Le soleil brille pour tout le monde
Quand, à la Méditerranée,
On se donne la main, on fait la ronde.
Et chacun peut en profiter.
Faudrait voir à pas mélanger
Les torchons avec les serviettes,
Le caviar et la vache enragée,
Les clochards avec les starlettes.
Moi, je dis que l'hiver n'a pas le même goût
Selon comment on le regarde.
Moi, je dis que l'hiver n'a pas le même goût
A Megève ou sous le pont de Saint-Cloud.
Sur la Seine, il y a des bateaux-mouches
Avec des dames en décolleté
Qui rient très haut et font des touches...
Et il y a aussi les suicidés.
Faudrait voir à pas mélanger
Les torchons avec les serviettes,
Le malheur et l'imbécillité,
La fringale et le coup de fourchette.
Moi, je dis que la Seine n'a pas le même goût
Selon comment on la regarde.
Moi, je dis que la Seine n'a pas l' même goût
Vue par en-dessus ou par en-dessous.
Y a des murs où, au matin blême,
On met en rang les entêtés.
Y a des murs où, au matin blême,
On assassine la Liberté.
Faudrait voir à pas mélanger
Les torchons avec les serviettes,
Les martyrs et les médaillés,
Les généraux et les poètes.
Moi, je dis que l'Honneur n'a pas le même goût
Selon comment on le regarde.
Moi, je dis que la Mort n'a pas le même goût
Vue par en-dessus ou par en-dessous.
Quand, à la Méditerranée,
On se donne la main, on fait la ronde.
Et chacun peut en profiter.
Faudrait voir à pas mélanger
Les torchons avec les serviettes,
Le caviar et la vache enragée,
Les clochards avec les starlettes.
Moi, je dis que l'hiver n'a pas le même goût
Selon comment on le regarde.
Moi, je dis que l'hiver n'a pas le même goût
A Megève ou sous le pont de Saint-Cloud.
Sur la Seine, il y a des bateaux-mouches
Avec des dames en décolleté
Qui rient très haut et font des touches...
Et il y a aussi les suicidés.
Faudrait voir à pas mélanger
Les torchons avec les serviettes,
Le malheur et l'imbécillité,
La fringale et le coup de fourchette.
Moi, je dis que la Seine n'a pas le même goût
Selon comment on la regarde.
Moi, je dis que la Seine n'a pas l' même goût
Vue par en-dessus ou par en-dessous.
Y a des murs où, au matin blême,
On met en rang les entêtés.
Y a des murs où, au matin blême,
On assassine la Liberté.
Faudrait voir à pas mélanger
Les torchons avec les serviettes,
Les martyrs et les médaillés,
Les généraux et les poètes.
Moi, je dis que l'Honneur n'a pas le même goût
Selon comment on le regarde.
Moi, je dis que la Mort n'a pas le même goût
Vue par en-dessus ou par en-dessous.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 6/11/2012 - 16:53
Petite leçon de français de Wallonie à l'usage des locuteurs hexagonaux.
Prenons l'expression « Faudrait voir à pas mélanger les torchons avec les serviettes... ».
Globalement, le sens est le même dans les deux langues : on doit faire la différence quand on désigne ou on utilise certaines pièces de toile – le fond de l'affaire – au départ – c'est que seuls les gens qui savent les usages font cette différence et le rappellent aux ignorants; depuis l'expression a été retournée aux expéditeurs. Voilà pour le sens général tel qu'il est commun. Cependant, si l'on approfondit la chose, ça se complique un brin.
La cause en est que les torchons et les serviettes, outre d'être différentes dans l'usage qu'on peut en faire, sont des choses fort différentes des deux côtés de la frontière linguistique.
De façon générale, on s'en tiendra au sens évident pour tous les locuteurs français, qu'ils soient wallons ou hexagonaux, de « pièce de tissu destinée à essuyer ». Après, les sens divergent.
Le terme « torchon » dans le français hexagonal est une « pièce de toile utilisée pour essuyer la vaisselle, les meubles ». Son diminutif est torchette.
Dans le français de Wallonie, le « torchon », qui se dit aussi « loque à reloqueter », se traduit en français hexagonal par « serpillière ». Il s'agit d'une pièce de tissu utilisée dans le nettoyage et l'essuyage des sols. Lorsqu'on nettoie un sol : en français hexagonal, on « passe la serpillière ou un coup de serpillière » ; en français de Wallonie, on « passe un coup de torchon » ou on « donne un coup de loque ».
Par contre toujours dans le français de Wallonie, pour le « torchon » hexagonal, on utilise le mot essuie de vaisselle et même, essuie-vaisselle et pour les meubles, le mot exact est « loque à poussière » ou « loque à poussières », car en Wallonie, on « fait les poussières » et même, on « fait ses poussières ». En français hexagonal, on « époussette », mais on utilise également un « essuie-meubles » ou tout simplement, un chiffon.
Le terme « serviette » dans le français hexagonal est une « pièce de linge dont on sert à table ou pour la toilette ». Le français hexagonal distingue la serviette de table, la serviette de toilette, la serviette-éponge, la serviette de bain, le drap de bain et le drap de plage.
Pour le terme « serviette », il faut distinguer en français de Wallonie, la serviette, qu'on pourrait nommer « essuie-bouche » et l'essuie qui se décline en essuie-mains, essuie de toilette ou essuie-éponge, essuie de bain ou essuie-bain, essuie de plage. À partir de l'essuie de bain, on utilise indifféremment le mot « grand essuie ».
Comme quoi, même quand utilise les mêmes mots, on ne dit pas toujours les mêmes choses. Cette remarque adventice n'est pas exhaustive ; il y a certainement d'autres variantes... Et je ne sais même pas comment tout cela se dit en français de Suisse ou du Québec, des pays d'Afrique ou par exemple, des Antilles ou d’autres pays où l'on utilise le français.
Ainsi Parlait Lucien Lane
Prenons l'expression « Faudrait voir à pas mélanger les torchons avec les serviettes... ».
Globalement, le sens est le même dans les deux langues : on doit faire la différence quand on désigne ou on utilise certaines pièces de toile – le fond de l'affaire – au départ – c'est que seuls les gens qui savent les usages font cette différence et le rappellent aux ignorants; depuis l'expression a été retournée aux expéditeurs. Voilà pour le sens général tel qu'il est commun. Cependant, si l'on approfondit la chose, ça se complique un brin.
La cause en est que les torchons et les serviettes, outre d'être différentes dans l'usage qu'on peut en faire, sont des choses fort différentes des deux côtés de la frontière linguistique.
De façon générale, on s'en tiendra au sens évident pour tous les locuteurs français, qu'ils soient wallons ou hexagonaux, de « pièce de tissu destinée à essuyer ». Après, les sens divergent.
Le terme « torchon » dans le français hexagonal est une « pièce de toile utilisée pour essuyer la vaisselle, les meubles ». Son diminutif est torchette.
Dans le français de Wallonie, le « torchon », qui se dit aussi « loque à reloqueter », se traduit en français hexagonal par « serpillière ». Il s'agit d'une pièce de tissu utilisée dans le nettoyage et l'essuyage des sols. Lorsqu'on nettoie un sol : en français hexagonal, on « passe la serpillière ou un coup de serpillière » ; en français de Wallonie, on « passe un coup de torchon » ou on « donne un coup de loque ».
Par contre toujours dans le français de Wallonie, pour le « torchon » hexagonal, on utilise le mot essuie de vaisselle et même, essuie-vaisselle et pour les meubles, le mot exact est « loque à poussière » ou « loque à poussières », car en Wallonie, on « fait les poussières » et même, on « fait ses poussières ». En français hexagonal, on « époussette », mais on utilise également un « essuie-meubles » ou tout simplement, un chiffon.
Le terme « serviette » dans le français hexagonal est une « pièce de linge dont on sert à table ou pour la toilette ». Le français hexagonal distingue la serviette de table, la serviette de toilette, la serviette-éponge, la serviette de bain, le drap de bain et le drap de plage.
Pour le terme « serviette », il faut distinguer en français de Wallonie, la serviette, qu'on pourrait nommer « essuie-bouche » et l'essuie qui se décline en essuie-mains, essuie de toilette ou essuie-éponge, essuie de bain ou essuie-bain, essuie de plage. À partir de l'essuie de bain, on utilise indifféremment le mot « grand essuie ».
Comme quoi, même quand utilise les mêmes mots, on ne dit pas toujours les mêmes choses. Cette remarque adventice n'est pas exhaustive ; il y a certainement d'autres variantes... Et je ne sais même pas comment tout cela se dit en français de Suisse ou du Québec, des pays d'Afrique ou par exemple, des Antilles ou d’autres pays où l'on utilise le français.
Ainsi Parlait Lucien Lane
Lucien Lane - 9/11/2012 - 10:58
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Amen !, conclut Lucien l'âne.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane