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La revanche

Boby Lapointe
Language: French


Boby Lapointe

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La Revanche
Chanson française de Boby Lapointe – 1975
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Canzone francese di Boby Lapointe - 1975


bobylaAh, mon ami Lucien l'âne, ce premier jour du mois de mai a déjà fait couler beaucoup de sang et beaucoup d'encre. Beaucoup de sang, car c'est ce jour-là que les travailleurs ont choisi pour fêter les travailleurs morts au travail, morts du travail et morts sans travail ou plus exactement pour ces derniers, morts sans ressources, sans nourriture, sans médicaments... Car être sans travail n'est pas une mauvaise chose, c'est même le rêve ultime de bien des travailleurs. L'éradication du travail est le but fondamental de l'humanité. L'homme quand enfin, il atteint l'âge d'homme, quand il atteint l'âge d'or – souvent décrit dans les religions comme le paradis – l'homme n'est plus tenu à la servitude du travail et alors, il peut enfin faire ce qu'il veut, ce qu'il conçoit comme bien, ce qu'il estime être la marque du bonheur et de la dignité. Car retiens bien ça, Lucien l'âne mon ami, il n'y a rien de bien honorable à devoir travailler, à devoir servir en esclave, ni même à faire ce qui doit être fait pour subvenir aux besoins de nature, ni de déshonorant ; le déshonneur et la honte sont pour les bourreaux, jamais pour les victimes. L'honneur de l'homme est en lui et dans ses œuvres, mais l'œuvre ne peut exister que si elle n'est pas serve. Les artistes eux-mêmes le savent bien que pour l'art lui-même, l'œuvre servile, l'œuvre soumise à la loi du commerce ou de la vénalité, l'œuvre aux ordres, l'œuvre sous influence... n'est pas une œuvre...Elle se dessèche comme peau de chagrin. C'est la plus grande souffrance du créateur et la honte qui le submerge que devoir se vendre, que devoir vendre son œuvre... Son œuvre est lui-même est par essence, prolongement de lui-même ; elle est signe de la générosité de son être... Elle ne peut être que don et ne saurait à peine de se flétrir être ramenée, réduite, racornie, bref, racrapotée au rang de marchandise. Car tout comme l'oiseau chante sans demander de rétribution, tout comme le cerisier donne la cerise (quand nous en serons au temps des cerises, sifflera bien mieux le merle moqueur... Le Temps des cerises est probablement une des plus belles chansons de lutte de l'histoire ouvrière... plus encore que l'Internationale de Pottier, elle nous parle au cœur... mais il faut savoir lire entre les mots... J'y reviendrai), l'homme débarrassé de la servitude du travail, de l'indignité d'être esclave d'un profit mercantile, l'homme connaît la joie profonde d'être humain, la glorieuse beauté de la vie, la luxuriance des heures et des jours.

Oh, Marco Valdo M.I, mon ami, voilà qui est bien dit et me réjouit le cœur tout autant que l'esprit. Et concernant le travail et sa nécessaire disparition, je ne peux que t'approuver de mes deux oreilles, comme la maman des poissons de notre ami Boby Lapointe approuvait de deux ouïes. Mais que dit la chanson que tu nous proposes...

Quelle coïncidence, c'est précisément une chanson de Boby Lapointe que je vous offre aujourd'hui... car, une chanson de Boby Lapointe est toujours un cadeau que l'on fait aux gens que l'on aime bien... Mais avant d'aller plus loin et en guise d'introduction à l'univers de Boby Lapointe, je t'offre de voir notre ami Cricri, alias Christian Godart, interprète patenté de l'homme de Pézenas dans un petit survol de la vie et des chansons de Boby Lapointe .



Et curieuse histoire, que celle de cette « Revanche »... de cheval, elle est la chanson de quelqu'un qui a pu s'échapper de l'enfer du travail et qui, tels Valdo par exemple et ceux de la Fraternité des Pauvres, a laissé-là la richesse matérielle et toutes ses babioles pour s'en aller parler aux hommes. Mais l'homme ne manque pas d'humour et , comme je pourrais le faire avec toi, il joue des tours avec son ami le chien au bourgeois qui passe et paye une de ces babioles de pacotille, un de ces musts du bonheur en boîte au chien... lequel s'en fout... Et le « bourgeois qui passe », le riche soucieux de sa respectabilité et de celle de tous ses gadgets (car il n'est pas que par ses gadgets), s'étouffe de rage...

J'espère complètement, dit Lucien l'âne en riant de toutes ses dents et finissant de mâcher le croissant excédentaire dont le chien n'avait plus voulu. Mais enfin il y a quand même du bon dans le croissant...

Bien évidemment... On ne saurait mépriser la nourriture, ni la cuisine, ni la pâtisserie... Ni rien du genre. Et on parlera du vin un autre jour... Ce qui est méprisable, c'est de vouloir en tirer profit... Et donc, en toute logique, il mendie... Ce qui n'est rien d'autre que demander... Un juste échange, un troc mystérieux...que ce monde pourri jusqu'à la moelle par l'avidité n'arrive même pas à percevoir... Le geste de donner (un croissant au chien) est en soi une revanche contre toutes ces humiliantes façons de faire payer pour tout et pour rien afin , écoute-moi bien, afin de « gagner sa vie ». Quelle absurdité ! Quel immense mensonge ! Boris Vian avait réglé cette histoire de « gagner sa vie » en disant :
« Il vaudrait mieux gagner sa vie
Mais ma vie, je l’ai, moi, ma vie
J’ai pas besoin de la gagner
C’est pas un problème du tout
La seule chose qui en soit pas un
C’est tout le reste, les problèmes
... »

Ce monde est bâti sur un mensonge, celui-là précisément de faire croire aux gens qu'il faudrait gagner sa vie, alors qu'il ne s'agit que d'enrichir les riches... C'est encore une intox, un effet de la propagande qu'ils utilisent et diffusent par tous leurs médias (de l'école à la télé, en passant par la chaire – très orwelliennement dite de « vérité », quand elle ne véhicule que le mensonge)... L'être est l'être, l'existant est existant (sinon il ne serait pas) et c'est la honte de ce monde de tricher pareillement. C'est pour imposer cette contre-vérité que les riches ont déclenché cette Guerre de Cent Mille Ans qu'ils (les riches) mènent contre les pauvres pour imposer leur richesse, leur accaparement, leur domination et l'infecte exploitation qu'ils développent de plus en plus au fil du temps... Décidément, il faut que nous tissions le linceul de ce vieux monde toxique, perclus de richesses, malade, cirrhotique et cacochyme (heureusement).


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Le lundi, je mendie
Le mardi, je mendie
Et le mercredi, et le jeudi
Le vendredi, le samedi
Mais quand c'est que c'est dimanche
Je paye un croissant au chien
Le chien lui il s'en fout...
Ça ou du pain...
Mais le bourgeois qui passe
Sur le trottoir d'en face
Ça le fout en pétard
C'est rigolard
Et j'en jouis
Toute la nuit
Jusqu'au lundi !

Le lundi, je mendie... bof...

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/5/1 - 13:17



Language: Italian

Traduction italienne de l'Anonyme Toscan du 21ème Siècle
11 octobre 2017 00:45

LA RIVINCITA

Io mèndico il lunedì
e mèndico il martedì,
il mercoldì e il giovedì,
il venerdì e il sabadì
ma quando vien domenica
pago una brioscia al cane
gl'importasega, al cane
di questo e del pane...
ma il borghese che passa
sul marciapiè di fronte
s'incazza come una jena
e è proprio buffo
e io ci godo
tutta la notte
fino al lunedì!

Io mèndico il lunedì...uff...

2017/10/11 - 00:45




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