Cré-moé, cré-moé pas, quéqu' part en Alaska
Y a un phoque qui s'ennuie en maudit
Sa blonde est partie gagner sa vie
Dans un cirque aux États-Unis
Le phoque est tout seul, il regarde le soleil
Qui descend doucement sur le glacier
Y rêve aux États en pleurant tout bas
C'est comme ça quand ta blonde t'a lâché
Ça ne vaut pas la peine
De laisser ceux qu'on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez
Ça fait rire les enfants
Ça ne dure jamais longtemps
Ça ne fait plus rire personne
Quand les enfants sont grands
Quand le phoque s'ennuie, il regarde son poil qui brille
Comme les rues de New York après la pluie
Il rêve à Chicago, à Marilyn Monroe
Il imagine sa blonde faire un show
C'est rien qu'une histoire, je ne peux pas m'en faire accroire
Mais des fois j'ai l'impression que c'est moi
Qui suis assis sur la glace les deux mains dans la face
Mon amour est partie, depuis je m'ennuie
Ça ne vaut pas la peine
De laisser ceux qu'on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez
Ça fait rire les enfants
Ça ne dure jamais longtemps
Ça ne fait plus rire personne
Quand les enfants sont grands
Y a un phoque qui s'ennuie en maudit
Sa blonde est partie gagner sa vie
Dans un cirque aux États-Unis
Le phoque est tout seul, il regarde le soleil
Qui descend doucement sur le glacier
Y rêve aux États en pleurant tout bas
C'est comme ça quand ta blonde t'a lâché
Ça ne vaut pas la peine
De laisser ceux qu'on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez
Ça fait rire les enfants
Ça ne dure jamais longtemps
Ça ne fait plus rire personne
Quand les enfants sont grands
Quand le phoque s'ennuie, il regarde son poil qui brille
Comme les rues de New York après la pluie
Il rêve à Chicago, à Marilyn Monroe
Il imagine sa blonde faire un show
C'est rien qu'une histoire, je ne peux pas m'en faire accroire
Mais des fois j'ai l'impression que c'est moi
Qui suis assis sur la glace les deux mains dans la face
Mon amour est partie, depuis je m'ennuie
Ça ne vaut pas la peine
De laisser ceux qu'on aime
Pour aller faire tourner
Des ballons sur son nez
Ça fait rire les enfants
Ça ne dure jamais longtemps
Ça ne fait plus rire personne
Quand les enfants sont grands
envoyé par Marco Valdo M.I. - 7/11/2012 - 15:31
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Paroles et musique de Michel Rivard
Mais enfin, Marco Valdo M.I., mon ami, c'est purement symbolique que ce soit un phoque ; c’eût pu aussi bien être un ours blanc ou une girafe... Enfin, une girafe au Québec, ce serait vraiment étonnant... Mais sait-on jamais ? J'ai bien rencontré des gens qui voulaient aller cueillir des pommes en Ontario en décembre.
Je les connais aussi, mais ils se sont ravisés. Ils vont au Brésil ; au nord, certes, mais de un, on est en plein été ; de deux, au Brésil, plus on est au nord, plus on se rapproche de l'Équateur... Et même que de trois, au nord du Brésil, on ne risque pas de rencontrer des phoques... Même si on a besoin d'aide...
Au Québec ou sans doute même en Ontario, il y a des chances que les phoques survivent. Les températures y sont clémentes... Du moins quand on est phoque, car pour la girafe...
Note, Lucien l'âne mon ami, que ce phoque qui se lamente, se lamente en raison de l'émigration de sa compagne...
Ah, j'aurais cru, dit l'âne Lucien perplexe.
Oui, je sais, les phoques ont une réputation sans doute sans fondement... et quand bien même, l'exil est l'exil, fût-il économique. Et puis, tous comptes faits, ce phoque vit en Alaska et n'a dès lors rien d'un Canadien ou d'un Québécois.
C'est compliqué l'Amérique... On croit à écouter certains qu'il n'y a qu'un seul pays..., dit l'âne un peu étourdi par tant de virevoltes américaines.
Mais, dit Marco Valdo M.I. en souriant, revenons-en au phoque et à sa compagne. Donc, Madame Phoque a dû se résoudre – faute d'emplois dans le grand Nord, à se lancer dans une carrière californienne ou new-yorkaise, que sais-je. "Faire tourner des ballons sur son nez". Et le pauvre est seulâbre. C'est un peu ce qui est arrivé à tant de femmes par ici. L'émigration était plus généralement un fait masculin... Vingt millions de Siciliens émigrés en un siècle... Une île qui a une population de cinq millions d'habitants... Il y a plus de Sardes en exil que d'habitants sur l'île... Et je ne te parle que de l'Italie... Évidemment, pas de phoques... Quoique... il y aurait encore quelques phoques qui survivent en Méditerranée, mais vraiment très peu. Michel Rivard a d'ailleurs écrit et chanté une version italienne (et même en Italie) : La foca (Il giocogliere), mais je n'ai pu en trouver trace. Cependant, l'essentiel de la chanson se trouve dans ces vers-ci :
« Ça ne vaut pas la peine
De laisser ceux qu’on aime... ».
Oh, dit Lucien l'âne, comme tu ne l'ignores pas, j'aime beaucoup les girafes et les phoques... Maintenant, je voudrais que tu me précises un peu qui chante cette étrange chanson...
Il y a plusieurs réponses à ta question et je vais t'en donner trois... Dans les trois cas, il s'agit de moments phénoménaux de la chanson québécoise... Il y a d'abord, le groupe Beau Dommage, il y a Michel Rivard et il y a Félix Leclerc – tous gens de théâtre. Et tu sais combien les voix du Québec sont précieuses et proches de celles de nos régions, bien que chez nous, les phoques ne soient pas légions... Même s'il y a beaucoup d'émigrés ou d'immigrés, ça dépend comment on les regarde... Et d'ailleurs, ça repart... On annonce une forte émigration de jeunes Grecs, Espagnols, Portugais, Italiens...
Il faut dire qu'avec ce qu'on leur fait subir, dit Lucien l'âne en agitant sa crinière d'un air réprobateur, ça n'a rien d'étonnant... Moi aussi, je foutrais le camp avant qu'il ne soit trop tard... C'est toujours comme ça dans la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin d'étendre leur emprise, de renforcer leur pouvoir, d'incruster leur domination, d'écraser toute velléité de revendications, d'empêcher toute révolte, d'accroître leurs profits, en conséquence... La sentence n'est pas inexacte qui dit : « REGARDEZ CE QU'ILS FONT AUX GRECS, ILS VOUS LE FERONT BIENTÔT »... Mais, pour ce qui nous concerne, reprenons notre tâche tranquille qui consiste à tisser presque sans relâche le linceul de ce vieux monde invivable, ennuyeux, propriétaire, exploiteur, riche et cacochyme. ( Heureusement !)
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I et Lucien Lane.