Wir sitzen alle im gleichen Zug
und reisen quer durch die Zeit.
Wir sehen hinaus. Wir sahen genug.
Wir fahren alle im gleichen Zug.
Und keiner weiß, wie weit.
Ein Nachbar schläft, ein anderer klagt,
ein dritter redet viel.
Stationen werden angesagt.
Der Zug, der durch die Jahre jagt,
kommt niemals an sein Ziel
Wir packen aus. Wir packen ein.
Wir finden keinen Sinn.
Wo werden wir wohl morgen sein?
Der Schaffner schaut zur Tür herein
und lächelt vor sich hin.
Auch er weiß nicht, wohin er will.
Er schweigt und geht hinaus.
Da heult die Zugsirene schrill!
Der Zug fährt langsam und hält still.
Die Toten steigen aus.
Ein Kind steigt aus. Die Mutter schreit.
Die Toten stehen stumm
am Bahnsteig der Vergangenheit.
Der Zug fährt weiter, er jagt durch die Zeit,
und niemand weiß, warum.
Die I. Klasse ist fast leer.
Ein feister Herr sitzt stolz
im roten Plüsch und atmet schwer.
Er ist allein und spürt das sehr.
Die Mehrheit sitzt auf Holz.
Wir reisen alle im gleichen Zug
zu Gegenwart in spe.
Wir sehen hinaus. Wir sahen genug.
Wir sitzen alle im gleichen Zug
und viele im falschen Coupé.
und reisen quer durch die Zeit.
Wir sehen hinaus. Wir sahen genug.
Wir fahren alle im gleichen Zug.
Und keiner weiß, wie weit.
Ein Nachbar schläft, ein anderer klagt,
ein dritter redet viel.
Stationen werden angesagt.
Der Zug, der durch die Jahre jagt,
kommt niemals an sein Ziel
Wir packen aus. Wir packen ein.
Wir finden keinen Sinn.
Wo werden wir wohl morgen sein?
Der Schaffner schaut zur Tür herein
und lächelt vor sich hin.
Auch er weiß nicht, wohin er will.
Er schweigt und geht hinaus.
Da heult die Zugsirene schrill!
Der Zug fährt langsam und hält still.
Die Toten steigen aus.
Ein Kind steigt aus. Die Mutter schreit.
Die Toten stehen stumm
am Bahnsteig der Vergangenheit.
Der Zug fährt weiter, er jagt durch die Zeit,
und niemand weiß, warum.
Die I. Klasse ist fast leer.
Ein feister Herr sitzt stolz
im roten Plüsch und atmet schwer.
Er ist allein und spürt das sehr.
Die Mehrheit sitzt auf Holz.
Wir reisen alle im gleichen Zug
zu Gegenwart in spe.
Wir sehen hinaus. Wir sahen genug.
Wir sitzen alle im gleichen Zug
und viele im falschen Coupé.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2013/2/19 - 16:07
Language: French
Version française – PARABOLE DU TRAIN – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson allemande - Das Eisenbahngleichnis – Erich Kästner – 1932
Chanson allemande - Das Eisenbahngleichnis – Erich Kästner – 1932
Une Parabole du train... Quoique la traduction pointilleuse serait « La Parabole ferroviaire », mais enfin, tu le comprendras mon ami Lucien l'âne, pourquoi, j'ai préféré cette manière de dire... Elle sonne mieux à mon oreille... Bref, il s'agit d'une parabole, c'est-à-dire qu'elle raconte quelque chose pour dire autre chose... Ici, elle utilise le train comme image de la vie. Et bien entendu, ça marche très bien et s'adapte de façon assez générale à bien des destins dans nos sociétés. Mais Kästner ne se place pas seulement d'un point de vue général. Il ne parle pas de n'importe quelle vie, n'importe où et n'importe quand... Comme bien tu penses.
Je comprends bien tout ça. J'ai même souvent la sensation quand je marche – et on sait qu'un âne marche beaucoup – donc, quand je marche, j'ai la sensation en croisant un autre âne, une femme, un homme, un enfant même, qui poursuit sa route dans l'autre sens, que paradoxalement, en finale, nous allons tous au même endroit.
On peut donc considérer la vie et son chemin et rien n'empêche en effet d'imaginer que l'on se trouve dans un train, dont certains par moments descendent et restent sur un quai vite abandonné par le train qui poursuit le temps ou qui en est poursuivi... C'est ce que raconte Erich Kästner. À ceci près que cette parabole ferroviaire se situe en Allemagne vers 1932 et que l'homme riche regarde avec satisfaction les autres du haut de son siège de première classe couvert de velours... Les autres qui n'ont droit qu'à une banquette de bois. Quelques années plus tard, il n'y aura même plus de banquette et les contrôleurs auront une tête de mort sur leur uniforme... Et il y aura vraiment beaucoup de voyageurs débarqués sur les quais de gares jusque-là inconnues.... Donc, le train comme métaphore... et sans que cela ait un rapport direct avec cette chanson, n'as-tu pas eu parfois la sensation que certaines musiques et leur goût d'un rythme – le jazz, le boogie, le rock... sont des filles du train...
Pour en revenir aux contrôleurs en uniforme à tête de mort et aux trains sans banquettes, ni chauffage, ni espérance, ni espoir... qu'on verra advenir quelques années plus tard, j'ai comme la sensation que le poète Kästner en avait la prescience, la prémonition... Qu'en somme, il parlait à ses contemporains, à ces voyageurs inconnus, anonymes dont nul ne saura plus jamais rien de l'incertain destin... de la catastrophe à venir, de l'abîme où un machiniste dément précipitait le train de l'Allemagne... On a la même impression avec l'actuelle dérive de l'Europe, qui ressemble sous bien des aspects à cette République de Weimar où le nombre de chômeurs croissait à vue d’œil, où certains peuples (pays, régions, états, nations...) étaient sacrifiés au bénéfice des plus puissants... REGARDEZ CE QU'ILS FONT AUX GRECS (Espagnols, Portugais, Italiens, Roumains...), ILS VOUS LE FERONT DEMAIN... Si ce n'est déjà commencé. Alors, pour notre part, minimes grains de sable sur la plage du monde, reprenons notre tâche et tels les Canuts Le chant des Canuts, ou Les Canuts, tissons le linceul de ce vieux monde plein de fureur et de bruit, tanguant, roulant et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Je comprends bien tout ça. J'ai même souvent la sensation quand je marche – et on sait qu'un âne marche beaucoup – donc, quand je marche, j'ai la sensation en croisant un autre âne, une femme, un homme, un enfant même, qui poursuit sa route dans l'autre sens, que paradoxalement, en finale, nous allons tous au même endroit.
On peut donc considérer la vie et son chemin et rien n'empêche en effet d'imaginer que l'on se trouve dans un train, dont certains par moments descendent et restent sur un quai vite abandonné par le train qui poursuit le temps ou qui en est poursuivi... C'est ce que raconte Erich Kästner. À ceci près que cette parabole ferroviaire se situe en Allemagne vers 1932 et que l'homme riche regarde avec satisfaction les autres du haut de son siège de première classe couvert de velours... Les autres qui n'ont droit qu'à une banquette de bois. Quelques années plus tard, il n'y aura même plus de banquette et les contrôleurs auront une tête de mort sur leur uniforme... Et il y aura vraiment beaucoup de voyageurs débarqués sur les quais de gares jusque-là inconnues.... Donc, le train comme métaphore... et sans que cela ait un rapport direct avec cette chanson, n'as-tu pas eu parfois la sensation que certaines musiques et leur goût d'un rythme – le jazz, le boogie, le rock... sont des filles du train...
Pour en revenir aux contrôleurs en uniforme à tête de mort et aux trains sans banquettes, ni chauffage, ni espérance, ni espoir... qu'on verra advenir quelques années plus tard, j'ai comme la sensation que le poète Kästner en avait la prescience, la prémonition... Qu'en somme, il parlait à ses contemporains, à ces voyageurs inconnus, anonymes dont nul ne saura plus jamais rien de l'incertain destin... de la catastrophe à venir, de l'abîme où un machiniste dément précipitait le train de l'Allemagne... On a la même impression avec l'actuelle dérive de l'Europe, qui ressemble sous bien des aspects à cette République de Weimar où le nombre de chômeurs croissait à vue d’œil, où certains peuples (pays, régions, états, nations...) étaient sacrifiés au bénéfice des plus puissants... REGARDEZ CE QU'ILS FONT AUX GRECS (Espagnols, Portugais, Italiens, Roumains...), ILS VOUS LE FERONT DEMAIN... Si ce n'est déjà commencé. Alors, pour notre part, minimes grains de sable sur la plage du monde, reprenons notre tâche et tels les Canuts Le chant des Canuts, ou Les Canuts, tissons le linceul de ce vieux monde plein de fureur et de bruit, tanguant, roulant et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
PARABOLE DU TRAIN
Nous sommes tous assis dans le même train
et nous voyageons à travers le temps.
Nous nous penchons. Nous voyons suffisamment.
Nous allons tous dans le même train
et aucun ne sait, où ni comment.
Un voisin dort ; un autre se plaint
un troisième parle beaucoup.
On annonce les stations. Et le train
Qui depuis des années roule n'arrive jamais au bout.
Nous déballons, nous emballons.
Nous ne trouvons aucun sens à la vie.
Demain, où donc nous serons
Par la porte , le contrôleur regarde à l'intérieur et sourit .
Lui aussi ne sait pas, où il ira.
Il se tait et s'en va.
La sirène du train hurle
Le train avance lentement et s'arrête :
Les morts descendent.
Un enfant s'est levé, la mère a crié.
Les morts restent muets sur le quai du passé.
Le train continue à rouler
Derrière le temps, pourquoi ? Personne ne sait,
La première classe est presque vide. Un monsieur trône fièrement
Sur la peluche rouge et respire difficilement.
Il est seul et apprécie beaucoup cela.
La majorité est assise sur du bois
Nous voyageons tous dans le même train
Dans ce présent incertain
Nous nous penchons. Nous voyons suffisamment.
Nous sommes assis tous dans le même train
Et aucun ne sait où il va, ni où ni comment.
Nous sommes tous assis dans le même train
et nous voyageons à travers le temps.
Nous nous penchons. Nous voyons suffisamment.
Nous allons tous dans le même train
et aucun ne sait, où ni comment.
Un voisin dort ; un autre se plaint
un troisième parle beaucoup.
On annonce les stations. Et le train
Qui depuis des années roule n'arrive jamais au bout.
Nous déballons, nous emballons.
Nous ne trouvons aucun sens à la vie.
Demain, où donc nous serons
Par la porte , le contrôleur regarde à l'intérieur et sourit .
Lui aussi ne sait pas, où il ira.
Il se tait et s'en va.
La sirène du train hurle
Le train avance lentement et s'arrête :
Les morts descendent.
Un enfant s'est levé, la mère a crié.
Les morts restent muets sur le quai du passé.
Le train continue à rouler
Derrière le temps, pourquoi ? Personne ne sait,
La première classe est presque vide. Un monsieur trône fièrement
Sur la peluche rouge et respire difficilement.
Il est seul et apprécie beaucoup cela.
La majorité est assise sur du bois
Nous voyageons tous dans le même train
Dans ce présent incertain
Nous nous penchons. Nous voyons suffisamment.
Nous sommes assis tous dans le même train
Et aucun ne sait où il va, ni où ni comment.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2013/2/19 - 16:14
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Erich Kästner
Interpretation : Ole von Voßkuhl – 2000