Por la manchega llanura
se vuelve a ver la figura
de Don Quijote pasar...
Y ahora ociosa y abollada va en el rucio la armadura,
y va ocioso el caballero, sin peto y sin espaldar...
va cargado de amargura...
que allá encontró sepultura
su amoroso batallar...
va cargado de amargura...
que allá «quedó su ventura»
en la playa de Barcino, frente al mar...
Por la manchega llanura
se vuelve a ver la figura
de Don Quijote pasar...
va cargado de amargura...
va, vencido, el caballero de retorno a su lugar.
Cuántas veces, Don Quijote, por esa misma llanura
en horas de desaliento así te miro pasar...
y cuántas veces te grito: Hazme un sitio en tu montura
y llévame a tu lugar;
hazme un sitio en tu montura
caballero derrotado,
hazme un sitio en tu montura
que yo también voy cargado
de amargura
y no puedo batallar.
Ponme a la grupa contigo,
caballero del honor,
ponme a la grupa contigo
y llévame a ser contigo
pastor.
Por la manchega llanura
se vuelve a ver la figura
de Don Quijote pasar...
se vuelve a ver la figura
de Don Quijote pasar...
Y ahora ociosa y abollada va en el rucio la armadura,
y va ocioso el caballero, sin peto y sin espaldar...
va cargado de amargura...
que allá encontró sepultura
su amoroso batallar...
va cargado de amargura...
que allá «quedó su ventura»
en la playa de Barcino, frente al mar...
Por la manchega llanura
se vuelve a ver la figura
de Don Quijote pasar...
va cargado de amargura...
va, vencido, el caballero de retorno a su lugar.
Cuántas veces, Don Quijote, por esa misma llanura
en horas de desaliento así te miro pasar...
y cuántas veces te grito: Hazme un sitio en tu montura
y llévame a tu lugar;
hazme un sitio en tu montura
caballero derrotado,
hazme un sitio en tu montura
que yo también voy cargado
de amargura
y no puedo batallar.
Ponme a la grupa contigo,
caballero del honor,
ponme a la grupa contigo
y llévame a ser contigo
pastor.
Por la manchega llanura
se vuelve a ver la figura
de Don Quijote pasar...
Language: Italian
Un tentativo di versione italiana di Lorenzo Masetti
Come avverte Gustavo a proposito della sua versione inglese, trattandosi di poesia questa traduzione è solo un'approssimazione e consiglio chi è interessato di procurarsi una edizione italiana delle poesie di León Felipe.
Come avverte Gustavo a proposito della sua versione inglese, trattandosi di poesia questa traduzione è solo un'approssimazione e consiglio chi è interessato di procurarsi una edizione italiana delle poesie di León Felipe.
SCONFITTI
Per la manchega pianura
si torna a veder la figura
di Don Chisciotte passare...
E ora oziosa e ammaccata va ingrigendo la sua armatura
E vaga ozioso il cavaliere, senza corazza né spallacci
va carico di amarezza
ché là trovò sepoltura
il suo amoroso battagliare.
va carico d’amarezza
ché là ebbe fine la sua fortuna
sulla spiaggia di Barcino, di fronte al mare...
Per la manchega pianura
si torna a veder la figura
di Don Chisciotte passare...
va carico di amarezza.
va, sconfitto, il cavaliere di ritorno al suo paese.
Quante volte, Don Chisciotte, per quella stessa pianura
in ore di sconforto così ti vedo passare
e quante volte ti grido: Fammi posto sulla tua sella
e portami con te;
fammi un posto sulla tua sella
cavaliere sconfitto,
fammi posto sulla tua sella
che anch’io vado carico
di amarezza
e non posso battagliare.
Fammi salire in groppa con te,
cavaliere dell’onore
fammi salire in groppa con te
e portami a essere con te
pastore.
Per la manchega pianura
si torna a veder la figura
di Don Chisciotte passare...
Per la manchega pianura
si torna a veder la figura
di Don Chisciotte passare...
E ora oziosa e ammaccata va ingrigendo la sua armatura
E vaga ozioso il cavaliere, senza corazza né spallacci
va carico di amarezza
ché là trovò sepoltura
il suo amoroso battagliare.
va carico d’amarezza
ché là ebbe fine la sua fortuna
sulla spiaggia di Barcino, di fronte al mare...
Per la manchega pianura
si torna a veder la figura
di Don Chisciotte passare...
va carico di amarezza.
va, sconfitto, il cavaliere di ritorno al suo paese.
Quante volte, Don Chisciotte, per quella stessa pianura
in ore di sconforto così ti vedo passare
e quante volte ti grido: Fammi posto sulla tua sella
e portami con te;
fammi un posto sulla tua sella
cavaliere sconfitto,
fammi posto sulla tua sella
che anch’io vado carico
di amarezza
e non posso battagliare.
Fammi salire in groppa con te,
cavaliere dell’onore
fammi salire in groppa con te
e portami a essere con te
pastore.
Per la manchega pianura
si torna a veder la figura
di Don Chisciotte passare...
Language: French
Version française – VAINCUS – Marco Valdo M.I. – 2012
d'après la version italienne de Lorenzo Masetti d'une
Chanson espagnole – Vencidos – Joan Manuel Serrat – 1971
Poème de León Felipe (de Versos y oraciones de caminante, 1920)
Musique de Joan Manuel Serrat
Album: "Mediterraneo" (1971)
d'après la version italienne de Lorenzo Masetti d'une
Chanson espagnole – Vencidos – Joan Manuel Serrat – 1971
Poème de León Felipe (de Versos y oraciones de caminante, 1920)
Musique de Joan Manuel Serrat
Album: "Mediterraneo" (1971)
León Felipe, né Felipe Camino Galicia de la Rosa, 1884 -1968, a été un des plus importants poètes espagnols, des années 20 jusqu'à sa mort en 1968. Son premier livre de poésies, Versos y oraciones del caminante, a été publié en 1920. Felipe ne peut être classé dans aucun des courants poétiques de ces années : ni avant-gardiste, ni partisan du classicisme ou révolutionnaire, mais un poète aux poésies simples en vers libres, peut-être comparable à Antonio Machado.
La guerre et l'exil firent de lui un des poètes révolutionnaires les plus ardents. Ce poème appartient à son premier livre : l'illustration du Don Quichotte a été utilisé plusieurs fois par León Felipe comme symbole du véritable esprit espagnol, et comme un alter ego de lui-même: toujours perdu dans les rêves, toujours à combattre les moulins au vent, et toujours défait.
Originairement, cette poésie ne parlait certainement pas de la défaite République Espagnole, ni de l'exil (contrôlez la date!), cependant par la suite, comme il est naturel, elle a aussi pris ce sens.
C'est probablement aussi pour cela que Serrat l'a choisie pour clore un de ses meilleurs albums, Mediterraneo (1971).
Extrait de La Zamarra de Gustavo
*
Holà, dit Lucien l'âne en râpant le sol de son sabot noir comme la suie, encore une chanson à propos de Don Quichotte. Et quelle belle et triste chanson... Je le vois d'ici voûté, effondré, repassant au travers de de l'Estremaura au pas clopinant, claudiquant de Rossinante... Je le vois d'autant mieux que j'étais juste derrière, moi qui portait ce brave Sancho... Ce que le poète a oublié. Mais on nous oublie presque toujours, nous les pauvres, les "somari", nous qui sommes derrière et qui portons les impedimenta. Car le Don Quichotte, nous, on l'a escorté durant toute sa vie de chevalier errant et on a dû supporter tous les jours cette « Triste Figure »...
Mauvaise traduction, Lucien l'âne mon ami, et je vois bien que tu le sais et que toi aussi tu lui mets des guillemets à cette « triste figure »... Il va de soi que comme ici, on ne parle pas de la figure de Quichotte, ni de son visage, ni de sa face, ni de son faciès, mais bien de sa silhouette, de son allure... Ah, merci monsieur le Marquis d'avoir ramené en français, cette « zilueta » basque; au moins, on dispose d'un mot sans amphibologie. Cette « Triste figure » est en fait l'expression imagée, le contour, le portrait découpé sur l'horizon infini de ce « vencido », de ce vaincu... En fait, le Don Quichotte a dès le début été décalé par rapport au réel... Ce n'est pas qu'il soit faux, il est sur une autre planète, il est le chevalier d'un autre monde...
Un monde perdu ?, dit l'âne Lucien. Un chevlier de l'Atlantide ?
Non, pas du tout, un monde pas encore gagné... Tout s'éclaire si on lit ses aventures au travers du kaléidoscope de la Guerre de Cent Mille... Don Quichotte, c'est le rêveur de l'avenir, celui qui est venu trop tôt, encore et toujours du côté des vaincus, des pauvres... Hantant les paysages les plus désolés jusqu'à la fin de la Guerre de Cent Mille Ans quand enfin, l'homme sera advenu et que l'humaine nation sera parvenue à éradiquer la richesse, l'avidité, l'arrogance et la bêtise.
Ainsi, Don Quichotte – vaincu, mais toujours remontant le temps avec Rossinante – et toujours suivi de Sancho et de l'âne immortel, à sa manière déglinguée, tisse sans répit le linceul de ce vieux monde parasite, périmé, failli, escroc, assassin et cependant, cacochyme. (Heureusement !)
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
La guerre et l'exil firent de lui un des poètes révolutionnaires les plus ardents. Ce poème appartient à son premier livre : l'illustration du Don Quichotte a été utilisé plusieurs fois par León Felipe comme symbole du véritable esprit espagnol, et comme un alter ego de lui-même: toujours perdu dans les rêves, toujours à combattre les moulins au vent, et toujours défait.
Originairement, cette poésie ne parlait certainement pas de la défaite République Espagnole, ni de l'exil (contrôlez la date!), cependant par la suite, comme il est naturel, elle a aussi pris ce sens.
C'est probablement aussi pour cela que Serrat l'a choisie pour clore un de ses meilleurs albums, Mediterraneo (1971).
Extrait de La Zamarra de Gustavo
*
Holà, dit Lucien l'âne en râpant le sol de son sabot noir comme la suie, encore une chanson à propos de Don Quichotte. Et quelle belle et triste chanson... Je le vois d'ici voûté, effondré, repassant au travers de de l'Estremaura au pas clopinant, claudiquant de Rossinante... Je le vois d'autant mieux que j'étais juste derrière, moi qui portait ce brave Sancho... Ce que le poète a oublié. Mais on nous oublie presque toujours, nous les pauvres, les "somari", nous qui sommes derrière et qui portons les impedimenta. Car le Don Quichotte, nous, on l'a escorté durant toute sa vie de chevalier errant et on a dû supporter tous les jours cette « Triste Figure »...
Mauvaise traduction, Lucien l'âne mon ami, et je vois bien que tu le sais et que toi aussi tu lui mets des guillemets à cette « triste figure »... Il va de soi que comme ici, on ne parle pas de la figure de Quichotte, ni de son visage, ni de sa face, ni de son faciès, mais bien de sa silhouette, de son allure... Ah, merci monsieur le Marquis d'avoir ramené en français, cette « zilueta » basque; au moins, on dispose d'un mot sans amphibologie. Cette « Triste figure » est en fait l'expression imagée, le contour, le portrait découpé sur l'horizon infini de ce « vencido », de ce vaincu... En fait, le Don Quichotte a dès le début été décalé par rapport au réel... Ce n'est pas qu'il soit faux, il est sur une autre planète, il est le chevalier d'un autre monde...
Un monde perdu ?, dit l'âne Lucien. Un chevlier de l'Atlantide ?
Non, pas du tout, un monde pas encore gagné... Tout s'éclaire si on lit ses aventures au travers du kaléidoscope de la Guerre de Cent Mille... Don Quichotte, c'est le rêveur de l'avenir, celui qui est venu trop tôt, encore et toujours du côté des vaincus, des pauvres... Hantant les paysages les plus désolés jusqu'à la fin de la Guerre de Cent Mille Ans quand enfin, l'homme sera advenu et que l'humaine nation sera parvenue à éradiquer la richesse, l'avidité, l'arrogance et la bêtise.
Ainsi, Don Quichotte – vaincu, mais toujours remontant le temps avec Rossinante – et toujours suivi de Sancho et de l'âne immortel, à sa manière déglinguée, tisse sans répit le linceul de ce vieux monde parasite, périmé, failli, escroc, assassin et cependant, cacochyme. (Heureusement !)
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
VAINCUS
Dans la plaine de la Manche
On revoit la silhouette
De Don Quichotte qui passe...
Et à présent, oiseuse et cabossée se rouille l'armure,
Et avance oisif le chevalier, sans cuirasse et sans dossière...
Il avance ruminant l'amer...
À la rencontre de la sépulture
De son amoureuse bataille...
Il avance ruminant l'amer...
Où l'appelle son aventure
Sur la plage de Barcino, face à la mer...
Dans la plaine de la Manche
On revoit la silhouette
De Don Quichotte qui passe...
Il avance ruminant l'amer...
Il va, vaincu, le chevalier revenant sur ses terres
Combien de fois, Don Quichotte, par cette même plaine
Aux heures d'abattement t'ai-je vu passer comme ça...
Et combien de fois, je t'ai crié : fais-moi place sur ta monture
Et emmène-moi chez toi.
Fais-moi place sur ta monture
Car je suis aussi chargé
D'amer
Et je ne peux batailler.
Prends-moi en croupe avec toi
Chevalier de l'honneur,
Prends-moi en croupe avec toi
Et emmène-moi
Avec toi, je veux être pasteur.
Dans la plaine de la Manche
On revoit la silhouette
De Don Quichotte qui passe...
Dans la plaine de la Manche
On revoit la silhouette
De Don Quichotte qui passe...
Et à présent, oiseuse et cabossée se rouille l'armure,
Et avance oisif le chevalier, sans cuirasse et sans dossière...
Il avance ruminant l'amer...
À la rencontre de la sépulture
De son amoureuse bataille...
Il avance ruminant l'amer...
Où l'appelle son aventure
Sur la plage de Barcino, face à la mer...
Dans la plaine de la Manche
On revoit la silhouette
De Don Quichotte qui passe...
Il avance ruminant l'amer...
Il va, vaincu, le chevalier revenant sur ses terres
Combien de fois, Don Quichotte, par cette même plaine
Aux heures d'abattement t'ai-je vu passer comme ça...
Et combien de fois, je t'ai crié : fais-moi place sur ta monture
Et emmène-moi chez toi.
Fais-moi place sur ta monture
Car je suis aussi chargé
D'amer
Et je ne peux batailler.
Prends-moi en croupe avec toi
Chevalier de l'honneur,
Prends-moi en croupe avec toi
Et emmène-moi
Avec toi, je veux être pasteur.
Dans la plaine de la Manche
On revoit la silhouette
De Don Quichotte qui passe...
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/8/29 - 11:46
Molto bella, Lorenzo!
Solo un appunto: "manchega", semmai, e non "machega"...
Rispetto il fatto che hai preferito non tradurre l'aggettivo però, volendo, potrebbe essere: "Per la pianura de La Mancia"...
Ciao!
Solo un appunto: "manchega", semmai, e non "machega"...
Rispetto il fatto che hai preferito non tradurre l'aggettivo però, volendo, potrebbe essere: "Per la pianura de La Mancia"...
Ciao!
Dead End - 2012/8/28 - 21:23
ops... mi era sfuggito il tasto. Poi era anche tardi ed ero diventato completamente dislessico. Anche il commento su Capossela era venuto fuori in una lingua del tutto dissimile dall'italiano.
Anch'io avevo pensato a tradurre "della Mancia" (come anche nell'altra traduzione italiana che si trova in rete) ma volevo mantenere la rima (almeno una...).
Sarà sicuramente contento il nostro neo amministratore DonQuijote82 che abbiamo aggiunto una nuova canzone (probabilmente la più bella) alla lista delle canzoni sul Chisciotte...
Anch'io avevo pensato a tradurre "della Mancia" (come anche nell'altra traduzione italiana che si trova in rete) ma volevo mantenere la rima (almeno una...).
Sarà sicuramente contento il nostro neo amministratore DonQuijote82 che abbiamo aggiunto una nuova canzone (probabilmente la più bella) alla lista delle canzoni sul Chisciotte...
Lorenzo - 2012/8/28 - 22:28
Il serait bien aussi d'ajouter à la liste la chanson de Marco Valdo M.I.Don Quichotte sauve l'Europe qui est de la plus exacte actualité...Don Quichotte sauve l'Europe
Cordial
Lucien Lane
Cordial
Lucien Lane
Lucien Lane - 2012/8/28 - 23:46
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Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.
Musica di Joan Manuel Serrat
Album: "Mediterraneo" (1971)
León Felipe, nato Felipe Camino Galicia de la Rosa (1884-1968), è stato uno dei più importanti poeti spagnoli, dagli anni 20 fino alla sua morte nel 1968. Il suo primo libro di poesie, Versos y oraciones del caminante è stato pubblicato nel 1920. Felipe non può essere classificato in nessuna delle principali correnti poetiche degli anni '20: né un avanguardista, né un classicista o un rivoluzionario, ma un poeta con poesie semplici in versi liberi, forse paragonabile ad Antonio Machado.
Successivamente la guerra e l'esilio fecero di lui uno dei più ardenti poeti rivoluzionari. Questa poesia appartiene al suo primo libro: la figura del Don Chisciotte è stata usata varie volte da León Felipe, come simbolo del vero spirito spagnolo, e come un alter ego di se stesso: sempre perso nei sogni, sempre a combattere contro i mulini a vento, e sempre sconfitto.
Originariamente la poesia non parlava certo della sconfitta Repubblica Spagnola, né dell'esilio (controllate la data!) tuttavia in seguito, com'è naturale, ha assunto anche questo significato.
Probabilmente anche per questo Serrat l'ha scelta per chiudere uno dei suoi migliori album, Mediterraneo, del 1971.
traduzione parziale da La Zamarra de Gustavo