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Le pendu

Germano Bonaveri
Langue: italien


Germano Bonaveri

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LE-PENDU


(Testo e musica Germano Bonaveri)
le-pendu
Adesso che ho perso mezz’ora a cercare un bicchiere
dovrei procurarmi, presumo, qualcosa da bere.
Non c'è nulla di più consolante di un aperitivo
per sedersi in un bar e sentire così di esser vivo.
Questo rito sociale che compio nel mio quotidiano
è la prova che sono integrato e che ci assomigliamo.

E comunque sia chiaro per tutti che qui siamo in tanti
a pensare che non spetti a noi fare un passo in avanti,
perché in fondo la cosa che conta, per me, è farla franca:
e non è per paura... è soltanto il coraggio che manca.
Tanto il conto alla fine lo pagano sempre gli stessi,
quindi meglio restare nel branco e aspettare che passi.

Perché io per natura sto in bilico.
Trovo molto conveniente
star simpatico a tutta la gente.
Resto appeso e non litigo:
condivido ogni opinione
per istinto di conservazione.

Non vorrei vi faceste di me un concetto sbagliato:
ho aderito persino a un progetto di volontariato
che prevede di dare assistenza ad un bimbo africano
con un esseemmeesse lanciato dal telefonino.
Trovo molto attraenti i progetti di aiuto a distanza
per  tenere pulita e leggera la nostra coscienza.

E’ che io vivo appeso da un secolo,
è il mio stato naturale
e comunque non sto così male.
Tuttavia resto immobile,
butto giù l’aperitivo:
se mi brucia lo stomaco,
allora vuol dir che son vivo.
Ho un conato di vomito,
ma non è quel che ho bevuto:
è che a furia di fare l'appeso
son stato impiccato.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 1/7/2012 - 12:35



Langue: français

Version française – LE PENDU – Marco Valdo M.I. – 2011
Chanson italienne – LE PENDU – Germano Bonaveri
Paroles et musique: Germano Bonaveri

Dans les guerres, pendant (c'est le cas de le dire...) et après, il y a toujours des pendus. On ne sait trop pourquoi, mais pendre paraît un ornement des paysages belliqueux, un complément décoratif de l'activité guerrière.

Ah, dit Lucien l'âne, sauf erreur, je ne connais pas d'âne pendu – éventré, oui; décapité, oui ; crucifié, oui... Mais pendu, non ! Ça je n'en ai jamais vu. C'est une manie humaine de se pendre mutuellement par le cou ou par les pieds ou par d'autres parties que je ne préciserai pas davantage... Si, si, ça s'est fait.

Dès lors, Lucien l'âne mon ami, on ne s'étonnera pas de trouver un certain nombre de pendus dans les canzones contre la guerre. Il est des pendus honorables et d'autres qui le sont moins ou pas du tout. Parmi les estimables, je mettrai en premier, le bon François, poète et pendu (peut-être...), mais sûrement auteur de la Ballade des Pendus,j'y mettrais le très excellent Fabrizio De André et sa Ballata degli impiccati, Brassens et sa Messe au Pendu, L'impiccato de Francesco De Gregori et plein d'autres encore... Comme Gaetano Bresci ou Gudrun Ensslin, pendus dans leurs cellules... Une vieille habitude de se faire pendre en prison... Peut-être pourra-t-on les réunir tous en un parcours des pendus...

Étrange idée touristique, mais il est vrai que les pendaisons (surtout vues par les dames ou certains messieurs... rapport à certaine disposition finale du pendu mâle), les décapitations, les flagellations, les crucifixions (Crucifixion ? No, thank you... disait-on dans The Life of Bryan... [http://www.youtube.com/watch?v=arwZcw0Ejcc] Le texte en français est :
Wettus Nisus: Crucifixion?
M. Cheeky: Ah, non. La liberté.
Wettus Nisus: Comment cela ?
M. Cheeky: Eh, la liberté pour moi. Ils disaient que je n'avais rien à faire ici, que je pouvais aller gratuitement quelque part sur une île.
Wettus Nisus: Oh, oh, c'est aussi bon. Vas-y donc.
M. Cheeky: Non, je ne fais que plaisanter, c'est réellement la crucifixion !
Wettus Nisus: [Rire] Oh, je vois, très bien. Eh bien ...
M. Cheeky: Oui je sais, dehors, on prend la croix, et en rang sur la gauche.
Eric Idle, Michael Palin, Monty Python : La vie de Brian (1979), écrit par Terry Jones)
, les écartèlements, les estrapades, les éventrations, le garrot, les bûchers et autres joyeusetés de l'Inquisition... ont toujours rencontré un vif intérêt de la part de certaines foules. Mais à la décharge du bon peuple, il faut dire qu'à l'époque, il n'y avait pas trop de distractions... La télévision n'existait pas encore...

Quoique, si l'on essayait un de ces jours une belle exécution publique, je ne garantis pas qu'il n'y ait pas un grand succès de public... Quand on voit ce qu'ils font aux taureaux... je crois même qu'il y en aurait pour payer leur place (comme spectateur, s'entend) et qu'on pourrait en tirer un grand profit. D'ailleurs, la lapidation se pratique encore avec beaucoup d'enthousiasme...

Rien d'étonnant quand on parle de civilisation à propos d'une société où on bouffe du crucifié tous les dimanches, quand ce n'est pas tous les jours... Et il n'y a personne pour dire qu'il y a là comme une perversion mentale, pour entrevoir ce que la chose a de délirant, pour comprendre toute la signification de pareille sublimation anthropophagique... Mais « Noi, non siamo cristiani, siamo somari »... «  Nous, nous sommes pas des chrétiens, nous sommes des bêtes de somme »... Heureusement !

Donc j'en reviens à ces pendus et à l'espèce des « pas honorables », des pendus qui nous font honte à tous... Non pas parce qu'ils furent des pendus, mais qui font honte à l'humanité par leur existence et leurs actes... Parmi les plus en vue de ceux-là, il y a ceux de la place Loreto à Milan... Déjà morts, mais pendus quand même « ad ignominia », le 25 avril 1945. Et puis, c'est celui de la chanson, il y a le « pendu », celui du tarot de Marseille, un « pendu » d'une autre sorte, un pendu emblématique, un reflet des autres pendus, des « honorables », on se comprend. Celui-là s'est soudain mis à parler, à raconter ce qui se passe dans sa tête, comment on pense la tête en bas, en quelque sorte. C'est « Le Pendu » de Germano Bonaveri. Plutôt sympathique, au demeurant. C'est un des membres du club de l'Ombro Rosso...

Halte-là, Marco Valdo M.I., mon ami, toutes ces histoires de pendus me donnent le tournis... Je te l'ai déjà dit, nous les ânes, on n'aime pas être pendus... D'ailleurs, nous ne pendons personne... Alors, je préfère en revenir à notre tâche aussi répétitive qu'indispensable qui consiste tels les Canuts de Lyon, telles les fileuses de laine, à tisser le linceul de ce vieux monde ringard, pendard, pervers, sournois et cacochyme (Heureusement!)

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LE PENDU

Je devrais me trouver, je pense, quelque chose à boire.
Il n'y a rien de plus consolant qu'un apéritif pris au bar
Pour s'asseoir avec les copains et se sentir vraiment vivre.
Ce rite social que dans mon quotidien, je partage
Est la preuve que je suis intégré et qu'on se ressemble.

Nous sommes nombreux ici et nous tous, c'est évident
On pense que ce n'est pas à nous à faire un pas en avant,
En somme, pour moi, la chose qui compte, c'est d'y aller bien franchement
Ce n'est pas la peur ... C'est seulement le courage qui est absent.
Comme à la fin du compte, ce sont toujours les mêmes qui casquent,
Mieux vaut alors rester dans le troupeau et attendre que ça passe.

Comme moi, par nature, je me balance
Je trouve très convenable
D'être sympathique à toutes les engeances
Je reste pendu et imperturbable ;
J'agrée toutes opinions,
Par instinct de conservation.

Je ne voudrais pas que vous ayez de moi une idée détestable
J'ai adhéré récemment à un projet tout-à-fait admirable
Un simple essemesse fait de ma main
Porte aide et assistance à un enfant africain.
Je trouve très attrayante l'aide à distance
Elle nettoie et allège notre conscience.

Comme je vis pendu en l'air depuis l'an mil
C'est mon état normal
Et finalement, je ne suis pas si mal
Même si je dois rester immobile
Je rejette cet apéritif
Qui me brûle le tube digestif
Voilà qui démontre que je vis
Voilà que soudain, j'ai le tournis
Ce n'est pas ce que j'ai bu,
Mais à force de faire le suspendu,
Je suis devenu le pendu.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 1/7/2012 - 12:45




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