Au Conradinum de Dantzig, on jouait à la guerre
À la défense de l'Alcazar de Tolède par le colonel Moscardo
Franquiste notoire, héros des jeunes nazis retranchés dans les pissotières
À chaque récréation, la guerre reprenait au nom de Franco
Affrontement sans merci, simulacre scolaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
Les rouges inlassablement frappaient aux portes des toilettes
Et la Phalange n'en finissait pas de défendre les chiottes
Dans notre école, personne ne voulait être dans les rouges
Tout le monde connaissait la fin du siège
Affrontement sans merci, simulacre scolaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
On avait partagé les enfants
Très exactement en deux camps
Les noirs d'un côté, de l'autre, les rouges
Prémonitoire : j'étais dans les rouges
Affrontement sans merci, simulacre militaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
Jusqu'au vacances d'été chaque jour on se battit
Avec des trêves imposées, il fallait bien faire pipi
On fusillait le héros en fin de matinée, on explosait le donjon après midi
Et hop, au matin suivant, c'était reparti.
Affrontement sans merci, simulacre militaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
L'Alcazar de Tolède du matin jusqu'au soir
C'était toujours la même histoire
Nous on aurait préféré jouer à Guernica
En Junkers, en Heinkels, en piqué les Stukas
Affrontement sans merci, simulacre militaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
À la défense de l'Alcazar de Tolède par le colonel Moscardo
Franquiste notoire, héros des jeunes nazis retranchés dans les pissotières
À chaque récréation, la guerre reprenait au nom de Franco
Affrontement sans merci, simulacre scolaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
Les rouges inlassablement frappaient aux portes des toilettes
Et la Phalange n'en finissait pas de défendre les chiottes
Dans notre école, personne ne voulait être dans les rouges
Tout le monde connaissait la fin du siège
Affrontement sans merci, simulacre scolaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
On avait partagé les enfants
Très exactement en deux camps
Les noirs d'un côté, de l'autre, les rouges
Prémonitoire : j'étais dans les rouges
Affrontement sans merci, simulacre militaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
Jusqu'au vacances d'été chaque jour on se battit
Avec des trêves imposées, il fallait bien faire pipi
On fusillait le héros en fin de matinée, on explosait le donjon après midi
Et hop, au matin suivant, c'était reparti.
Affrontement sans merci, simulacre militaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
L'Alcazar de Tolède du matin jusqu'au soir
C'était toujours la même histoire
Nous on aurait préféré jouer à Guernica
En Junkers, en Heinkels, en piqué les Stukas
Affrontement sans merci, simulacre militaire
La guerre, la guerre, la guerre des pissotières.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 26/5/2011 - 23:04
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Histoires d'Allemagne 36
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 –
l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Voilà un titre qui me dit quelque chose, on dirait comme une réminiscence de La Guerre des Boutons
C'est bien évidemment à elle qu'il est fait référence et au joyeux anarchisme d'Yves Robert, mais aussi plus indirectement, à un autre film, quasi contemporain de cette histoire : Zéro de Conduite video de Jean Vigo, qui fut aussi l'auteur de L'Atalante, films essentiels et fondamentaux.Jean Vigo qui mourut trop jeune, était le fils de l'anarchiste (et anarchiste lui-même)Miguel Almereyda, que l'on suicida en prison en 1917 en raison de sa lutte pacifiste. Voilà, la vraie raison de ce titre, car la chanson rappelle, en effet tout çà. Comme tu le vois, Lucien l'âne mon ami, derrière tous les titres se cache quelque chose qui n'est pas toujours explicitement révélé. Derrière les titres, mais aussi derrière les phrases, les mots, les histoires que l'on raconte ici.
Donc, on va assister à une guerre enfantine..., dit Lucien l'âne en riant de toutes ses dents rangées comme les touches d'un piano, comme lui, à queue.
C'est bien çà. Sauf que, nous sommes au temps du nazisme triomphant et en plein dans la guerre d'Espagne au cours de laquelle un colonel félon, rallié aux généraux criminels, va s'enfermer dans l'Alcazar de Tolède et résister à un siège de plusieurs mois. Jusqu'à l'arrivée des troupes franquistes qui le dégageront de l'encerclement. Ensuite, on passera au massacre systématique des « rouges » sous le commandement du même colonel. C'est cet épisode de la guerre qui est rejoué chaque jour au Conradinum près de Dantzig. Les jeux des enfants – les cow-boys contre les indiens, les gendarmes contre les voleurs, les bons contre les mauvais... Les franquistes contre les républicains. Mais effet du nationalisme, effet du conformisme, effet de la propagande... les enfants reproduisent les conflits des adultes. L'apprentissage de la guerre commence dès l'enfance, dès la plus petite enfance. Et même là, il y a fes gradations, des moments plus palpitants que d'autres... Tu verras dans la chanson que les enfants allemands, sous domiantion, sous pression nazie, auraient préféré jouer à « Guernica ». Tout un programme. . J'arrête là... Laissons courir la réflexion...
Mais quand même, dit Lucien l'âne, jusqu'où va se nicher la Guerre de Cent Mille Ans, jusque dans les pissotières des enfants... Décidément, l'humaine nation est bien folle...
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.