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La corsa

Giorgio Gaber
Langue: italien


Giorgio Gaber

Liste des versions


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Mort d'un robot
(Daniel Balavoine)
Quando è moda è moda
(Giorgio Gaber)
La faucille et le marteau
(Zebda)


[1965]
Testo e Musica di Giorgio Gaber scic
Album: L'asse in equilibrio
assequilibrio


Io sono un robot

Già questo testo, come altri, anticipava altre canzoni come L'ingranaggio che nasceranno dalla collaborazione con Sandro Luporini..
Io sono un robot
Se il mondo lo vuole io muovo la testa,
fedele al padrone non faccio mai festa.

Lavoro tutto il giorno
non ho mai tempo libero
ma in fondo mi conviene
mi rende di più.

Dai forza continua la corsa che fai
che vale di più della vita.
Dai forza continua la corsa che fai
la corsa non è mai finita.

Continua non hai scampo e tira a far quattrini
che importa se da tempo non vedi i tuoi bambini
se più non riconosci un albero in un prato
se, per andar più forte, investi un disgraziato!

Dai forza continua la corsa che fai
che vale di più della vita.
Dai forza continua la corsa che fai
la corsa non è mai finita.

Io sono un robot
ad ogni comando mi muovo di scatto
ma sono normale, non son mica un matto.

Lavoro tutto il giorno,
non ho tempo libero..
Sì, ma, ma in fondo, mi conviene
mi rende di più..

Dai forza continua la corsa che fai
che vale di più della vita.
Dai forza continua la corsa che fai
la corsa non è mai finita.

Così, di giorno in giorno, diventi più importante
ma guardati allo specchio: non vedi che sei vecchio?
Sei vivo e sembri morto, la corsa è già finita
purtroppo avevi torto, hai perso anche la vita !


Dai forza continua, la corsa che fai
la corsa non è mai finita.
Dai, forza, continua la corsa che fai
che vale di più della vita..

envoyé par giorgio - 14/5/2012 - 08:25



Langue: français

Version française – LA COURSE – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson italienne – La corsa – Giorgio Gaber – 1965


Ce texte de Gaber, comme d'autres, anticipait d'autres chansons comme L'ingranaggio qui naîtront de la collaboration avec Sandro Luporini.

*****

On ne saurait laisser passer une fois encore une chanson où il est question de robot, mon ami Marco Valdo M.I., sans rendre à Karel Čapek ce qui lui est dû. C'est-à-dire l'invention du robot, du moins en gros... En somme, l'idée du robot.

Tu as parfaitement raison, Lucien l'âne mon ami. J'aurais déjà dû le faire pour la chanson de la Mort d'un robot du chanteur français Daniel Balavoine... Mais cela étant, rattrapons notre omission tant qu'il est temps encore... Ainsi, le robot (mot slave... désignant le « travailleur ») est venu au monde dans l'univers de l'anticipation ou de ce qui sera plus tard appelé la science-fiction. Et celui qui a porté le plus loin, me semble-t-il, la personnalité du robot, c'est le biologiste Isaac Asimov... lui-même auteur de science-fiction. Comme tu le sais, peut-être, il a carrément imaginé un monde rempli de robots, fondé sur la science de la robotique et les lois de la robotique.

Tu parles de personnalité du robot... Que faut-il comprendre ? Le robot serait-il un être vivant, complexe et doué de psychologie...

Sur ce point, la réponse est simple... Certains, dont Asimov, pensent que c'est, en effet, possible et pas nécessairement plus effrayant que certains membres de l'espèce humaine... Je dirais même, bien au contraire. Ne fût-ce que par la première loi de la robotique : un robot (il s'agit de robots évolués – des androïdes) ne peut pas tuer un humain (a fortiori... plusieurs) de son propre chef. Mais il y a autre chose, c'est qu'il y a également des robots animaux et pourquoi pas, un robot-âne qui tournerait la noria à la place de l'âne de chair et de sang.

« Noi, non siamo robot, siamo somari », s'écrie Lucien l'âne en brayant comme barrit un éléphant. Et le voilà parti dans un éclat de rire inextinguible...

Tu ne crois pas si bien dire, dit Marco Valdo M.I. Sans entrer dans tout le délire du démiurge, de l'homme donnant naissance à certaine créature... C'est assez romantique, effrayant et ça peut même être drôle... Cela dit, je reviens sur l'idée de départ de « robot », qui provient directement de la façon où dans les langues populaires slaves, on dénomme le « travailleur »... Ce qui donne toute sa dimension à la chanson et confirme son sens profond... Un travailleur italien se prend pour un robot et se rend compte qu'il n'est en finale qu'un robot... Juste retour de l'histoire sociale sur elle-même. Le « robot » est la démonstration vivante de l'absurdité du principe libéral de l'Arbeit macht frei... Non le travail ne rend pas libre, il « robotise » l'homme, il l'esclavagise derrière le délicat paravent du contrat social... Et puis, depuis un certain temps déjà, mais de façon de plus en plus évidente, de plus en plus répandue, de plus en plus étendue, dans les usines, dans les labos, le robot remplace le travailleur. Cela dit, je n'ai personnellement rien contre le robot et même contre les robots dans la mesure où ils font disparaître le travail, où ils prennent réellement la place et le fardeau de l'esclave. C'est même merveilleux... à la condition que le temps et l'effort humains libérés par les robots puissent servir à une vie débarrassée des contraintes, une vie où l'homme puisse vivre pleinement sans plus subir la dictature du travail. Vive le robot libérateur, celui qui délivre l'homme de l'obligation du travail, de l'obligation de « gagner sa vie », de l'obsession de la richesse, de l'infantilisme de la possession et de la domination. Ce serait la fin de la course jamais finie, qui jamais ne se termine sauf par la mort du coureur.

Mais seule la fin de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres pour les transformer en robots afin, comme dit de loup, de mieux les exploiter, pourrait mettre un terme à cette chaîne sans fin du travail qui tue la vie de celui qui y est contraint. On lui prend son temps (c'est-à-dire la substance de sa vie-même) contre un peu d'argent... C'est une ignominie. C'est ainsi que l'on arrive à comprendre que la naissance de l'homme passe par la fin du travail... Lors donc, Marco Valdo M.I., mon ami, tissons le linceul de ce vieux monde stakhanoviste, stressé, fordiste, financier, obèsement riche et cacochyme (heureusement).


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
LA COURSE

Je suis un robot . Si on veut, je remue la tête,
Fidèle à mon patron, je ne fais jamais de fête.
Je travaille tout le jour, je n'ai jamais de temps perdu
Mais au fond, ça me convient, ça me rapporte plus

Vas-y fonce, continue ta course qui vaut plus que ta vie.
Vas-y fonce, continue ta course, la course n'est jamais finie.

Continue, tu n'as pas d'échappatoire et cherche à faire de l'argent
Qu'importe si tu ne vois pas tes enfants depuis longtemps
Si tu ne reconnais plus un arbre dans un pré
Si, pour aller plus vite, tu renverses un estropié.

Vas-y fonce, continue ta course qui vaut plus que ta vie.
Vas-y fonce, continue ta course, la course n'est jamais finie.

Je suis un robot à chaque commandement
Je bouge par à coups.
Mais je suis normal, je ne suis pas fou du tout.

Je travaille tout le jour, je n'ai jamais de temps perdu
Oui, mais au fond, ça me convient, ça me rapporte plus

Vas-y fonce, continue ta course qui vaut plus que ta vie.
Vas-y fonce, continue ta course, la course n'est jamais finie.

Ainsi, de jour en jour, tu deviens plus important
Mais regarde-toi dans le miroir : ne vois-tu pas que tu es vieux ?

Tu es vivant et tu sembles mort,
La course est déjà finie
Tu avais malheureusement tort,
Tu as aussi perdu la vie !

Vas-y fonce, continue ta course qui vaut plus que ta vie.
Vas-y fonce, continue ta course, la course n'est jamais finie.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 14/5/2012 - 21:37




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