Nei villaggi in val di Susa guardano passare i treni
del tutto deserti per Lione
da una casa vicina un'anziana li vede
e si chiede perché, ormai per abitudine
E per un istante ritorna la voglia di dire no
a un'alta velocità
Passano vuoti e veloci i treni per Lione
Nelle case abbandonate si preparano rifugi
e paglia e carote per viaggi a dorso di mulo
dentro ad un vecchio tunnel
dormire su paglia il ricordo di un tè sembra un incantesimo
E per un istante ritorna la voglia di dire no
a un'alta velocità
Passano vuoti e veloci i treni per Lione
Nei villaggi in val di Susa guardano passare
i treni per Lione
del tutto deserti per Lione
da una casa vicina un'anziana li vede
e si chiede perché, ormai per abitudine
E per un istante ritorna la voglia di dire no
a un'alta velocità
Passano vuoti e veloci i treni per Lione
Nelle case abbandonate si preparano rifugi
e paglia e carote per viaggi a dorso di mulo
dentro ad un vecchio tunnel
dormire su paglia il ricordo di un tè sembra un incantesimo
E per un istante ritorna la voglia di dire no
a un'alta velocità
Passano vuoti e veloci i treni per Lione
Nei villaggi in val di Susa guardano passare
i treni per Lione
Language: French
Version française – LES TRAINS POUR LYON (VAL DE SUSE – 2050) – Marco Valdo M.I. – 2012
Chanson italienne – I treni per Lione (Val di Susa 2050) – Lello Vitello – 2012
Texte de Lello Vitello
Sur l'air de "I Treni di Tozeur" di Franco Battiato e Alice.
Hôte d'honneur : il Vitellino (le Petit Veau) – Lello Vitello
Chanson italienne – I treni per Lione (Val di Susa 2050) – Lello Vitello – 2012
Texte de Lello Vitello
Sur l'air de "I Treni di Tozeur" di Franco Battiato e Alice.
Hôte d'honneur : il Vitellino (le Petit Veau) – Lello Vitello
Lucien l'âne mon ami, il te faudra écouter cette chanson sans attendre. Et sache que j'ai dû la traduire dans le même délai. Sans doute, te demandes-tu le pourquoi de pareille promptitude, d'une telle urgence...
On ne saurait mieux dire, dit Lucien l'âne en ricanant un peu de toutes ses dents plantées à la file tout autour de son museau.
Je m'empresse de répondre à ton inquiète sollicitation implicite. Il y a à cela deux raisons, au moins... La première, c'est qu'il s'agit d'une chanson de Lello Vitello, dont je n'ignore pas que tu l'aimes bien.
En effet, dit Lucien l'âne en souriant de toutes ses dents plantées à la file tout autour de son museau. C'est la pure vérité, je te l'accorde. J'apprécie beaucoup Lello Vitello. Mais, dis-moi, Marco Valdo M.I., mon ami, quelle est la deuxième de ces innombrables raisons ?
Ensuite, eh bien, ensuite, c'est le contenu de la chanson de Lello Vitello... Cette histoire des TGV en Val de Suse (un train à plus de trois cents à l'heure qui irait de Lyon à Turin ou l'inverse) et de l'incroyable et interminable lutte que les habitants mènent là-bas pour sauver leur vallée, leurs villages, leurs terres et leurs vies de cette invasion militaro-ferroviaire... Il y a déjà un quart de siècle que la vallée et les montagnes disent non à cette machinerie envahissante, à cette colonisation capitaliste des montagnes. Mais que faire d'autre que de lever l'étendard de la révolte quand on sait que toute cette destruction paysagère et humaine n'a d'autre raison qu'une avidité lucrative... On parlait en milliards d'Euros...
Des milliards d'Euros ?, dit Lucien l'âne. Ça doit grouiller autour d'un tel festin... Ça ne doit pas être perdu pour tout le monde...
Tu m'as interrompu un peu vite... Je disais : on parlait en milliards d'Euros... au début. Maintenant, on parle en dizaine de milliards d'Euros...
Des dizaines de milliards d'Euros ? Ça doit grouiller encore dix fois plus autour d'un tel gâteau... Ça ne doit pas être perdu pour tout le monde... mais au fait, qui va payer tous ces milliards ?
En finale, c'est simple... La réponse est toujours la même à ce genre de question... Ceux qui vont payer ? Les pauvres. Rappelle-toi : on est dans la Guerre de Cent Mille Ans – 100.000 ans. Alors, c'est très logiquement les pauvres qui vont devoir payer tout ça. Les pauvres, ceux-là même à qui ont demande déjà d'entretenir l'État des riches (l'Europe des riches... aussi), ceux à qui on impose par la force des lois et des armes, d'entretenir les riches, leurs familles, leurs descendances, leurs nervis, leurs sbires, leurs valets et leurs chiens.
Voilà donc un étrange retournement des choses, dit l'âne Lucien ébahi. Habituellement, c'est un monsieur fortuné (même relativement) qui entretient la danseuse et parfois même, plusieurs. Mais ici, c'est l'inverse. Ce sont les pauvres qui doivent entretenir les riches... Mais dans le fond, c'est logique... C'est la pauvreté des uns qui crée la richesse des autres... C'est juste : combien faut-il de pauvres pour faire un riche ?
Et ce n'est pas tout... Il faut aussi tenir compte des expropriations, des destructions... C'est la logique des grands projets... Derrière chaque grand projet, il y a une grande rapine... Souviens-toi du Canal de Panama et des malheurs qu'il a engendrés... Et ces gares calatravesques qui détruisent les quartiers populaires pour donner de l'air à des horreurs gigantesques destinées à flatter quelques égos mégalomanes et à verser des milliards encore et encore dans les mêmes poches sans fond. Et derrière tout ça, les mêmes gens qui terrorisent la Grèce, qui effrayent le reste des peuples d'Europe, qui les assomment à coups de dettes inventées. Ah, l'invention ! La belle affaire ! Les belles affaires à faire avec l'invention. L'invention, c'est le progrès, c'est la modernité, c'est le racket organisé. Tel est le sens du progrès et de la modernité.
Mais, je pensais que le progrès, l'invention, la modernité et tout ça, c'était nécessaire, c'était le futur radieux de l'humanité... Et voilà que ça ressemble tout-à-fait au contraire...
Mais souviens-toi, Lucien l'âne, mon ami, de 1984, ce portrait sans fard et prémonitoire de la société actuelle... Où le Ministère de la Paix menait la guerre... Où est mise à nu la perversion du langage par les hauts-parleurs, par les médias des dominants (riches ou puissants, c'est du pareil au même)... En fait, tous ces discours sur la modernité, l'invention, le progrès... c'est du flanc... C'est propagande, publicité et compagnie. Chants des sirènes et des lobbies... La Guerre de Cent Mille Ans se mène aussi par la persuasion... et la culpabilisation des adversaires, de ceux qui résistent, de ceux qui refusent de s'incliner... La Guerre de Cent Mille Ans se déroule jusque dans les maisons, jusque dans les écoles... Elle envahit tout et s'immisce dans les consciences... C'est la technique des croisades... Sus à l'infidèle ! Sus à l'incroyant ! Montjoie ! Saint denis ! Santiago ! Saint George ! Boo-Ya ! Semper fi ! Oorah ! Sieg Heil ! Banzai ! Cela dit, vois-tu Lucien l'âne, mon ami, et c'est là la vraie difficulté, c'est que dans le monde de la Guerre de Cent Mille Ans, comme Orwell l'a très bien vu, si les mots eux-mêmes sont comme neutres ou comme objectifs, tout va dépendre de la manière dont ils sont reçus par le récepteur, si ce dernier par exemple leur accorde une valeur, un signe positif ou négatif, en quelque sorte un a priori, un pré-jugé. Il suffit alors que l'on recouvre les mots, qu'on enduise les mots d'une couche de négatif ou de positif - par exemple via le prêche, la presse, la télé, la radio, l'école, la rumeur... pour que – pour nombre de gens – la réalité dont on couvre ce mot devienne elle-même « négative » ou « positive » ou soit ressentie et interprétée comme telle. On peut nuancer les choses, mais ça fonctionne bien ainsi. Reste alors à disposer des instruments pour étendre cette couche au travers de la société... Et qui dans la Guerre de Cent Mille Ans dispose de tous ces instruments ?
Je me disais bien que les dés étaient pipés, qu'on jouait au poker-menteur social, que les puissants, les riches établissaient le jeu, les règles du jeu et détenaient les cartes... et arrangeaient les choses à leur gré. Voilà d'où me vient cette impression de malaise social, cette impression que ce vieux monde est un monde tricheur, une embrouille, une duperie, une sorte d'escroquerie majuscule... Un monde où, si on est pauvre, si on est du côté des pauvres, quand on joue selon les règles établies, on ne peut que perdre. En somme, e monde me donne la sensation de ne pas être notre monde, mais celui des riches... et voilà d'où vient cette nécessité de lui tisser chaque jour son suaire à ce vieux monde cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
On ne saurait mieux dire, dit Lucien l'âne en ricanant un peu de toutes ses dents plantées à la file tout autour de son museau.
Je m'empresse de répondre à ton inquiète sollicitation implicite. Il y a à cela deux raisons, au moins... La première, c'est qu'il s'agit d'une chanson de Lello Vitello, dont je n'ignore pas que tu l'aimes bien.
En effet, dit Lucien l'âne en souriant de toutes ses dents plantées à la file tout autour de son museau. C'est la pure vérité, je te l'accorde. J'apprécie beaucoup Lello Vitello. Mais, dis-moi, Marco Valdo M.I., mon ami, quelle est la deuxième de ces innombrables raisons ?
Ensuite, eh bien, ensuite, c'est le contenu de la chanson de Lello Vitello... Cette histoire des TGV en Val de Suse (un train à plus de trois cents à l'heure qui irait de Lyon à Turin ou l'inverse) et de l'incroyable et interminable lutte que les habitants mènent là-bas pour sauver leur vallée, leurs villages, leurs terres et leurs vies de cette invasion militaro-ferroviaire... Il y a déjà un quart de siècle que la vallée et les montagnes disent non à cette machinerie envahissante, à cette colonisation capitaliste des montagnes. Mais que faire d'autre que de lever l'étendard de la révolte quand on sait que toute cette destruction paysagère et humaine n'a d'autre raison qu'une avidité lucrative... On parlait en milliards d'Euros...
Des milliards d'Euros ?, dit Lucien l'âne. Ça doit grouiller autour d'un tel festin... Ça ne doit pas être perdu pour tout le monde...
Tu m'as interrompu un peu vite... Je disais : on parlait en milliards d'Euros... au début. Maintenant, on parle en dizaine de milliards d'Euros...
Des dizaines de milliards d'Euros ? Ça doit grouiller encore dix fois plus autour d'un tel gâteau... Ça ne doit pas être perdu pour tout le monde... mais au fait, qui va payer tous ces milliards ?
En finale, c'est simple... La réponse est toujours la même à ce genre de question... Ceux qui vont payer ? Les pauvres. Rappelle-toi : on est dans la Guerre de Cent Mille Ans – 100.000 ans. Alors, c'est très logiquement les pauvres qui vont devoir payer tout ça. Les pauvres, ceux-là même à qui ont demande déjà d'entretenir l'État des riches (l'Europe des riches... aussi), ceux à qui on impose par la force des lois et des armes, d'entretenir les riches, leurs familles, leurs descendances, leurs nervis, leurs sbires, leurs valets et leurs chiens.
Voilà donc un étrange retournement des choses, dit l'âne Lucien ébahi. Habituellement, c'est un monsieur fortuné (même relativement) qui entretient la danseuse et parfois même, plusieurs. Mais ici, c'est l'inverse. Ce sont les pauvres qui doivent entretenir les riches... Mais dans le fond, c'est logique... C'est la pauvreté des uns qui crée la richesse des autres... C'est juste : combien faut-il de pauvres pour faire un riche ?
Et ce n'est pas tout... Il faut aussi tenir compte des expropriations, des destructions... C'est la logique des grands projets... Derrière chaque grand projet, il y a une grande rapine... Souviens-toi du Canal de Panama et des malheurs qu'il a engendrés... Et ces gares calatravesques qui détruisent les quartiers populaires pour donner de l'air à des horreurs gigantesques destinées à flatter quelques égos mégalomanes et à verser des milliards encore et encore dans les mêmes poches sans fond. Et derrière tout ça, les mêmes gens qui terrorisent la Grèce, qui effrayent le reste des peuples d'Europe, qui les assomment à coups de dettes inventées. Ah, l'invention ! La belle affaire ! Les belles affaires à faire avec l'invention. L'invention, c'est le progrès, c'est la modernité, c'est le racket organisé. Tel est le sens du progrès et de la modernité.
Mais, je pensais que le progrès, l'invention, la modernité et tout ça, c'était nécessaire, c'était le futur radieux de l'humanité... Et voilà que ça ressemble tout-à-fait au contraire...
Mais souviens-toi, Lucien l'âne, mon ami, de 1984, ce portrait sans fard et prémonitoire de la société actuelle... Où le Ministère de la Paix menait la guerre... Où est mise à nu la perversion du langage par les hauts-parleurs, par les médias des dominants (riches ou puissants, c'est du pareil au même)... En fait, tous ces discours sur la modernité, l'invention, le progrès... c'est du flanc... C'est propagande, publicité et compagnie. Chants des sirènes et des lobbies... La Guerre de Cent Mille Ans se mène aussi par la persuasion... et la culpabilisation des adversaires, de ceux qui résistent, de ceux qui refusent de s'incliner... La Guerre de Cent Mille Ans se déroule jusque dans les maisons, jusque dans les écoles... Elle envahit tout et s'immisce dans les consciences... C'est la technique des croisades... Sus à l'infidèle ! Sus à l'incroyant ! Montjoie ! Saint denis ! Santiago ! Saint George ! Boo-Ya ! Semper fi ! Oorah ! Sieg Heil ! Banzai ! Cela dit, vois-tu Lucien l'âne, mon ami, et c'est là la vraie difficulté, c'est que dans le monde de la Guerre de Cent Mille Ans, comme Orwell l'a très bien vu, si les mots eux-mêmes sont comme neutres ou comme objectifs, tout va dépendre de la manière dont ils sont reçus par le récepteur, si ce dernier par exemple leur accorde une valeur, un signe positif ou négatif, en quelque sorte un a priori, un pré-jugé. Il suffit alors que l'on recouvre les mots, qu'on enduise les mots d'une couche de négatif ou de positif - par exemple via le prêche, la presse, la télé, la radio, l'école, la rumeur... pour que – pour nombre de gens – la réalité dont on couvre ce mot devienne elle-même « négative » ou « positive » ou soit ressentie et interprétée comme telle. On peut nuancer les choses, mais ça fonctionne bien ainsi. Reste alors à disposer des instruments pour étendre cette couche au travers de la société... Et qui dans la Guerre de Cent Mille Ans dispose de tous ces instruments ?
Je me disais bien que les dés étaient pipés, qu'on jouait au poker-menteur social, que les puissants, les riches établissaient le jeu, les règles du jeu et détenaient les cartes... et arrangeaient les choses à leur gré. Voilà d'où me vient cette impression de malaise social, cette impression que ce vieux monde est un monde tricheur, une embrouille, une duperie, une sorte d'escroquerie majuscule... Un monde où, si on est pauvre, si on est du côté des pauvres, quand on joue selon les règles établies, on ne peut que perdre. En somme, e monde me donne la sensation de ne pas être notre monde, mais celui des riches... et voilà d'où vient cette nécessité de lui tisser chaque jour son suaire à ce vieux monde cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LES TRAINS POUR LYON (VAL DE SUSE – 2050)
Les villages du Val de Suse
Regardent passer les trains
Parfaitement déserts pour Lyon
D'une maison voisine, une vieille les voit
Et se demande pourquoi,
Par habitude désormais.
Et pour un instant revient l'envie de dire non
à un Train Grande Vitesse
Passent vides et rapides les trains pour Lyon
Dans les maisons abandonnées on prépare des refuges et
Paille et carottes pour les voyages à dos de mulet
Dormir sur la paille dans un vieux tunnel,
Le souvenir d'un thé semble un enchantement
Et pour un instant revient l'envie de dire non
à un Train Grande Vitesse
Passent vides et rapides les trains pour Lyon
Les villages en Val de Suse regardent passer
Les trains pour Lyon
Les villages du Val de Suse
Regardent passer les trains
Parfaitement déserts pour Lyon
D'une maison voisine, une vieille les voit
Et se demande pourquoi,
Par habitude désormais.
Et pour un instant revient l'envie de dire non
à un Train Grande Vitesse
Passent vides et rapides les trains pour Lyon
Dans les maisons abandonnées on prépare des refuges et
Paille et carottes pour les voyages à dos de mulet
Dormir sur la paille dans un vieux tunnel,
Le souvenir d'un thé semble un enchantement
Et pour un instant revient l'envie de dire non
à un Train Grande Vitesse
Passent vides et rapides les trains pour Lyon
Les villages en Val de Suse regardent passer
Les trains pour Lyon
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/3/19 - 15:25
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sull'aria de "I Treni di Tozeur" di Franco Battiato e Alice. Ospite d'onore, il Vitellino!