Language   

La Justice

Germano Bonaveri
Language: Italian


Germano Bonaveri

List of versions


Related Songs

Alekos
(Germano Bonaveri)
La ballata delle rivolte
(Resto Mancha)
Le Diable
(Germano Bonaveri)


[2011]

Album L'ora dell'ombra rossa
cd


Testo e musica: Germano Bonaveri
La domenica del mercato
giunse drammatica la notizia
che un commando mascherato
aveva rapito Mamma Giustizia.
La folla attonita rimase immobile
mentre la stavano portando via,
prigioniera di qualche nobile,
a fare la dama di compagnia.

I plutocrati prontamente
commissariarono l’informazione,
prova ne fu che la povera gente
cadde ben presto in confusione.
I più imbecilli addirittura
accolsero il fatto con euforia:
una strisciante dittatura
toglieva di mezzo la democrazia.

Mamma Giustizia era donna di mondo
e fece virtù di necessità:
col suo magnifico culo rotondo
si aprì le porte alla felicità.
A nove mesi da quell’intrigo
giunsero i frutti del suo gran daffare:
li battezzò Condanna e Castigo,
figli illegittimi del rancore.

Bella Signora,
non aver fretta,
che verrà il tempo
della vendetta.

Più per talento che per fortuna
fu la prescelta dell’Imperatore:
ora per tutti era la Regina
tra le puttane del suo Signore.

Guardò Condanna adolescente
corteggiata dai ruffiani
e Castigo insofferente
allontanarli come cani.

Fu in quegli attimi interminabili
che decise di agire in fretta,
e fosse una figlia degli invisibili
a dover compiere la vendetta.

Una domenica a lei propizia
prese la strada per il mercato:
la sera stessa Mamma Giustizia
recava in grembo il suo peccato.
Alla corte del Gran Sultano
nessuno seppe la verità:
solo alla nascita parve un po’ strano
che lei volesse chiamarla Equità.

Bella Signora
non indugiare,
è giunto il tempo
di ritornare.

Tutto accadde velocemente,
si gridò al colpo di stato:
alla presenza di tutta la gente
il tiranno fu processato.
La sentenza fu esemplare
Equità ne fu testimone
toccò a Condanna quantificare
quindi a Castigo l’esecuzione.

Corse rapida la notizia
nella piazza del mercato:
era tornata Mamma Giustizia
e l’imperatore decapitato.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/2/19 - 11:36



Language: French

Version française – LA JUSTICE – Marco Valdo M.I. – 2011
Chanson italienne – LA-JUSTICE – Germano Bonaveri
Texte et musique : Germano Bonaveri.

Voici une chanson tirée de L'ORA DELL'OMBRA ROSSA... Elle s'intitule LA JUSTICE, y compris dans la version italienne...

Voilà qui est bien curieux, dit Lucien l'âne en secouant ses naseaux fumants dans ce matin d'hiver.

C'est curieux, en effet. J'ai moi-même été surpris au départ quand j'ai vu que les titres des onze chansons italiennes de Bonaveri étaient tous en français. Mais cette curiosité s'explique aisément, puisqu'il s'agit des personnages, des figures tirées du tarot de Marseille... Un des plus anciens tarots connus et tant que j'y suis, je te rappelle quoique tu doives en savoir mille fois plus que moi sur la divination, toi l'ensorcelé, je te rappelle donc que le tarot a deux usages : celui commun à tous les jeux de cartes... C'est-à-dire justement de jouer – lieu de loisir et de lien social ; et celui d'instrument de divination.

Évidemment que je sais tout cela. Tu me prends pour un homme ? J'ai quelques lumières sur la divination et la sorcellerie, sans compter que je connais aussi les mystères de l'antique Grèce, y ayant été initié quand l'Ionie était un des hauts lieux de la Grèce, d'où vinrent rien moins qu'Anaximandre, Anaximène, Leucippe, Héraclite, Anaxagore, Pythagore et Thalès. Je te dis ça, car comme souvent déjà je te l'ai révélé, je les ai croisés et même, pour certains, véhiculés sur mon dos poilu. Mais que cela ne te retienne pas et continue donc à m'expliquer...

Donc, je disais, le tarot est instrument de divination et c'est dans ce rôle qu'il apparaît dans les chansons de Germano Bonaveri, tout comme il apparaît dans l'excellent livre d'Italo Calvino – auquel comme tu sais, d'étranges secrets me lient. Ce livre s'intitule « Il castello dei destini incrociati », « Le château des destins croisés ». Tout un livre bâti sur le tarot, tout un album construit sur le même tarot... Le tarot dit de Marseille, un des plus anciens connus... Voilà pourquoi les titres sont en français, même en italien. Mais cette chanson intitulée LA JUSTICE, comme on le verra, parle des rapports entre la Justice et le Pouvoir, situation des plus complexes et des plus ambiguës. Je te résume les deux positions : du point de vue du pouvoir, la Justice est une simple auxiliaire et si elle doit s'appliquer à tout le monde, elle ne peut s'appliquer au pouvoir lui-même, lequel se considère comme son maître.

En somme, dit Lucien l'âne, le pouvoir se considère hors d'atteinte de la Justice... et c'est bien ce qui se passe quand la Justice est serve.

Exactement. Quand la Justice est à la botte (n'y vois, je t'en prie aucune allusion...), le pouvoir ou son incarnation, dit à la Justice ce qu'elle peut faire, ce qu'elle doit faire et ce qu'elle ne peut pas faire, ce qu'elle doit ignorer... C'est là que la Justice devient aveugle. Quand on bande les yeux et plus encore, quand on les lui crève.

Et que se passe-t-il dans le cas contraire, quand la Justice relève la tête, retrouve sa dignité et fait ce pourquoi elle est là ?

C'est l’autre position évoquée plus... Quand la Justice ne soucie pas des injonctions du pouvoir, quand la Justice n'est pas serve, quand elle peut agir en toute conscience, en toute liberté de paroles et d'action... C'est la conclusion de notre chanson : « Dame Justice est revenue – Et l'empereur décapité. »... Enfin, je te renvoie à la chanson qui en dit bien plus que ça : elle parle d'équité, de révolution, de coup d'état, de dictature, de démocratie dévoyée... Bref, elle parle de notre quotidien...

Je vois, je vois, dit Lucien l'âne... La justice, quelle belle dame, quelle égérie... Il lui faudrait se débarrasser de ses chaînes en or et refuser d'appliquer la loi des riches, refuser de prendre leur parti dans cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres... Elle devrait refuser d'être leur servante et dire qu'il est injuste d'accumuler les choses, injuste de vouloir dominer les autres, injuste d'exploiter les gens, injuste de tirer des profits, injuste d'accaparer les biens communs... voilà aussi pourquoi j'aime bien cette chanson, et pourquoi, quand même, il nous faut tisser – comme les Canuts – le linceul de ce vieux monde inique, léonin, truqueur, injuste et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
LA JUSTICE

Le dimanche au marché
Arriva dramatique la notice
Qu'un commando masqué
Avait enlevé Dame Justice.
La foule estomaquée resta sans voix
Tandis qu'on l'emmenait,
Prisonnière d'un petit roi
Dame de compagnie au palais.

Les ploutocrates rapidement
Contrôlèrent l'information
Le résultat ne se fit pas attendre longtemps
Les pauvres gens tombèrent en confusion.
Les plus imbéciles se rassurant
Prirent le fait avec euphorie
Une dictature en rampant
Chassa la démocratie.

Dame Justice n'était pas un laideron
Elle fit de vertu nécessité
De son magnifique cul rond
Elle s'ouvrit les portes de la félicité.
Neuf mois après cette dévotion
Arrivèrent les fruits de ce bonheur.
Elle les baptisa Châtiment et Condamnation
Enfants illégitimes de la rancœur.

Belle Dame
Ayez confiance,
Car il viendra le temps
De la vengeance.

Plus par talent que par chance
Elle fut la favorite de l'Empereur
Maintenant elle est la Reine
Des putains de Sa Grandeur.

Elle garda Condamnation adolescente
Courtisée par les ruffians assassin
Châtiment qui s'impatiente
Les chasse comme des chiens.

Ce fut en ces instants interminables
Qu'elle décida d'agir avec diligence
Et ce fut une fille des invisibles
Qui dut exécuter la vengeance.

Un dimanche qui lui était propice
Elle se mit en route pour le marché
Le soir même, Dame Justice
Porta dans son giron son péché.
À la cour du Grand Sultan
Personne ne savait la vérité
À sa naissance, pourtant, il parut un peu étonnant
Qu'elle voulut l'appeler Équité.

Belle Dame
Il ne faut pas tarder
Le temps est venu
De retourner.

Tout se passa rapidement
Le coup d'État fut dénoncé
En présence de tous les gens
Le tyran fut condamné.
La sentence fut exemplaire
Équité témoigna de l'affaire
Il revint à Condamnation de fixer
Et donc, à Châtiment d'exécuter.

La nouvelle est parvenue
Sur la place du marché
Dame Justice est revenue
Et l'empereur décapité.

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/2/19 - 11:45




Main Page

Please report any error in lyrics or commentaries to antiwarsongs@gmail.com

Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.




hosted by inventati.org