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Douce maison

Anne Sylvestre
Langue: français


Anne Sylvestre

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‎[1978]‎
Album “J'ai de bonnes nouvelles”‎

41H5RNCX6ML. SL500 AA300

Racconto di uno stupro…‎
C’était une maison douce
Une maison de bon aloi
Juste ce qu’il faut de mousse
Répartie aux bons endroits
Assez de murs pour connaître
Une chaleur bien à soi
Et ce qu’il faut de fenêtres
Pour regarder sans effroi

Non, non, je n’invente pas
Mais je raconte tout droit

Elle ouvrait parfois sa porte
À ceux qu’elle choisissait
La serrure n’est pas forte
Maison, tu n’as pas de clé
Mais avec sa confiance
Jamais elle ne pensa
Qu’on pût user de violence
Pour pénétrer sous son toit

Non, non, je n’invente pas
Mais je raconte tout droit

Advint qu’un jour de malchance
Une bande s’approcha
On sonne à la porte, on lance
Des coups de pieds ça et là
A plusieurs, on s’encourage
On prétend qu’elle ouvrira
Et commence le saccage
La porte on l’enfoncera

Non, non, je n’invente pas
Mais je raconte tout droit

Sauvagement ils pénètrent
Dévastant tout devant eux
Ils obligent les fenêtres
À s’ouvrir devant le feu
Avec leurs couteaux ils gravent
Des insultes sur les murs
Et s’en vont faisant les braves
Quand tout n’est plus que blessure

Non, non, je n’invente pas
Mais je raconte tout droit

La maison, depuis ce crime
N’a plus d’âme ni de nom
Mais elle n’est pas victime
C’est de sa faute, dit-on
Il paraît qu’elle a fait preuve
D’un peu de coquetterie
Avec sa toiture neuve
Et son jardin bien fleuri

Non, non, je n’invente pas
Mais je raconte tout droit

D’ailleurs, une maison sage
Ne reste pas isolée
Celles qui sont au village
Se font toujours respecter
Quand on n’a pas de serrure
Il faut avoir un gardien
C’est chercher les aventures
Que de fleurir son jardin

Non, non, je n’invente pas
Mais je raconte tout droit

Si vous passez par la route
Et si vous avez du cœur
Vous en pleurerez sans doute
C’est l’image du malheur
Mais rien, pas même vos larmes
Ne lui portera secours
Elle est loin de ses alarmes
Elle est fermée pour toujours

Non, non, je n’invente pas
Mais je raconte tout droit

Si j’ai raconté l’histoire
De la maison violentée
C’est pas pour qu’on puisse croire
Qu’il suffit de s’indigner
Il faut que cela s’arrête
On doit pouvoir vivre en paix
Même en ouvrant sa fenêtre
Même en n’ayant pas de clé

Non, non, je n’invente pas
Moi, je dis ce que je dois

envoyé par Bartleby - 3/1/2012 - 10:35




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