De l'autre côté de l'Atlantique
Dans la fabuleuse Amérique
Brillait d'un éclat fantastique
Le Dollar
Y faisait rêver les gueux en loques
Les marchands de soupe et les loufoques
Dont le cerveau bat la breloque
Le Dollar
Et par milliers de la vieille Europe
Quittant sa ferme et son échoppe
Ou des bas quartiers interlopes,
On part ayant vendu jusqu'à sa chemise
Pour voir le dieu dans son église
Le dieu... Dollar.
Et déjà dans la brume
Du matin blafard
Ce soleil qui s'allume,
C'est un gros Dollar
Il éclaire le monde
de son feu criard
Et les hommes à la ronde
l'adorent sans retard.
On ne perd pas le Nord vous pensez
Juste le temps de s'élancer -
de s'installer, d'ensemencer
Ça part ! - on joue, on gagne, on perd, on triche
Pétrole, chaussettes, terrains en friche
Tout s'achète, tout se vend, on devient riche, -
Dollar !
On met les vieux pneus en conserve - et même,
Grand succès d'avant guerre -
On fait de l'alcool avec la merde -
Dollar !
Jusqu'au Bon Dieu qu'on mobilise -
Et qu'on débite dans chaque église -
Aux enchères comme une marchandise
À coups de dollars !
Mais sur la ville ardente
Dans un ciel blafard
Cette figure démente
C'est le dieu Dollar
Pas besoin de réclame
Pas besoin d'efforts
Il gagne toutes les âmes
Parce qu'il est en or.
Auto, phonos, radio, machines
Trucs chimiques pour faire la cuisine
Chaque maison est une usine
Standard.
A l'aube dans une Ford de série,
On va vendre son épicerie
Et le soir, on retrouve sa chérie.
Standard.
Alors on fait tourner les disques
On s'abrutit sans danger puisque
On est assuré contre tous risques
Veinards !
La vie qui tourne comme une roue
vous éclabousse et vous secoue
Il aime vous rouler dans la boue
Le dieu Dollar.
Quand la nuit sur la ville
Pose son manteau noir
Dans le ciel immobile
Veille le dieu Dollar.
Il hante tous les rêves
Des fous d'ici bas
Et quand le jour se lève
Il est encor là !
On devient marteau. Dans leur folie
Les hommes n'ont plus qu'une seule envie
Un suprême désir dans la vie
De l'or
S'ils s'écoutaient, par tout le monde
On en sèmerait à la ronde
Au fond de la terre profonde
Encor !
On en nourrirait sans relâche
Les chèvres, les brebis et les vaches
Afin qu'au lieu de lait, elles crachent
De l'or !
De l'or partout, de l'or liquide
De l'or en gaz, de l'or solide
Plein les cerveaux et plein les bides
Encor ! encor !
Mais sous un ciel de cendres
Vous verrez un soir
Le dieu Dollar descendre
Du haut de son perchoir
Et devant leurs machines
Sans comprendre encore
Les hommes crever de famine
Sous des montagnes d'or
Dans la fabuleuse Amérique
Brillait d'un éclat fantastique
Le Dollar
Y faisait rêver les gueux en loques
Les marchands de soupe et les loufoques
Dont le cerveau bat la breloque
Le Dollar
Et par milliers de la vieille Europe
Quittant sa ferme et son échoppe
Ou des bas quartiers interlopes,
On part ayant vendu jusqu'à sa chemise
Pour voir le dieu dans son église
Le dieu... Dollar.
Et déjà dans la brume
Du matin blafard
Ce soleil qui s'allume,
C'est un gros Dollar
Il éclaire le monde
de son feu criard
Et les hommes à la ronde
l'adorent sans retard.
On ne perd pas le Nord vous pensez
Juste le temps de s'élancer -
de s'installer, d'ensemencer
Ça part ! - on joue, on gagne, on perd, on triche
Pétrole, chaussettes, terrains en friche
Tout s'achète, tout se vend, on devient riche, -
Dollar !
On met les vieux pneus en conserve - et même,
Grand succès d'avant guerre -
On fait de l'alcool avec la merde -
Dollar !
Jusqu'au Bon Dieu qu'on mobilise -
Et qu'on débite dans chaque église -
Aux enchères comme une marchandise
À coups de dollars !
Mais sur la ville ardente
Dans un ciel blafard
Cette figure démente
C'est le dieu Dollar
Pas besoin de réclame
Pas besoin d'efforts
Il gagne toutes les âmes
Parce qu'il est en or.
Auto, phonos, radio, machines
Trucs chimiques pour faire la cuisine
Chaque maison est une usine
Standard.
A l'aube dans une Ford de série,
On va vendre son épicerie
Et le soir, on retrouve sa chérie.
Standard.
Alors on fait tourner les disques
On s'abrutit sans danger puisque
On est assuré contre tous risques
Veinards !
La vie qui tourne comme une roue
vous éclabousse et vous secoue
Il aime vous rouler dans la boue
Le dieu Dollar.
Quand la nuit sur la ville
Pose son manteau noir
Dans le ciel immobile
Veille le dieu Dollar.
Il hante tous les rêves
Des fous d'ici bas
Et quand le jour se lève
Il est encor là !
On devient marteau. Dans leur folie
Les hommes n'ont plus qu'une seule envie
Un suprême désir dans la vie
De l'or
S'ils s'écoutaient, par tout le monde
On en sèmerait à la ronde
Au fond de la terre profonde
Encor !
On en nourrirait sans relâche
Les chèvres, les brebis et les vaches
Afin qu'au lieu de lait, elles crachent
De l'or !
De l'or partout, de l'or liquide
De l'or en gaz, de l'or solide
Plein les cerveaux et plein les bides
Encor ! encor !
Mais sous un ciel de cendres
Vous verrez un soir
Le dieu Dollar descendre
Du haut de son perchoir
Et devant leurs machines
Sans comprendre encore
Les hommes crever de famine
Sous des montagnes d'or
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2011/10/17 - 22:50
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Paroles et musique de Jean Villard (Gilles)
Interprètes : Gilles et Julien - 1932
et une autre interprétation de Simon Berjeaut
Tiens, Lucien l'âne mon ami, voici une chanson française qui parle du Dollar et pas nécessairement en bien.
Voyons ça, dit Lucien l'âne en souriant de son piano à mandibules. Mais as-tu bien ta tête à toi, Marco Valdo M.I., mon ami, pour avoir un instant imaginé qu'il puisse exister quelqu'un qui trouve de quoi parler en bien de cette sanie appelée Dollar. Le Dollar, c'est le pus de notre monde. Il coule dans ses veines, il l'empoisonne de jour en jour plus encore. Mais au fait, qu'en est-il de cette chanson ? Que dit-elle ?
D'abord, replaçons la dans son contexte. Elle a été écrite en 1932, c'est-à-dire juste au temps de la grande crise financière, tout-à-fait comparable à celle qu'on vit aujourd'hui. Et, c'est une chanson d'une grande force comme on aimerait encore en entendre. En somme, elle dit ce que disait déjà Charles Gounod dans son opéra Faust dans ce fabuleux air du Veau d'Or.. C'est que l'or, le dollar, l'infantile avidité mènent l'humaine nation à sa propre destruction – morale d'abord, mais physique, ensuite. Du moins, c'est ce qu'annonce cette chanson :
Vous verrez un soir
Le dieu Dollar descendre
Du haut de son perchoir
Et devant leurs machines
Sans comprendre encore
Les hommes crever de famine
Sous des montagnes d'or . »
Et l'on peut le vérifier de plus en plus clairement, ces derniers temps, dit Lucien l'âne.
En somme, vois-tu, Lucien l'âne, mon ami, cette chanson est prémonitoire... Elle annonce ces milliards de dollars, de livres, d'euros qui se mettent à rouler de par le monde et à écraser les gens... Regarde ce qu'ils font à la Grèce ! Et spécialement, au peuple de Grèce. Pour ce qui est des Grecs et demain, ce sera notre tour - du moins, les riches en rêvent... Ils les broient, ils les étouffent, ils les assassinent, ils les suicident...
Comme je peux le comprendre, dit Lucien l'âne en se raidissant, c'est encore un épisode de cette foutue Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin d'accroître leurs richesses, d'étendre leurs pouvoirs, de satisfaire leurs caprices, de multiplier leurs privilèges, d'enfler jusqu'au bout du bout de l'univers leurs revenus... Une Guerre sans merci que les riches font aux pauvres afin de pouvoir entreprendre encor et encor, de pouvoir mieux et plus encore exploiter les gens et en tirer les plus immenses profits qui soient... Ainsi, comme tu le vois, il nous faut sans trêve mener notre tâche qui, je te le rappelle des fois que tu l'aurais oublié, de tisser implacablement le linceul de ce vieux monde obèse, adipeux, effondré sur lui-même, lobotomisé par sa propre avidité et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.