Wenn wir den Krieg gewonnen hätten,
mit Wogenprall und Sturmgebraus,
dann wäre Deutschland nicht zu retten
und gliche einem Irrenhaus
Man würde uns nach Noten zähmen
wie einen wilden Völkerstamm.
Wir sprängen, wenn Sergeanten kämen,
vom Trottoir und stünden stramm.
Wenn wir den Krieg gewonnen hätten,
dann wären wir ein stolzer Staat.
Und pressten noch in unsern Betten
die Hände an die Hosennaht.
Die Frauen müssten Kinder werfen,
Ein Kind im Jahre. Oder Haft.
Der Staat braucht Kinder als Konserven.
Und Blut schmeckt ihm wie Himbeersaft.
Wenn wir den Krieg gewonnen hätten,
dann wär der Himmel national.
Die Pfarrer trügen Epauletten.
Und Gott wär deutscher General.
Die Grenze wär ein Schützengraben.
Der Mond wär ein Gefreitenknopf.
Wir würden einen Kaiser haben
und einen Helm statt einem Kopf.
Wenn wir den Krieg gewonnen hätten,
dann wäre jedermann Soldat.
Ein Volk der Laffen und Lafetten!
Und ringsherum wär Stacheldraht!
Dann würde auf Befehl geboren.
Weil Menschen ziemlich billig sind.
Und weil man mit Kanonenrohren
allein die Kriege nicht gewinnt.
Dann läge die Vernunft in Ketten.
Und stünde stündlich vor Gericht.
Und Kriege gäb's wie Operetten.
Wenn wir den Krieg gewonnen hätten -
zum Glück gewannen wir ihn nicht!
mit Wogenprall und Sturmgebraus,
dann wäre Deutschland nicht zu retten
und gliche einem Irrenhaus
Man würde uns nach Noten zähmen
wie einen wilden Völkerstamm.
Wir sprängen, wenn Sergeanten kämen,
vom Trottoir und stünden stramm.
Wenn wir den Krieg gewonnen hätten,
dann wären wir ein stolzer Staat.
Und pressten noch in unsern Betten
die Hände an die Hosennaht.
Die Frauen müssten Kinder werfen,
Ein Kind im Jahre. Oder Haft.
Der Staat braucht Kinder als Konserven.
Und Blut schmeckt ihm wie Himbeersaft.
Wenn wir den Krieg gewonnen hätten,
dann wär der Himmel national.
Die Pfarrer trügen Epauletten.
Und Gott wär deutscher General.
Die Grenze wär ein Schützengraben.
Der Mond wär ein Gefreitenknopf.
Wir würden einen Kaiser haben
und einen Helm statt einem Kopf.
Wenn wir den Krieg gewonnen hätten,
dann wäre jedermann Soldat.
Ein Volk der Laffen und Lafetten!
Und ringsherum wär Stacheldraht!
Dann würde auf Befehl geboren.
Weil Menschen ziemlich billig sind.
Und weil man mit Kanonenrohren
allein die Kriege nicht gewinnt.
Dann läge die Vernunft in Ketten.
Und stünde stündlich vor Gericht.
Und Kriege gäb's wie Operetten.
Wenn wir den Krieg gewonnen hätten -
zum Glück gewannen wir ihn nicht!
envoyé par Marco Valdo M.I. - 18/2/2013 - 21:57
Langue: français
Version française - L'AUTRE POSSIBILITÉ – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson allemande - Die andere Möglichkeit – Erich Kästner – 1930
Chanson allemande - Die andere Möglichkeit – Erich Kästner – 1930
Je pense bien, Lucien l'âne mon ami, que tu connais le Maître du Haut Château de Philip Dick, où les Allemands et les Japonais ont gagné la guerre – celle de 1939-45. Ce roman est célèbre et si l'on y voit que l'Allemagne est victorieuse, il n'aurait jamais pu inspirer la chanson d'Erich Kästner, pour la bonne et simple raison que le Maître du Haut Château date de 1962 et que ce texte hallucinant de Kästner date de 1930. L'inverse cependant est possible. D'autant plus que Kästner quand il parle de la victoire de l’Allemagne se réfère à la guerre de 1914-18, dite la Grande Guerre... Mais évidemment, son effroi à l'idée que les Allemands puissent gagner une guerre vaut aussi bien pour toutes celles qui suivront à commencer par celle que les « Müllers » vont déclencher neuf ans plus tard en attaquant la Pologne, à moins qu'on ne commence avec l'invasion de la Tchécoslovaquie, l'Anschluss ou la Guerre d'Espagne.
Oui, j'imagine, dit Lucien l'âne en dressant ses oreilles si noires et en les balançant de l'avant vers l'arrière et inversement pendant que sa tête suit le mouvement, en signe d'assentiment. J'imagine que tu veux dire que Philip Dick aurait pu avoir connaissance de cette « autre possibilité » d'Erich Kästner... C'est possible, en effet...
Par ailleurs, pour en revenir à la conclusion de Kästner qui dit textuellement ceci : « Si nous avions gagné la guerre - heureusement, nous ne l'avons pas gagnée ! », elle me fait penser à une réflexion de Günter Grass, qu'il place dans la tête d'un de ses personnages qui à ce moment se trouve dans une rue de Shanghai ou de Canton, en tous cas en Chine, dans une grande ville, au milieu de la foule chinoise, lequel se dit, sentant la pression de la foule : « Un milliard de Chinois... Heureusement, ce ne sont pas des Allemands.... », ou quelque chose d'approchant.
C'est inquiétant cette idée dans l'esprit de personnes qui ont quand même vécu parmi les Allemands. Ce qui me fait penser que comme pour le reste de l'humanité, il y a à distinguer parmi les hommes... C'est d'ailleurs ce qu'on comprend quand on se souvient que l'humanité est prise dans les tourments d'une guerre interminable, la Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent depuis des milliers d'années contre les pauvres afin de les soumettre, de leur imposer le travail, l'exploitation et de s'en approprier les bénéfices et même de les accumuler. Cette Guerre de Cent Mille Ans dont toutes les autres sont des épisodes, parfois séparés par des moments de paix relative. Dès lors, il nous revient de mener à bien notre tâche qui consiste à tisser le linceul de ce vieux monde arrogant, absurde, ambitieux, aliéné et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Oui, j'imagine, dit Lucien l'âne en dressant ses oreilles si noires et en les balançant de l'avant vers l'arrière et inversement pendant que sa tête suit le mouvement, en signe d'assentiment. J'imagine que tu veux dire que Philip Dick aurait pu avoir connaissance de cette « autre possibilité » d'Erich Kästner... C'est possible, en effet...
Par ailleurs, pour en revenir à la conclusion de Kästner qui dit textuellement ceci : « Si nous avions gagné la guerre - heureusement, nous ne l'avons pas gagnée ! », elle me fait penser à une réflexion de Günter Grass, qu'il place dans la tête d'un de ses personnages qui à ce moment se trouve dans une rue de Shanghai ou de Canton, en tous cas en Chine, dans une grande ville, au milieu de la foule chinoise, lequel se dit, sentant la pression de la foule : « Un milliard de Chinois... Heureusement, ce ne sont pas des Allemands.... », ou quelque chose d'approchant.
C'est inquiétant cette idée dans l'esprit de personnes qui ont quand même vécu parmi les Allemands. Ce qui me fait penser que comme pour le reste de l'humanité, il y a à distinguer parmi les hommes... C'est d'ailleurs ce qu'on comprend quand on se souvient que l'humanité est prise dans les tourments d'une guerre interminable, la Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent depuis des milliers d'années contre les pauvres afin de les soumettre, de leur imposer le travail, l'exploitation et de s'en approprier les bénéfices et même de les accumuler. Cette Guerre de Cent Mille Ans dont toutes les autres sont des épisodes, parfois séparés par des moments de paix relative. Dès lors, il nous revient de mener à bien notre tâche qui consiste à tisser le linceul de ce vieux monde arrogant, absurde, ambitieux, aliéné et cacochyme.
Heureusement !
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
L'AUTRE POSSIBILITÉ
Si nous avions gagné la guerre,
Avec des vagues énormes et des grondements de tonnerre,
Alors, l'Allemagne ne pourrait pas être sauvée
Et ressemblerait à un asile d'aliénés
On nous apprivoiserait avec des notes
Comme une tribu sauvage.
Quand viendraient les agents, nous sauterions,
En bas du trottoir et nous les saluerions.
Si nous avions gagné la guerre,
Alors, nous serions un État fier.
Et même dans nos lits, nous serions
Les mains sur la couture du pantalon.
Les femmes devraient donner des enfants à la nation,
Un enfant par an. Sinon, direct en prison.
L'État a besoin d'enfants comme de conserves.
Et le sang lui goûte comme du jus de framboises.
Si nous avions gagné la guerre,
Alors, le ciel serait national.
Les curés porteraient des épaulettes.
Et Dieu, naturalisé allemand, serait Général.
La frontière serait une tranchée.
La Lune serait un galon de caporal.
Nous aurions un empereur
Et un casque au lieu d'une tête.
Si nous avions gagné la guerre,
Alors, tout le monde serait soldat.
Un peuple de bols et de bois !
Et tout autour le barbelé ferait frontière !
Alors, on naîtrait sur réquisition,
Car les hommes ne coûtent pas chers
Et car avec les seuls canons,
On ne gagne pas les guerres.
Alors, la raison se trouverait enchaînée
Et devant la Cour périodiquement serait amenée .
Et on ferait des opérettes sur la guerre
Si nous avions gagné la guerre -
Heureusement, nous ne l'avons pas gagnée !
Si nous avions gagné la guerre,
Avec des vagues énormes et des grondements de tonnerre,
Alors, l'Allemagne ne pourrait pas être sauvée
Et ressemblerait à un asile d'aliénés
On nous apprivoiserait avec des notes
Comme une tribu sauvage.
Quand viendraient les agents, nous sauterions,
En bas du trottoir et nous les saluerions.
Si nous avions gagné la guerre,
Alors, nous serions un État fier.
Et même dans nos lits, nous serions
Les mains sur la couture du pantalon.
Les femmes devraient donner des enfants à la nation,
Un enfant par an. Sinon, direct en prison.
L'État a besoin d'enfants comme de conserves.
Et le sang lui goûte comme du jus de framboises.
Si nous avions gagné la guerre,
Alors, le ciel serait national.
Les curés porteraient des épaulettes.
Et Dieu, naturalisé allemand, serait Général.
La frontière serait une tranchée.
La Lune serait un galon de caporal.
Nous aurions un empereur
Et un casque au lieu d'une tête.
Si nous avions gagné la guerre,
Alors, tout le monde serait soldat.
Un peuple de bols et de bois !
Et tout autour le barbelé ferait frontière !
Alors, on naîtrait sur réquisition,
Car les hommes ne coûtent pas chers
Et car avec les seuls canons,
On ne gagne pas les guerres.
Alors, la raison se trouverait enchaînée
Et devant la Cour périodiquement serait amenée .
Et on ferait des opérettes sur la guerre
Si nous avions gagné la guerre -
Heureusement, nous ne l'avons pas gagnée !
envoyé par Marco Valdo M.I. - 18/2/2013 - 21:58
Langue: italien
Traduzione italiana pubblicata a Brescia il 5 gennaio 1945 su “Il Ribelle”, organo di stampa delle Brigate Fiamme Verdi, formazioni partigiane di orientamento cattolico. Credo che la traduzione fosse basata su di una versione francese precedentemente pubblicata su “Le Parisien Liberé”, nome originario dell'attuale quotidiano “Le Parisien”, fondato nell'agosto del 1944.
SE LA GERMANIA AVESSE VINTO LA GUERRA
Se noi avessimo vinto la guerra,
quasi in impeto di tempesta e con fragore di uragano,
la Germania sarebbe perduta,
ridotta come una casa di matti.
Noi saremmo addomesticati
come una tribù di selvaggi
e scenderemmo dal marciapiedi al passaggio di due sergenti
per restare sull'attenti.
Se noi avessimo vinto la guerra,
saremmo un popolo orgoglioso,
e metteremmo persino a letto
le dita dritte lungo i calzoni.
Le donne dovrebbero far figli
uno per anno, se no in prigione!
Lo Stato farebbe conserve di bimbi
e il sangue stesso parrebbe buono, come se fosse sciroppo di fragole.
Se avessimo vinto la guerra,
anche il cielo sarebbe nazista.
E i preti avrebbero le spalline
e Dio sarebbe un generale.
Ogni frontiera sarebbe trincea:
la luna stessa un botton d’uniforme.
Dovremmo avere un Imperatore
e un elmo ferreo a mo’ di testa.
Se noi avessimo vinto la guerra,
ogni uomo sarebbe solo un soldato:
popolo d’ebeti e d’automi
tutto recinto di filo spinato.
E si dovrebbe nascere in serie
perché gli uomini costano poco,
perché guerra non si può fare
solamente con i cannoni.
Ed il buon senso sarebbe in catene
ad ogni ora chiamato in giudizio.
Così le guerre si replicherebbero come operette...
Se noi avessimo vinta la guerra...
Ma per fortuna non l’abbiamo vinta!
Se noi avessimo vinto la guerra,
quasi in impeto di tempesta e con fragore di uragano,
la Germania sarebbe perduta,
ridotta come una casa di matti.
Noi saremmo addomesticati
come una tribù di selvaggi
e scenderemmo dal marciapiedi al passaggio di due sergenti
per restare sull'attenti.
Se noi avessimo vinto la guerra,
saremmo un popolo orgoglioso,
e metteremmo persino a letto
le dita dritte lungo i calzoni.
Le donne dovrebbero far figli
uno per anno, se no in prigione!
Lo Stato farebbe conserve di bimbi
e il sangue stesso parrebbe buono, come se fosse sciroppo di fragole.
Se avessimo vinto la guerra,
anche il cielo sarebbe nazista.
E i preti avrebbero le spalline
e Dio sarebbe un generale.
Ogni frontiera sarebbe trincea:
la luna stessa un botton d’uniforme.
Dovremmo avere un Imperatore
e un elmo ferreo a mo’ di testa.
Se noi avessimo vinto la guerra,
ogni uomo sarebbe solo un soldato:
popolo d’ebeti e d’automi
tutto recinto di filo spinato.
E si dovrebbe nascere in serie
perché gli uomini costano poco,
perché guerra non si può fare
solamente con i cannoni.
Ed il buon senso sarebbe in catene
ad ogni ora chiamato in giudizio.
Così le guerre si replicherebbero come operette...
Se noi avessimo vinta la guerra...
Ma per fortuna non l’abbiamo vinta!
envoyé par Bernart Bartleby - 15/9/2016 - 18:47
Langue: italien
Traduzione italiana (parziale) di Paola Sorge e versificazione di Giulio Tamburrini, da “Kabarett! Satira, politica e cultura tedesca in scena dal 1901 al 1967”, a cura di Paola Sorge, Lit Edizioni, 2014.
SE AVESSIMO VINTO LA GUERRA
Se avessimo vinto la guerra
con grida di gioia e di smania,
non ci sarebbe salvezza
per la Germania.
Se avessimo vinto la guerra
anche il cielo sarebbe prussiano,
avremmo preti con le spalline
e Dio promosso a capitano.
Se avessimo vinto la guerra
Ogni uomo sarebbe soldato
Un popolo di bellimbusti
E d’intorno il filo spinato.
Nasceremmo tutti a comando,
carne saremmo a buon mercato.
In guerra il solo cannone
quando mai ad alcuno è bastato?
La ragione sarebbe costretta
in catene e mal giudicata,
ogni dì come vecchia operetta.
La guerra sarebbe osannata.
Se avessimo vinto la guerra...
Ma che bello, così non è andata!
Se avessimo vinto la guerra
con grida di gioia e di smania,
non ci sarebbe salvezza
per la Germania.
Se avessimo vinto la guerra
anche il cielo sarebbe prussiano,
avremmo preti con le spalline
e Dio promosso a capitano.
Se avessimo vinto la guerra
Ogni uomo sarebbe soldato
Un popolo di bellimbusti
E d’intorno il filo spinato.
Nasceremmo tutti a comando,
carne saremmo a buon mercato.
In guerra il solo cannone
quando mai ad alcuno è bastato?
La ragione sarebbe costretta
in catene e mal giudicata,
ogni dì come vecchia operetta.
La guerra sarebbe osannata.
Se avessimo vinto la guerra...
Ma che bello, così non è andata!
envoyé par Bernart Bartleby - 15/9/2016 - 18:48
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Erich Kästner – 1930
Ein Mann gibt Auskunft, 1930
Musica di Will Elfes (1924-1971), scultore e musicista tedesco. Nel suo album “Will Elfes Singt Kästner” del 1970.