Disse l'albero "C'è da aspettare
che ritornino per lavorare
aspettiamo le loro voci
per passare questo Natale
pensa e impara per imparare
per non farti mai sopraffare"
dalla semina verrà un raccolto
nuovi frutti per cambiare
e fu il primo di sette germogli
il più grande ci insegnò a pensare
e per noi ogni seme era uguale
da far crescere e curare
I miei sette fiori smisero di ondeggiare
ma i loro semi saprò far sbocciare
dopo ogni raccolto ne verrà un altro
dai campi rossi ne verrà un altro
Campi rossi da lavorare
con la mente e le braccia a spianare
se ogni pianta avrà cibo abbastanza
ogni pianta crescerà uguale
e anche ora se ci hanno tagliato
sette piante dai fiori rossi
verrà un giorno che raccoglierà
nuovi fiori nei Campi Rossi
I miei sette fiori smisero di ondeggiare
ma i loro semi saprò far sbocciare
dopo ogni raccolto ne verrà un altro
dai Campi Rossi ne verrà un altro
dopo ogni raccolto ne verrà un altro
dai Campi Rossi ne verrà un altro
dopo ogni raccolto ne verrà un altro
dai Campi Rossi ne verrà un altro
Albero sei forte
resisti al vento e alle tempeste
e le tue fronde aiuteranno
i nuovi semi cresceanno
è il tuo raccolto
Dopo un raccolto ne viene un altro ma il raccolto non viene da solo: bisogna coltivare e faticare. Io, Adelmo Cervi, nipote di questo grande albero questo raccolto l'ho coltivato insieme a tutta la famiglia e tanti altri compagni ma c'è ancora tanto da faticare; da questi germogli bisogna far crescere nuovi germogli perché questo raccolto deve continuare (Adelmo Cervi)
che ritornino per lavorare
aspettiamo le loro voci
per passare questo Natale
pensa e impara per imparare
per non farti mai sopraffare"
dalla semina verrà un raccolto
nuovi frutti per cambiare
e fu il primo di sette germogli
il più grande ci insegnò a pensare
e per noi ogni seme era uguale
da far crescere e curare
I miei sette fiori smisero di ondeggiare
ma i loro semi saprò far sbocciare
dopo ogni raccolto ne verrà un altro
dai campi rossi ne verrà un altro
Campi rossi da lavorare
con la mente e le braccia a spianare
se ogni pianta avrà cibo abbastanza
ogni pianta crescerà uguale
e anche ora se ci hanno tagliato
sette piante dai fiori rossi
verrà un giorno che raccoglierà
nuovi fiori nei Campi Rossi
I miei sette fiori smisero di ondeggiare
ma i loro semi saprò far sbocciare
dopo ogni raccolto ne verrà un altro
dai Campi Rossi ne verrà un altro
dopo ogni raccolto ne verrà un altro
dai Campi Rossi ne verrà un altro
dopo ogni raccolto ne verrà un altro
dai Campi Rossi ne verrà un altro
Albero sei forte
resisti al vento e alle tempeste
e le tue fronde aiuteranno
i nuovi semi cresceanno
è il tuo raccolto
Dopo un raccolto ne viene un altro ma il raccolto non viene da solo: bisogna coltivare e faticare. Io, Adelmo Cervi, nipote di questo grande albero questo raccolto l'ho coltivato insieme a tutta la famiglia e tanti altri compagni ma c'è ancora tanto da faticare; da questi germogli bisogna far crescere nuovi germogli perché questo raccolto deve continuare (Adelmo Cervi)
envoyé par DonQuijote82 - 13/5/2011 - 12:34
Langue: français
Version française – CHAMPS ROUGES – Marco Valdo M.I. – 2011
Chanson italienne – Campi rossi – Casa del vento
Chanson italienne – Campi rossi – Casa del vento
À propos de cette chanson et de l'histoire de ces sept frères assassinés par les fascistes... je voudrais, Lucien l'âne mon ami, te lire un extrait de ma traduction du livre de Piero Calamandrei « Hommes et Villes de la Résistance » (Uomini e Città della Resistenza, republié chez Laterza en 2006). Un morceau de texte à la grandeur poétique et d'une réelle beauté également quant au fond, quant à ce qu'il raconte. Il a un peu la même couleur, la même texture que la chanson des Champs Rouges.
Ce passage raconte le moment où, mis en prison avec ses sept fils, et ignorant encore leur assassinat par les fascistes, vieil Alcide Cervi prétend que ses fils survivront... et je pense bien qu'il avait raison... Ils ont survécu. Je te laisse découvrir ce récit... Il est proprement extraordinaire.
Mais enfin, Marco Valdo M.I., comment est-ce possible ? Tu me dis qu'ils ont été assassinés, ces sept frères et en même temps, tu me dis qu'ils ont survécu...
Quant à savoir, mon ami Lucien l'âne, si réellement les fils de Cervi ont survécu... Tu verras la réponse de Calamandrei et voici la mienne – qui pourrait d'ailleurs être la nôtre et je crois celle des CCG... Les frères Cervi ont survécu au travers de tous ceux qui – « Ora e sempre : Resistenza ! » – aujourd'hui encore et toujours, tissent le linceul de ce vieux monde anomique, avilissant, apoplectique et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
« En ces jours que papa Cervi passa dans la prison de San Tommaso, avant de savoir que ses sept fils étaient morts, il dit dans son langage rude de paysan, des paroles solennelles comme une prophétie :
« Cervi se leva et commença à marcher. A tout moment, il agitait son gros bras de paysan ou se grattait le flanc presque comme si une maille de laine le tourmentait. Il parlait. Ses pensées étaient des pensées modestes. D’un coup, il dit : - Nous sommes ainsi. Nous aimons la liberté.
« Mais il avait parlé avec une telle vigueur qu’il paraissait avoir exprimé une pensée longue et persuasive. Il s’arrêta près de nous.
« Mes sept fils – déclara-t-il – sont des paysans forts. Ils ne craignent pas de souffrir et s’ils sont remis aux Allemands, ils seront conduits en Pologne, ils travailleront sans mourir. Je suis certain qu’ils reviendront.
Après un moment d’incertitude, il continua avec vigueur :
« C’est pourquoi, je vous dis que ces murs tomberont bientôt et les tortionnaires du peuple prendront la place des torturés et nous, nous retournerons dans nos maisons et par notre travail, nous referons tout ce qu’ils nous ont détruit… »1
Peu après, sa prophétie commença à se vérifier. La nuit du 8 janvier, les murs de la prison s’effondrèrent sous les bombes qui tombaient du ciel et les prisonniers se trouvèrent eux aussi, dans la nuit, fondus dans la foule fugitive qui cherchait le salut dans les champs. Parmi ces fugitifs couraient des propos d’Apocalypse : « Les murs de la prison sont tombés en poussière… Châtiment de Dieu… la ville sera bombardée sept fois pour venger les sept frères Cervi… Les bombes ont découvert leurs tombes. » C’était vrai ? Le bombardement avait retiré le peu de terre dont leurs assassins les avaient recouverts en vitesse après leur exécution. Les sept visages, si différents et pourtant si familiers, étaient réapparus.
Dans ce cataclysme d’écroulements et d’incendies courait encore comme une vengeance la sentence ancienne :
Les tombes des Cervi s’étaient découvertes. Les frères Cervi s’étaient levés ; ils retournaient à leurs champs. Tous les sept, derrière leur papa ; tous les sept, invisibles mais présents ; derrière lui, en lui, remobilisés et recomposés en lui.
« C’est pourquoi je vous dis que bientôt ces murs tomberont et les tortionnaires du peuple prendront la place des torturés et nous nous retournerons chez nous et par notre travail, nous referons tout ce qu’ils nous ont détruit. »
Oui, papa Cervi, ta prophétie continuera à se vérifier.
« D’autres murs tomberont, fatalement, sans qu’il soit nécessaire de répandre d’autre sang ; tomberont les murs de l’ignorance, tomberont les murs des nationalismes, tomberont les murs de fortifications, tomberont les murs de la guerre « et nous retournerons chez nous et par notre travail nous referons tout ce qu’ils nous ont détruit. »
Salut à toi, Alcide Cervi ! Tes petits-fils sont déjà des hommes ; le vide d’une génération est comblé. Sur les branches coupées de la vieille souche poussent les feuilles nouvelles. »
(extrait de I fratelli Cervi, récit tiré du discours prononcé par Piero Calamandrei le 17 janvier 1954 au Théâtre Eliseo à Rome)
Ce passage raconte le moment où, mis en prison avec ses sept fils, et ignorant encore leur assassinat par les fascistes, vieil Alcide Cervi prétend que ses fils survivront... et je pense bien qu'il avait raison... Ils ont survécu. Je te laisse découvrir ce récit... Il est proprement extraordinaire.
Mais enfin, Marco Valdo M.I., comment est-ce possible ? Tu me dis qu'ils ont été assassinés, ces sept frères et en même temps, tu me dis qu'ils ont survécu...
Quant à savoir, mon ami Lucien l'âne, si réellement les fils de Cervi ont survécu... Tu verras la réponse de Calamandrei et voici la mienne – qui pourrait d'ailleurs être la nôtre et je crois celle des CCG... Les frères Cervi ont survécu au travers de tous ceux qui – « Ora e sempre : Resistenza ! » – aujourd'hui encore et toujours, tissent le linceul de ce vieux monde anomique, avilissant, apoplectique et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
« En ces jours que papa Cervi passa dans la prison de San Tommaso, avant de savoir que ses sept fils étaient morts, il dit dans son langage rude de paysan, des paroles solennelles comme une prophétie :
« Cervi se leva et commença à marcher. A tout moment, il agitait son gros bras de paysan ou se grattait le flanc presque comme si une maille de laine le tourmentait. Il parlait. Ses pensées étaient des pensées modestes. D’un coup, il dit : - Nous sommes ainsi. Nous aimons la liberté.
« Mais il avait parlé avec une telle vigueur qu’il paraissait avoir exprimé une pensée longue et persuasive. Il s’arrêta près de nous.
« Mes sept fils – déclara-t-il – sont des paysans forts. Ils ne craignent pas de souffrir et s’ils sont remis aux Allemands, ils seront conduits en Pologne, ils travailleront sans mourir. Je suis certain qu’ils reviendront.
Après un moment d’incertitude, il continua avec vigueur :
« C’est pourquoi, je vous dis que ces murs tomberont bientôt et les tortionnaires du peuple prendront la place des torturés et nous, nous retournerons dans nos maisons et par notre travail, nous referons tout ce qu’ils nous ont détruit… »1
Peu après, sa prophétie commença à se vérifier. La nuit du 8 janvier, les murs de la prison s’effondrèrent sous les bombes qui tombaient du ciel et les prisonniers se trouvèrent eux aussi, dans la nuit, fondus dans la foule fugitive qui cherchait le salut dans les champs. Parmi ces fugitifs couraient des propos d’Apocalypse : « Les murs de la prison sont tombés en poussière… Châtiment de Dieu… la ville sera bombardée sept fois pour venger les sept frères Cervi… Les bombes ont découvert leurs tombes. » C’était vrai ? Le bombardement avait retiré le peu de terre dont leurs assassins les avaient recouverts en vitesse après leur exécution. Les sept visages, si différents et pourtant si familiers, étaient réapparus.
Dans ce cataclysme d’écroulements et d’incendies courait encore comme une vengeance la sentence ancienne :
Quand les tombes se découvrent,
Les cadavres se lèvent.
Les cadavres se lèvent.
Les tombes des Cervi s’étaient découvertes. Les frères Cervi s’étaient levés ; ils retournaient à leurs champs. Tous les sept, derrière leur papa ; tous les sept, invisibles mais présents ; derrière lui, en lui, remobilisés et recomposés en lui.
« C’est pourquoi je vous dis que bientôt ces murs tomberont et les tortionnaires du peuple prendront la place des torturés et nous nous retournerons chez nous et par notre travail, nous referons tout ce qu’ils nous ont détruit. »
Oui, papa Cervi, ta prophétie continuera à se vérifier.
« D’autres murs tomberont, fatalement, sans qu’il soit nécessaire de répandre d’autre sang ; tomberont les murs de l’ignorance, tomberont les murs des nationalismes, tomberont les murs de fortifications, tomberont les murs de la guerre « et nous retournerons chez nous et par notre travail nous referons tout ce qu’ils nous ont détruit. »
Salut à toi, Alcide Cervi ! Tes petits-fils sont déjà des hommes ; le vide d’une génération est comblé. Sur les branches coupées de la vieille souche poussent les feuilles nouvelles. »
(extrait de I fratelli Cervi, récit tiré du discours prononcé par Piero Calamandrei le 17 janvier 1954 au Théâtre Eliseo à Rome)
CHAMPS ROUGES
L'arbre dit : « Il faut attendre
Qu'ils reviennent pour travailler
Nous attendons leurs voix
Pour passer ce Noël
Pense et apprends pour apprendre
À ne pas te faire écraser.
De la semence viendra une récolte
De fruits nouveaux qui les remplaceront
Et il y eut le premier des sept bourgeons
Le plus grand nous enseigna à penser
Et pour nous, égal était chaque bourgeon
À faire croître et à soigner.
Mes sept fleurs cessèrent d'ondoyer
Mais leurs semences surent éclore
Après chaque récolte en vient une autre
Des champs rouges en viendra une autre.
Champs rouges à travailler
À aplanir avec le cerveau et les bras
Pour que chaque plante ait assez à boire
Et à présent même s'ils ont coupé
Nos sept plantes aux fleurs rouges
Viendra un jour où refleuriront
De nouvelles fleurs dans les Champs Rouges.
Mes sept fleurs ont cessé d'ondoyer
Mais leurs semences sauront faire éclore
Après chaque récolte, il en viendra une autre
Des Champs Rouges, il en viendra une autre
Après chaque récolte, il en viendra une autre
Des Champs Rouges, il en viendra une autre
Après chaque récolte, il en viendra une autre
Des Champs Rouges, il en viendra une autre
Arbre, sois fort
Résiste au vent et aux tempêtes
Et tes frondes aideront
Les nouvelles semences à croître
C'est ta nouvelle récolte.
L'arbre dit : « Il faut attendre
Qu'ils reviennent pour travailler
Nous attendons leurs voix
Pour passer ce Noël
Pense et apprends pour apprendre
À ne pas te faire écraser.
De la semence viendra une récolte
De fruits nouveaux qui les remplaceront
Et il y eut le premier des sept bourgeons
Le plus grand nous enseigna à penser
Et pour nous, égal était chaque bourgeon
À faire croître et à soigner.
Mes sept fleurs cessèrent d'ondoyer
Mais leurs semences surent éclore
Après chaque récolte en vient une autre
Des champs rouges en viendra une autre.
Champs rouges à travailler
À aplanir avec le cerveau et les bras
Pour que chaque plante ait assez à boire
Et à présent même s'ils ont coupé
Nos sept plantes aux fleurs rouges
Viendra un jour où refleuriront
De nouvelles fleurs dans les Champs Rouges.
Mes sept fleurs ont cessé d'ondoyer
Mais leurs semences sauront faire éclore
Après chaque récolte, il en viendra une autre
Des Champs Rouges, il en viendra une autre
Après chaque récolte, il en viendra une autre
Des Champs Rouges, il en viendra une autre
Après chaque récolte, il en viendra une autre
Des Champs Rouges, il en viendra une autre
Arbre, sois fort
Résiste au vent et aux tempêtes
Et tes frondes aideront
Les nouvelles semences à croître
C'est ta nouvelle récolte.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 16/5/2011 - 18:16
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Il fuoco e la neve
La pianura dei sette fratelli (Gang)
Per i morti di Reggio Emilia (Fausto Amodei) (Sangue del nostro sangue, nervi dei nostri nervi, come fu quello dei Fratelli Cervi)
La ballata dei Fratelli Cervi (Ignazio Buttitta)
Compagni Fratelli Cervi (anonimo)
Papà Cervi raggiunge i sette figli (Eugenio Bargagli)
Sette fratelli (Mercanti di Liquore e Marco Paolini)
Campi rossi (La Casa del vento)
Ai fratelli Cervi, alla loro Italia (Salvatore Quasimodo)
Canzone per Delmo (Filippo Andreani), dedicata ad Adelmo Cervi
I Sette Cervi (anonimo)
Salmodia della speranza (David Maria Turoldo)
Compagni fratelli Cervi (Gianni Rodari)
Nel ricordo della madre (Piero Calamandrei)
Cervi (Paolo Benvegnù)
Milioni di urla (Banda Bassotti)
Ribelli (Riccardo Sgavetti)
Colla stessa naturale concordia con cui fino a ieri avevano coltivato i loro campi, colla stessa pacata e consapevole umanità, senza iattura e senza turbamento, la famiglia tutta unita va incontro alla morte: e quando, dopo lo sterminio dei sette figli, il vecchio Cide torna solo alla terra, unico uomo settantenne rimasto colle donne e coi bambini, ecco che in lui è ancora presente la famiglia, come se i sette figli lasciandolo avessero moltiplicato per sette le sue forze, come se avessero restituito a questo vecchio, insieme al dolore, la forza giovanile ricevuta da lui.
La tempra di questa famiglia è tutta nella frase “Uno era come dire sette, sette era come dire uno”. Come dire uno. Quest’uno, il babbo, il nonno, il patriarca, il ceppo, è qui in mezzo a noi. È come dire che qui in mezzo a noi sono presenti, se c’è lui, i sette figli: le sette medaglie d’argento assegnate ai sette figli sono fuse in questa medaglia d’oro assegnata a lui. Se c’è lui, c’è con tutta la famiglia: ed è proprio questa famiglia partigiana che noi onoriamo viva e presente. Gli assassini hanno potuto trucidare i sette fratelli, ma la famiglia non sono riusciti a distruggerla: il ceppo era di razza solida, le radici erano ben fonde nella terra, la famiglia è stata più forte di loro.
Il fatto della famiglia Cervi ha, nella sua semplice realtà, tutti gli elementi per diventare leggenda. La nostra storia anche recente conosce coppie di fratelli caduti insieme, per la libertà: i fratelli Bandiera, i fratelli Rosselli. Ma il sacrificio di sette fratelli, caduti nello stesso istante per la stessa causa, nella nostra storia non c’era ancora: forse non c’è nella storia di nessun popolo. Per ritrovar qualcosa che somigli a questo sterminio famigliare, bisogna risalire ai miti della tragedia greca, ai fantasmi biblici od omerici: i figli di Niobe, ai sette Maccabei, ai sette fratelli di Andromarca. Ma i fratelli Cervi non sono poesia: sono storia, sono la nostra storia, e prima che la loro storia sfumi e si trasfiguri nei cieli dell’epopea, come la narreranno i nipoti dei nipoti, rievochiamola ancora qui, tra noi, nella sua realtà; consoliamoci, noi che l’abbiamo vista coi nostri occhi, di appartenere a un popolo che sa trovare ancora, nella sua semplice bontà umana, questa verità più alta e più schietta d’ogni poesia.
Forse c’è qualcuno che preferirebbe lasciar da parte queste rievocazioni, qualcuno al quale le ombre dei sette fratelli Cervi fanno paura. Ma non ombre, - stelle, come li simboleggia la medaglia; - c’è gente a cui queste stelle fanno paura; perché sono stelle che segnano, in cielo, le vie dell’avvenire. Preferirebbero non sentirne più parlare. Dicono: “Non rievochiamo gli orrori della guerra civile: gli uni valevano gli altri. La storia tutto spiega, tutto livella. Pacificazione, perdono, oblio: non parliamone più”.
Respingiamo questi ipocriti predicatori di insidiosa indulgenza. Il perdono non si nega si pentiti; ma occorre il pentimento, l’umiltà del pentimento. Quando gli autori di quelle catastrofi non solo tornano indisturbati in libertà, ma invece di starsene in disparte cauti e discreti osano riprendere l’antica tracotanza per gettar fango sulla guerra partigiana, allora noi abbiamo il dovere di rievocare qui i nostri morti, e di rinnovare qui dopo sessant’anni, il giuramento di non tradirli.
È vero che la storia insegna come il progresso umano si svolga attraverso continui urti di forze contrapposte, e spiega quali furono in quella dialettica i movimenti degli uni e degli altri.
Ma non rinuncia a giudicare da che parte furono i valori umani e sociali, e da che parte furono gli istinti bestiali della cieca barbarie. A storia è fatta di una serie continua di scelte: anche l’Italia, sessant’anni fa, fece una scelta. Tra la libertà e la servitù, tra il privilegio e la giustizia, tra l’umanità e la ferocia, il popolo italiano fece la sua scelta: e questa si chiamò Resistenza. Questa è ancora la nostra scelta, questa sarà la scelta del nostro avvenire.
Da una parte i fratelli Cervi, da quell’altra i loro assassini
Noi siamo dalla parte dei fratelli Cervi.
In quei giorni che il babbo Cervi passò nella prigione di San Tommaso, prima di sapere che i suoi sette figli erano morti, egli disse, in quel suo linguaggio duro di contadino, parole solenni come una profezia, s’alzò e cominciò a passeggiare. Ogni tanto agitava il suo grosso braccio di contadino, o si fregava un fianco quasi che lo tormentasse una maglia di lana. Parlava. I suoi erano modesti pensieri. Ad un tratto disse: “Noi siamo così. Amiamo la libertà”. Con tale vigore aveva parlato che ci parve avesse espresso un lungo e persuasivo pensiero. Si fermò presso i secondini. “I miei sette figli – dichiarò – sono forti contadini: non temono di tribolare, e se, consegnati ai tedeschi, verranno portati in Polonia, lavoreranno senza morire: sono certo che torneranno” Dopo un momento di incertezza continuò con vigore. “Perché vi dico che presto questi muri cadranno, e i tormentatori del popolo prenderanno il posto dei tormentati, e noi ritorneremo alle nostre case e col lavoro rifaremo tutto quello che ci hanno distrutto…”
Di lì a poco cominciò ad avverarsi. La notte dell’8 gennaio le mura della prigione si sbriciolarono sotto le bombe che cadevano dal cielo: e i carcerati si trovavano anch’essi, nella notte, confusi colla folla fuggente che cercava scampo nelle campagne. Tra quei fuggiaschi correvano voci d’Apocalisse: “I muri della prigione sono caduti in polvere… Castigo di Dio… la città sarà bombardata sette volte per vendicare i sette fratelli Cervi…”
Era vero. Il bombardamento aveva rimosso la poca terra con cui gli assassini li avevano ricoperti in fretta dopo la fucilazione. I loro sette volti, così diversi e pur così famigliari, erano riapparsi.
In quel cataclisma di crolli e di incendi correva ancora come una ventata vendicatrice l’antico squillo:
“Si scopron le tombe
Si levano i morti”
Le tombe dei Cervi si erano scoperte, i fratelli Cervi si erano levati: tornavano ai loro campi. Tutti e sette, dietro il loro babbo: tutti e sette, invisibili ma presenti; dietro di lui, dentro di lui, riassunti e ricomposti in lui.
“Perché vi dico che presto questi muri cadranno, e i tormentatori del popolo prenderanno il posto dei tormentati, e noi ritorneremo alle nostre case e col lavoro rifaremo tutto quello che ci hanno distrutto…”
Sì, babbo Cervi, la profezia continuerà ad avverarsi.
Altre mura cadranno, fatalmente, senza bisogno di spargere altro sangue: cadranno le mura dell’ignoranza, cadranno le mura dei nazionalismi, cadranno le mura dei fortilizi, cadranno le mura della guerra: e noi ritorneremo alle nostre case e col lavoro rifaremo tutto quello che ci hanno distrutto…”.
Salute, Alcide Cervi! I nipoti sono già uomini: il vuoto di una generazione è colmato. Sui rami troncati dal vecchio ceppo spuntan le foglie nuove.
In gamba, nonno Cide, per altri cento anni ancora! Con uomini come te il mondo si salva: con uomini come te un nuovo mondo si crea. Non bisogna piangere i tuoi figlioli: felici loro che hanno lavorato fino all’ultimo istante per creare un modo migliore.
Italiani della Resistenza! Onoriamo, ma non compiangiamo il padre di questi figli. Se qualcuno si deve compiangere, compiangiamo i padri dei loro fucilatori.”.
(estratto de "I fratelli Cervi", orazione civile di Piero Calamandrei pronunciata il 17 gennaio 1954 al Teatro Eliseo di Roma)