre. C'était un homme de bonne culture, autodidacte, et il était particulièrement doué pour l'apprentissage des langues ; émigré à Paterson (New Jersey – USA), il avait été parmi les quelques Italiens à avoir appris rapidement, et parfaitement, la langue anglaise. La direction de la prison où il avait été enterré vivant, et d'où il sortira mort pas plus de deux ans après, lui répondit qu'à ce moment, dans la bibliothèque de la prison, on ne trouvait que trois livres : les "Vie des Saints", une bible et un vieux dictionnaire scolaire de français. Gaetano Bresci demanda le dictionnaire et il lui fut concédé. Il se mit à apprendre le français à partir de ce dictionnaire défraîchi, en mettant en mémoire mot sur mot et sans rien pouvoir écrire ; l'apprentissage linguistique réduit à sa nudité : le mot. Même lorsqu'il fut retrouvé mort dans sa cellule, officiellement suicidé, mais avec beaucoup de doutes à ce sujet et des doutes fondés, le vieux dictionnaire de français était là près du cadavre.

Je me suis imaginé quelques-uns des mots que Gaetano Bresci pouvait avoir cherchés dans ce volume pour les apprendre et qui furent les uniques témoins de sa mort. [Riccardo Venturi]

Moi, dit Lucien l'âne, comme Riccardo Venturi, qui a fait ici une bien belle chanson, je reste persuadé que Gaetano Bresci a été purement et simplement suicidé... Et mieux encore, j'imagine qu'il l'a été sur ordre direct de celui qui avait fait semblant de le gracier... Car, de ce qu'on en sait, Gaetano Bresci était un homme paisible et en quelque sorte, un prisonnier calme et modèle.

De fait, Gaetano Bresci ressemblait bien au portrait que tu en fais. Ses relations avec son entourage était des plus neutres et pacifiques. En somme, il ne faisait pas de vague et cette histoire du dictionnaire le montre bien. Mais, dit Marco Valdo M.I., dans cette Guerre de Cent Mille Ans, les riches et les puissants ont une telle peur au ventre, une telle trouille – ils y tiennent à leurs privilèges, à leurs petites affaires et à leurs rogatons... – qu'ils n'hésitent pas à liquider ceux qui les ont mis en cause... Car, vois-tu Lucien l'âne mon ami, malgré ses apparences calmes, malgré ses moments d'apparents armistices, la Guerre de Cent Mille Ans n'est pas une guerre pour rire, c'est un combat à mort et cette dernière est appliquée par les puissants et les riches sans sourciller et sans remords. Souvent comme ici, sournoisement. Dans le cas de Gaetano Bresci, s'il ne fut pas tué tout de suite, c'est qu'il eût sans doute été gênant de l'exécuter au moment où commençait un nouveau règne... Il fut sans doute considéré qu'il était plus politique de le gracier d'abord et de le faire disparaître, ensuite.

Ah, dit Lucien l'âne, on donne d'une main et on reprend de l'autre, le lendemain. C'est comme dans le catéchisme de la Camorra où l'on prévoyait, dit-on, ce joli commandement : « Si on te frappe sur la joue droite, tends la joue gauche et tire après ». Ce n'est d'ailleurs pas le seul cas d'opposant au système qu'ils ont suicidé en prison... Ainsi que le raconte l'Histoire d'Allemagne de l'année 1972, où l'on parlait de Tortures et Suicides d'État Tortures et Suicides d’État. Comme quoi, nous devons mener notre tâche sans discontinuer et tisser ainsi le linceul de ce vieux monde emprisonneur, dissimulateur, vil, sournois, hypocrite, menteur, suicideur et cacochyme.

Heureusement !

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
UN DICTIONNAIRE DE FRANÇAIS

Prigione, Prison.

Au delà du mur, par contre, de chaque mur de pierres ,
Quelque chose apporte des traces de vent
et de mer.

Catena, Chaîne.

Les bras, les mains asservies au poids du silence trop lourd
que je supporte ; en feuilletant des pages, des mots, tour à tour.

Luce, Lumière.

Comme née de rafales de sel, parfois violente
Et d'autres fois, sans nerf, vide,
Muette.

Potere, Pouvoir.

Du fond de cette page, jaillit une étincelle Inconnue mais toujours présente
De rage .

Guardiano, Gardien.

Hargneux, fait de pierre d'une poussiéreuse obéissance au néant,
d'une pauvreté d’engrenage sec,
d'un cri.

Merda, Merde.

J'apprends cet éclatant,
Ce magnifique mot d'histoire
En remplissant le pot dérisoire
De mes excréments.

Pensiero, Pensée.

Le vol pendant les heures sombres et infinies,
De bruits qui demandent de la vie cachée
Et défaite.

Il Re. Le Roi.

Je ne peux m'empêcher
De presser mon doigt sur ce mot,
comme sur cette détente
Dans le parc en juillet dernier.

La Morte. La Mort.

On traîne et patiente
L'Institution prévoyante,
Prépare une sobre cérémonie et la tombe
Dans la terre sombre.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2013/3/1 - 15:37


L'ergastolo di Santo Stefano (Ventotene): Segregazione e morte di Gaetano Bresci
dal blog Insorgenze, di Paolo Persichetti.


Le celle dell’ergastolo di Santo Stefano. Foto di Valentina Perniciaro (Baruda)
Le celle dell’ergastolo di Santo Stefano. Foto di Valentina Perniciaro (Baruda)


Dopo il processo e la condanna all’ergastolo per l’uccisione a colpi di pistola del re Umberto I, la sera del 30 luglio 1900 condanna, l’anarchico Gaetano Bresci giunge nel reclusorio di Santo Stefano il 23 gennaio del 1901. Qui lo attende una casacca con il numero 511, che d’ora in poi secondo il regolamento sarà il suo unico appellativo. Lo aspetta anche una cella particolare fatta costruire appositamente in previsione del suo arrivo, in un’ala completamente isolata del carcere. E’ una cella del tutto nuova, un po’ più confortevole di quella dove era stato recluso a Portolongone. L’ergastolano sarà sempre sorvegliato a vista dai carcerieri in due stanze poste ai lati della camera principale. Bresci si adatta, chiede di poter leggere e poiché la biblioteca del carcere dispone soltanto di tre libri: Le Vite dei Santi, la Bibbia e un dizionario di Francese, sceglie quest’ultimo. Cerca anche di fare ginnastica giocando a palla nella cella, nonostante i ferri, con una palla improvvisata ricavata con un tovagliolo arrotolato.
Bresci non mostra minimamente segni di sconforto, non ha atteggiamenti che lascino pensare alla possibilità di un suicidio. Il suo avvocato Francesco Saverio Merlino sta lavorando per apprestare una richiesta di revisione del processo, nel movimento anarchico c’è la speranza di riuscire ad organizzare una sua clamorosa evasione. Timore che esacerbava le paure del governo. Sul tavolo del governo giungevano quotidiane segnalazioni di possibili cospirazioni anarchiche. Il 18 maggio 1901 una lettera di Malatesta intercettata e sulla scrivania di Giolitti.
Nel pomeriggio del 22 maggio il corpo esamine di Gaetano Bresci penzola dall’unica sbarra ella finestra della cella. Strumento dell’impiccagione un asciugamano, il cui possesso però – si seppe dopo – era vietato.

Secondo la testimonianza riportata dal carceriere, Bresci fino alle 14,50 aveva studiato il dizionario di francese. A quell’ora il carceriere si allontana per tre soli minuti a causa di un bisogno corporale, e quando rientra scopre il cadavere.
A mettere in dubbio la dinamica dei fatti saranno i medici incaricati di eseguire l’autopsia, il giorno 26, i quali notano lo stato di un cadavere in avanzato stato di putrefazione assolutamente incompatibile con una morte avvenuta solo 48 ore prima.
Giuseppe Mariani, l’anarchico attentatore del cinema Diana a Milano nel 1921 nelle sue memorie, Nel mondo degli ergastoli, scrisse:

Fu detto che si è impiccato; ma come avesse potuto impiccarsi con le catene ai piedi e una sorveglianza continua, e senza far rumore (quando bastava un piccolo movimento perché le catene emettessero il loro suono caratteristico) è quello che nessuno di noi ha mai capito. Per legge le catene erano state abolite, ma a noi qui le lasciarono fino al 1907. Naturalmente condannati che si toglievano la vita ce n’erano anche allora, ma non s’impiccavano. Si strozzavano stringendosi il fazzoletto attorno al collo con tutta la forza fino a rimanere soffocati. Noi lo avremmo considerato un privilegio potersi impiccare come si può fare adesso. E in quanti ci saremmo impiccati!

Da segnalare, infine, la presenza nel reclusorio di Santo Stefano, almeno già dal 18 maggio, di un funzionario centrale inviato dal Ministero, tale Alessandro Doria, conosciuto per la sua esperienza nell’organizzare macchinazioni. Arrigo Petacco, nel suo libro L’anarchico venuto dall’america, ha scoperto la scomparsa della documentazione riguardante Gaetano Bresci sia negli archivi del penitenziario di Santo Stefano, che nell’Archivio Generale dello Stato, dove è conservata la pratica sul regicidio. Non v’è traccia nemmeno nelle carte segrete del fondo Giolitti, dove compare la cartellina vuota, intitolata Notificazioni del suicidio di Bresci compilata dal Doria. Un segreto di Stato conservato alla perfezione.

(Testo estratto dal libro di Massimo Ortalli, Gaetano Bresci, tessitore anarchico e uccisore di re, Nova Delphi 2011, pp. 87-95)

La tomba di Gaetano Bresci al cimitero degli ergastolani di Ventotene.
La tomba di Gaetano Bresci al cimitero degli ergastolani di Ventotene.


La segregazione


La punizione che aspetta il regicida è tale da sorpassare, per sofferenze, la pena capitale e Bresci avrà più di una volta da augurarsi di essere mandato all’altro mondo. Chi scrive può accertare che la vita trascorsa degli ergastolani è tale da far preferire mille volte la pena di morte.

La segregazione è pena accessoria ad è computata un sesto della pena. Il minimo della segregazione per chi è condannato all’ergastolo è cinque anni.

Il condannato all’ergastolo con dieci anni di segregazione, prima di entrare nella cella viene rinchiuso in una segreta a mezza luce, larga appena un metro e lunga due. A pochi centimetri da terra vi è una tavola leggermente inclinata larga circa 50 centimetri che serve da giaciglio. Per la nutrizione riceve solo pane e acqua. La porta della segreta durante questo periodo di rigore è sempre tenuta chiusa. Gli ergastolani più temuti sono quelli di Santo Stefano, di Nisida, di Civitavecchia e di Portolongone.

Quando l’ergastolano ha compiuto la pena segreta, se ha tenuto buona condotta passa alla cella ove dovrà espieare gli anni di segregazione. In generale le celle sono poco illuminate, prendono luce da un corridoio. Sono poco più di due metri quadrati. Il giaciglio è il solito tavolo, e il cibo, pane e acqua.

I segregati non possono leggere, né fumare, né scrivere, né lavorare. E’ l’ozio, il più assoluto condito di un assoluto silenzio. E’ raro che il condannato alla pena massima dellìergastolo con dieci anni di segregazione, compia questi dieci anni. O impazzisce o muore, e se si ribella l’attende la camicia di forza, i ferri ed il letto di forza.

Il ministro dell’Interno può con speciali disposizioni inasprire le pene speciali di rigore. Infatti quando Passannante venne condannato a morte e che per somma clemenza del nostro buon Re Umberto, che noi tutti piangiamo, gli venne commutata la pena di morte nella galera a vita, il Ministero ordinò una speciale segregazione scontata nella torre del bagno di Portoferraio, e propriamente nel carcere oscuro che è a due metri sotto il livello del mare.

Passannante vi entrò nel 1881 e me uscì nel 1889 quando per consiglio dei medici venne ricoverato nel manicomio criminale di Montelupo, ove si trova tuttora, affetto da spinite e da pazzia.

(Estratto da Massimo Ortalli, Gaetano Bresci, tessitore anarchico e uccisore di re, Nova Delphi 2011, pp.85-86)

Ps: Una traccia della pena accessoria della segregazione la ritroviamo ancora oggi negli artt.72 e 184 c.p. che prevedono l’isolamento diurno del condannato all’ergastolo quale sanzione accessoria e aggravante della pena dell’ergastolo. Il regime di segregazione trova un suo corrispettivo nel regime detentivo previsto all’art. 41 bis op (carcere duro).

Riccardo Venturi - 2013/3/1 - 20:46


Le pénitencier de Santo Stefano (Ventotene) : Ségrégation et mort de Gaetano Bresci
du blog Insorgenze, de Paolo Persichetti.


Les cellules du pénitencier de Santo Stefano. Photo de Valentina Perniciaro (Baruda)
Les cellules du pénitencier de Santo Stefano. Photo de Valentina Perniciaro (Baruda)


Après le procès et sa condamnation à perpétuité pour le meurtre à coups de pistolet du roi Umberto I, le soir du 30 Juillet 1900, condamné, l'anarchiste Gaetano Bresci arrive dans le pénitencier de Santo Stefano le 23 janvier de 1901. Ici il l'attend une veste portant le numéro 511, qui dorénavant selon la règlement sera son unique appellation. L'attend même une cellule particulière construire expressément en prévision de son arrivée, dans une aile complètement isolée de la prison. C'est une cellule entièrement nouvelle, un peu plus réconfortante que celle-là où il avait été reclus à Portolongone. Le prisonnier à perpétuité sera toujours surveillé à vue par des geôliers placés dans deux pièces situées de chaque côté de la pièce principale. Bresci s'adapte, demande de pouvoir lire et comme la bibliothèque de la prison dispose seulement de trois livres : Les Vies des Saints, la Bible et un dictionnaire de Français, il choisit ce dernier. Il cherche même à faire de la gymnastique en jouant à la balle dans la cellule, malgré les fers, avec une balle improvisée confectionnée avec une serviette roulée.

Bresci ne montra pas le moindre signe de découragement, il n'a pas d'attitudes que laisseraient penser à la possibilité d'un suicide. Son avocat Francesco Saverio Merlino travaille pour présenter une demande de révision du procès ; dans le mouvement anarchiste, il y a l'espoir de réussir à organiser sa sensationnelle évasion. Crainte qui exacerbait les peurs du gouvernement. Sur la table du gouvernement arrivaient de quotidiennes dénonciations de possibles conspirations anarchiques. Le 18 mai 1901 une lettre de Malatesta interceptée est sur le bureau de Giolitti (Premier Ministre). Dans l'après-midi du 22 mai, le corps inanimé de Gaetano Bresci pend à l'unique barre de fenêtre de la cellule. Le moyen de la pendaison : une serviette, dont la possession cependant – on le sut après – était défendue.

Selon le témoignage du geôlier, Bresci jusqu'à 14 h 50 avait étudié le dictionnaire de français. À cette heure, le geôlier s'éloigna durant seulement trois minutes à cause d'un besoin corporel, et lorsque il rentra, il découvrit le cadavre. Les premiers à mettre en doute le déroulement des fait seront les médecins chargés d'exécuter l'autopsie, le 26, lesquels notèrent un cadavre en état de putréfaction avancé absolument incompatible avec une mort qui se serait produite seulement 48 heures avant.
Giuseppe Mariani, l'anarchiste auteur de l'attentat du cinéma Diana à Milan en 1921 dans ses mémoires, « Dans le monde des prisons à vie », écrivit :

Il fut dit qu'il s'est pendu ; mais comment il avait pu se pendre avec les chaînes aux pieds et une surveillance continue, et sans faire bruit (lorsque il suffisait un petit mouvement pour que les chaînes émettent leur son caractéristique) est ce qu'aucun de nous n'a jamais compris. Pour la loi, les chaînes avaient été abolies, mais ici ils nous les laissèrent jusqu'en 1907. Naturellement des condamnés qui se donnaient la mort, il y en eut même alors, mais ils ne se pendaient pas. Ou ils s'étranglaient en serrant le mouchoir autour du cou de toute leur force jusqu'à l'étouffement. Nous aurions considéré comme un privilège de pouvoir nous pendre comme on peut le faire maintenant. Et combien d'entre nous, nous serions pendus !

À signaler, enfin, la présence au pénitencier de Santo Stefano, à partir au moins du 18 mai, d'un fonctionnaire envoyé du Ministère, Alessandro Doria, connu pour son expérience dans l'organisation des machinations. Arrigo Petacco, dans son livre « L'anarchiste venu d'Amérique », a découvert la disparition de la documentation concernant Gaetano Bresci que ce soit dans les archives du pénitentier de Santo Stefano, que dans l' « Archivio » Général de l'État, où est conservée le dossier sur le régicide. Il n'y a même pas de trace dans les papiers secrets du fond Giolitti, où elle on trouve la farde vide, intitulée des Notes sur le suicide de Bresci compilée par Doria. Un secret d'État conservé à la perfection.

(Texte extrait du livre de Massimo Ortalli, de Gaetano Bresci, tisserand anarchiste et assassin de roi, chez Nova Delphi 2011, pp. 87-95)

La tombe de Gaetano Bresci dans le cimetière des reclus de Ventotene.
La tombe de Gaetano Bresci dans le cimetière des reclus de Ventotene.


La ségrégation


La punition qui attend le régicide dépasse pour les souffrances, la peine capitale et Bresci aura dû souhaiter être envoyé dans l'autre monde. Le soussigné peut certifier que la vie des prisonniers à perpétuité est telle à faire préférer mille fois la peine de mort.

La ségrégation est une peine accessoire à accomplir pour le sixième de la peine. Le minimum de la ségrégation pour qui est condamné à la prison à vie est de cinq ans.

Le condamné à la prison à vie avec dix ans de ségrégation, avant d'entrer dans la cellule, est enfermé dans un cachot à demi-lumière, large d'à peine un mètre et longue de deux. À quelques centimètres du sol, il y a une table légèrement inclinée large de 50 centimètres qui sert de lit. Pour la nutrition, il reçoit seulement du pain et de l'eau. Pendant cette période de rigueur, la porte du cachot est toujours tenue fermée. Les prisonniers à perpétuité les plus craints sont ceux de Santo Stefano, de Nisida, de Civitavecchia et de Portolongone.


Lorsque le prisonnier à perpétuité a accompli la peine secrète, s'il a eu une bonne conduite, il passe à la cellule où il devra expier les années de ségrégation. En général, les cellules sont peu éclairées et prennent lumière d'un couloir. Elles ont un peu plus de deux mètres carrés. Le lit est l'habituelle table, et la nourriture, le pain et l'eau.

Les prisonniers ne peuvent pas lire, ni fumer, ni écrire, ni travailler. C'est l’oisiveté, la plus absolue corsée d'un silence absolu. Il est rare que le condamné à peine plus grande avec dix ans de ségrégation, accomplisse ces dix ans. Ou il devient fou ou il meurt, et s'il se rebelle l'attendent la camisole de force, les fers et le lit de force.

Le ministre de l'Intérieur peut par des dispositions spéciales exacerber les peines spéciales de rigueur. En effet, lorsque Passannante fut condamné à mort et que par l'immense clémence de notre bon Roi Umberto, que nous pleurons tous , fut commutée la peine de mort en prison à vie, le Ministère ordonna une ségrégation spéciale à passer dans la tour de bain de Portoferraio, et précisément dans le cachot obscur qui est à deux mètres sous le niveau de la mer.

Passannante y entra en 1881 et il en sortit en 1889 lorsque sur le conseil des médecins, il fut hospitalisé dans l'asile criminel de Montelupo, où il se trouve toujours, affecté de myélite et de folie.

(Extrait de Massimo Ortalli, de Gaetano Bresci, de tisseur anarchique et d'assassin de roi, de Nova Delphi 2011, de pp.85-86)

Ps : On trouve encore aujourd'hui la trace de la peine accessoire de la ségrégation dans les artt.72 et 184 c.p 5Code Pénal) qui prévoient l'isolement diurne du condamné à la prison à vie comme sanction accessoire et aggravante de la peine de la prison à vie. Le régime de ségrégation trouve son équivalent dans le régime de détention prévu à l'art. 41 bis op (prison dure – prison de haute sécurité).

Marco Valdo M.I. - 2013/3/2 - 14:29




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