Pour faire une bonne dame patronnesse
Il faut avoir l’œil vigilant
Car comme le prouvent les événements
Quatre-vingt-neuf tue la noblesse
Car comme le prouvent les événements
Quatre-vingt-neuf tue la noblesse
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Pour faire une bonne dame patronnesse
Il faut organiser ses largesses
Car comme disait le duc d'Elbeuf:
« C'est avec du vieux qu'on fait du neuf »
Car comme disait le duc d'Elbeuf:
« C'est avec du vieux qu'on fait du neuf »
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Pour faire une bonne dame patronnesse
C'est qu'il faut faire très attention
A ne pas se laisser voler ses pauvresses
C'est qu'on serait sans situation
A ne pas se laisser voler ses pauvresses
C'est qu'on serait sans situation
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Pour faire une bonne dame patronnesse
Il faut être bonne mais sans faiblesse
Ainsi j'ai dû rayer de ma liste
Une pauvresse qui fréquentait un socialiste
Ainsi j'ai dû rayer de ma liste
Une pauvresse qui fréquentait un socialiste
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Pour faire une bonne dame patronnesse
Mesdames tricotez tout en couleur caca d'oie
Ce qui permet le dimanche à la grand-messe
De reconnaître ses pauvres à soi,
Ce qui permet le dimanche à la grand-messe
De reconnaître ses pauvres à soi.
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Il faut avoir l’œil vigilant
Car comme le prouvent les événements
Quatre-vingt-neuf tue la noblesse
Car comme le prouvent les événements
Quatre-vingt-neuf tue la noblesse
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Pour faire une bonne dame patronnesse
Il faut organiser ses largesses
Car comme disait le duc d'Elbeuf:
« C'est avec du vieux qu'on fait du neuf »
Car comme disait le duc d'Elbeuf:
« C'est avec du vieux qu'on fait du neuf »
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Pour faire une bonne dame patronnesse
C'est qu'il faut faire très attention
A ne pas se laisser voler ses pauvresses
C'est qu'on serait sans situation
A ne pas se laisser voler ses pauvresses
C'est qu'on serait sans situation
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Pour faire une bonne dame patronnesse
Il faut être bonne mais sans faiblesse
Ainsi j'ai dû rayer de ma liste
Une pauvresse qui fréquentait un socialiste
Ainsi j'ai dû rayer de ma liste
Une pauvresse qui fréquentait un socialiste
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Pour faire une bonne dame patronnesse
Mesdames tricotez tout en couleur caca d'oie
Ce qui permet le dimanche à la grand-messe
De reconnaître ses pauvres à soi,
Ce qui permet le dimanche à la grand-messe
De reconnaître ses pauvres à soi.
Et un point à l'envers
Et un point à l'endroit
Un point pour Saint Joseph
Un point pour Saint Thomas
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2011/12/16 - 20:06
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Parole e musica di Jacques Brel
Nell'album intitolato “La Valse à mille temps”
Eh bine, tout d'abord, laisse-moi te rappeler qu'en matière de catholicité bêlante, Jacques Brel avait eu sa dose dans sa jeunesse... C'est sans doute à cela qu'il faut attribuer à ses débuts une certaine mièvrerie et par la suite, une causticité réjouissante. Il faut avoir le souvenir ou l'écho de ce conformisme empesé dans lequel baignait (et baigne encore pour beaucoup), cette Belgique, dont je ne te répéterai pas ce qu'en disait Charles Baudelaire... Mais enfin, Brel, c'est autre chose, il était né dedans, comme on dit par ici. Et j'ajouterais, il a grandi dedans. Mais comme l'on sait, les plus belles roses poussent sur un terreau fertile.
Je peux te le confirmer, moi qui suis un des plus anciens chasseur de roses de tous les temps...., dit Lucien l'âne en riant.
Donc, Brel, par un vigoureux écœurement est passé du catéchumène ua bouffeur de curés...
À mon sens, dit Lucien l'âne, il ne doit pas être le seul... J'en ai même rencontré beaucoup de ces personnes auxquelles la religion catholique, toute engoncée dans ses pompes, donne la nausée... et chez qui elle suscite un formidable sentiment de révolte.
Bref, Brel était de ceux-là. Il connaissait en quelque sorte le mal, de l'intérieur. Et c'est utile parfois et en l'occurrence, cette fois pour démonter tout un arsenal de pieuse pudibonderie et d'arrogance sociale. Ainsi donc et pour ta gouverne, je préciserai que la dame patronnesse est, généralement, dans une paroisse (c'est le niveau de base), une personne de la partie haute de la société (femme de notable, femme de bourgeois, riche veuve, vieille fille fortunée...), une dame qui entend faire la charité et qui bien évidemment, veut que cela se sache. Il faut tenir son rang, vois-tu et de préférence, plus haut que la voisine. Il y a là de sordides mesquineries... dans ce concours de charité. Rien de pire, Lucien l'âne mon ami, que cette charité qui camoufle les richesses sous une fausse restitution...
Oh, j'en ai vu les ravages en bien des endroits de cette charité qui détruit et les gens et les cœurs...
Elle a ses pauvres, cette dame patronnesse, qu'elle ne pourrait partager et le pauvre, moyennant une certaine dévotion et une servile soumission, pourra bénéficier des étroites largesses de la dame. Voilà démonté un des mécanismes les plus sournois de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches mènent contre les pauvres pour les domestiquer, les exploiter de toutes les façons et mènent entre eux pour être plus respectable que le voisin, plus resplendissant que le riche d'en face... Et sur un autre plan, on peut voir que ce même mécanisme fonctionne pour ces autres dames patronnesses que sont les entreprises, que sont les sociétés et les partis politiques. En ce qui concerne les entreprises, les sociétés, elles agissent comme des dames patronnesses envers les artistes, les créateurs et cela s'appelle le « sponsoring »... Je te fais l'aumône et je fais savoir que c'est moi – je t'oblige à le dire que c'est moi qui t’entretiens... La nausée... et la honte s'abattent sur notre monde comme les criquets sur les récoltes du Sahel. En politique, c'est le clientélisme... La chose n'est pas nouvelle... Brecht l'évoquait dans son excellent livre « Les affaires de Monsieur Jules César », je cite de mémoire. Je te trouve un emploi, une pension, que sais-je... Bien entendu, il doit y avoir la reconnaissance et publique encore... Ainsi, en cherchant bien, tu trouveras des dames patronnesses dans tous les domaines et à tous les niveaux de la société.
Voilà, en effet, qui justifie amplement que cette « dame patronnesse » de Brel figure au rang des CCG. Et que tissions, nous aussi, Et un point à l'envers, Et un point à l'endroit... le linceul de ce vieux monde charitable, respectable, nauséeux et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane