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Manicomioufficio

Vanesia
Langue: italien


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Canzone pertecipante al concorso oltre il muro
In manicomio ci vado tutti i giorni
la gente dice che è normale
ho un cartellino per identificarmi
loro lo chiamano andare a lavorare.
Non importa chi sei! Non importa chi sei!
Sei quello che fai! Sei quello che fai!
Non importa chi se! Non importa chi sei!
Sei quello che fai!
8-12-14-18
Do i numeri!Do i numeri! Forse sono matto o no
Forse è la società che è malata davvero…
Sacrificio per chi?
Ma alla fine a che cosa serve il denaro
se non hai tempo per spenderlo,
è palesemente illogico!
In manicomio ogni cosa è programmata
ed ogni giorno sembra uguale
passo le ore a fissare una schermata
ed ora ho perso il mio equilibrio mentale!

envoyé par DoNQuijote82 - 10/12/2012 - 10:52



Langue: français

Version française – ASILEOUBUREAU – Marco Valdo M.I. – 2013
Chanson italienne – Manicomioufficio – Vanesia – 2009

Canzone participante au concours oltre il muro

Ah, Lucien l'âne mon ami, voici une chanson au titre des plus étranges... En italien, « manicomio », c'est l'asile d'aliénés, ce lieu où à défaut de les soigner, on garde les fous, les malades mentaux. En italien, mais tu connais mieux l'italien que moi, je le dis donc de façon un peu rhétorique, à la cantonade, façon de causer donc et préambule à la chanson – canzone, en italien. Donc, en italien, « ufficio », c'est le bureau, mot qu'on trouve d’ailleurs en français, sous le nom d'office... Mais dans cet usage, il a vieilli et ce n’était de toute façon pas tout à fait correct... Un anglicisme, comme qui dirait. Je te dis tout ça, car le titre de la canzone est un motvalise qui rassemble en un seul mot les deux mots (manicomio et ufficio) pour en faire un seul (manicomioufficio); comme je viens de le faire pour le mot : « mot-valise ».


Je vois, je vois, dit l'âne Lucien, un peu éberlué. Tu te lances encore dans des considérations oiseuses, juste pour me dérouter. Comme si je ne savais pas ce qu'est un motvalise, et comme si je ne pouvais pas le distinguer... J'ai aussi compris que le nouveau français est très polymorphe et que bien inspiré par ses cousinages germaniques, il s'est enfin décidé à jeter sa gourme et à se comporter comme une langue moderne. Bref à se simplifier et à abandonner sans aucun complexe, le trait d'union superfétatoire, dans la création de motvalises. Comme tu le remarqueras, j'ai mis le motvalise au pluriel, je l'ai accordé ; enfin, je veux dire tout le motvalise, le considérant comme un objet en soi, somme un ensemble cohérent. Donc, un motvalise, des motvalises.


C'est la logique même, dit Lucien l'âne d'un air pénétré.


Il eût été absurde de faire autrement. On doit faire simple, car la modernité est de tout simplifier. Imagine un instant qu'on se règle sur bonhomme... Ça a l'air simple : un bonhomme, des bonshommes. Mais imagine un instant que ce bonhomme soit, comme on dit, d'un caractère bonhomme et donc, un bonhomme bonhomme et qu'il se reproduise, qu'il se mette à proliférer... On devrait alors dire et écrire de ses descendants ou de ses répliques : des bonshommes bonhommes. Car surprise ! Le nom « bonhomme » n'a pas le même pluriel que l'adjectif correspondant et homonyme. Donc, simplifions, compactons, serrons, cohérons...


J'ai cru aussi comprendre, dit Lucien l'âne d'un air rêveur, que soucieux des anciens et des ancêtres, il est admis de façon définitive que ce qui était reste et qu'on pourra donc sans aucune réticence vivre la bigamie des mots. Par exemple ici, mot-valise et motvalise...


C'est tout à fait ça ! Évidemment, il faudra que ces foutus correcteurs automatiques se fassent à cette mise en liberté des mots et des phrases... Abandonnons joyeusement le trait d'union et revenons à la chanson et à son curieux titre : manicomioufficio. Dit comme ça, à première vue, il me fut incompréhensible et pour respecter cette première sensation, sans doute intentionnellement posée là par l'auteur, j'ai donc dû recourir moi aussi à un motvalise et j'ai donc créé de toutes pièces le mot chargé d'exprimer « asile ou bureau » et qui de fait, est devenu : « asileoubureau ».


Voilà bien une histoire de fous, dit Lucien l'âne en riant de toutes ses dents, d'un rire énorme et pour lequel il dut relever le front, se balancer les oreilles en arrière et montrer sa belle langue au grand jour. Soudain, je me demande et je te le demande aussi pourquoi, finalement, on ne collerait pas l'adjectif au nom. Ce serait bien ; regarde : une bellefille, un beaujour, un méchanthomme, un bonâne, un fauxcol, un fauxcon (qui serait un drôledoiseau), une histoirealambiquée, un bourreaubeau, un beaumotvalise... Évidemment, comme dans certaines poses plastiques, quand il y a deux adjectifs, on pourrait en mettre un par devant, l'autre par derrière..., une longuehistoirealambiquée. Et même y ajouter un adverbe ; ce qui donnerait : une trèslonguehistoirealambiquée. Quand on disait tout à l'heure, qu'on pourra bientôt rivaliser avec nos cousins germaniques. C'est juste une question de temps et de mise en pratique.


Certes, à l'oreille, on ne sentirait pas la différence. Et à l'écrit, l'avantage serait de ne laisser aucun doute sur la parenté étroite du nom et de l'adjectif et de l'éventuel adverbe. Vraiment, ça fait plus solide, plus compact, plus moderne, en quelque sorte. Moi, j'aime beaucoup de telles constructions langagières, mais comme tu vois, faudra s'y faire. Encore une fois, revenons à la chanson. Que dire ? J'ai perdu le fil. Ah oui, je me souviens à présent. Sur le contenu de la canzone, je veux juste signaler qu'elle décrit très exactement la sensation que doivent ressentir des millions de gens dans ce monde plein d'écrans et de pointeuses. Ils finissent par avoir le cerveau cuit, le mental ravagé... Le phénomène - en franglais sanitaire : burn out, ce qui pourrait se traduire par cramé, brûlé, ravagé par le feu - s'aggrave d'année en année.


Cela ne se produisait-il pas auparavant ? , suggère Lucien l'âne un peu hagard.


Avant ? Auparavant ? Mais enfin, Lucien l'âne mon ami, auparavant, il n'y avait pas d'écrans... Le travail idiot ne s'en prenait pas comme ça au cerveau... Avant, les gens se résumaient à des bras. Pour le reste, c'était pareil. « Peu importe qui on est ! On est ce qu'on fait ! » était déjà vérité d'évangile. Le lieu de travail (forcé : celui de l'esclave, celui du salarié ou de tout qui est contraint à travailler pour survivre – la fameuse menace : « pas de travail, pas à manger ») a toujours été un lieu de folie – à la fois, lieu fou et engendrant la folie.


Ceci dit, dit Lucien l'âne, écoutons la chanson et reprenons notre tâche qui est, je le rappelle, de tisser le suaire de ce vieux monde dérangé de la coucourde avec ses araignées dans le plafond, ses punaises dans le bois de lit, et ses rats dans la contrebasse et de surcroît, cacochyme.



Heureusement !


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
ASILEOUBUREAU

À l'asile, j'y vais tous les jours
Les gens disent que c'est normal
J'ai un badge pour m'identifier
Eux disent : on va travailler.
Peu importe qui on est ! Peu importe qui on est !
On est ce qu'on fait ! On est ce qu'on fait !
Peu importe qui on est ! Peu importe qui on est !
On est ce qu'on fait !
8-12-14-18 … Je donne les numéros !
Je donne les numéros !
Peut-être suis-je fou... Oui ?
Peut-être est-ce la société qui est malade, à présent.
Sacrifice pour qui ?
Mais à la fin à quoi sert l'argent
Si pour le dépenser, on n'a pas le temps
C'est illogique, manifestement !
À l'asile, tout est programmé systématiquement
Et chaque jour semble égal
Je passe les heures à fixer un écran
Et maintenant, j'ai perdu mon équilibre mental !

envoyé par Marco Valdo M.I. - 22/10/2013 - 13:44




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