J'en ai tant vu, tant entendu, ça m'a vacciné
Encore aujourd’hui, j'en suis dégoûté.
Laisse ton casque et ton fusil au vestiaire
C'est la fin de la der des der.
Sur notre front à la fin de la guerre
Sont arrivés en masse les chars anglais
On s'en défendait comme on pouvait, dit Jünger
Au lance-flammes et par des grenades en bouquet
Ces monstres en étaient à leurs balbutiements
L'époque des blindés - En avant
Charge héroïque à travers les steppes et les déserts
Était encore à venir – Blitzkrieg et guerre éclair.
J'en ai tant vu, tant entendu, ça m'a vacciné
Encore aujourd’hui, j'en suis dégoûté.
Laisse ton casque et ton fusil au vestiaire
C'est la fin de la der des der.
Pour la guerre fraîche et joyeuse, il restait le ciel
Les chevaliers de l'air « Implacables, mais fous »
Faisaient des sarabandes au dessus de nous
Ils tournaient, tournaient en un carrousel démentiel
Dans les tranchées, on pariait
Cinq cigarettes, une ration de pâté militaire
L'héroïsme aérien fondait au soleil d'hiver
Dans la boue où tous finissaient
J'en ai tant vu, tant entendu, ça m'a vacciné
Encore aujourd’hui, j'en suis dégoûté.
Laisse ton casque et ton fusil au vestiaire
C'est la fin de la der des der.
Tout n'était que terre et cratères
Boucherie, carnage et statues de pierre.
Pourtant, dit Orages d’acier, ça valait la peine
Moi, mes quatorze blessures et ma croix de guerre.
Nous n'avons pas été vaincus dans la plaine
C'est la révolte qui a balayé les arrières
Moi, dit À l'Ouest, une blessure m'a collé au lit
Pour la suite, je fus infirmier au milieu des débris
J'en ai tant vu, tant entendu, ça m'a vacciné
Encore aujourd’hui, j'en suis dégoûté.
Laisse ton casque et ton fusil au vestiaire
C'est la fin de la der des der.
C'est la fin de cette der des der-là
Il y en aura bien d'autres encore
Il y aura encore bien des morts
L'avenir le démontrera.
Encore aujourd’hui, j'en suis dégoûté.
Laisse ton casque et ton fusil au vestiaire
C'est la fin de la der des der.
Sur notre front à la fin de la guerre
Sont arrivés en masse les chars anglais
On s'en défendait comme on pouvait, dit Jünger
Au lance-flammes et par des grenades en bouquet
Ces monstres en étaient à leurs balbutiements
L'époque des blindés - En avant
Charge héroïque à travers les steppes et les déserts
Était encore à venir – Blitzkrieg et guerre éclair.
J'en ai tant vu, tant entendu, ça m'a vacciné
Encore aujourd’hui, j'en suis dégoûté.
Laisse ton casque et ton fusil au vestiaire
C'est la fin de la der des der.
Pour la guerre fraîche et joyeuse, il restait le ciel
Les chevaliers de l'air « Implacables, mais fous »
Faisaient des sarabandes au dessus de nous
Ils tournaient, tournaient en un carrousel démentiel
Dans les tranchées, on pariait
Cinq cigarettes, une ration de pâté militaire
L'héroïsme aérien fondait au soleil d'hiver
Dans la boue où tous finissaient
J'en ai tant vu, tant entendu, ça m'a vacciné
Encore aujourd’hui, j'en suis dégoûté.
Laisse ton casque et ton fusil au vestiaire
C'est la fin de la der des der.
Tout n'était que terre et cratères
Boucherie, carnage et statues de pierre.
Pourtant, dit Orages d’acier, ça valait la peine
Moi, mes quatorze blessures et ma croix de guerre.
Nous n'avons pas été vaincus dans la plaine
C'est la révolte qui a balayé les arrières
Moi, dit À l'Ouest, une blessure m'a collé au lit
Pour la suite, je fus infirmier au milieu des débris
J'en ai tant vu, tant entendu, ça m'a vacciné
Encore aujourd’hui, j'en suis dégoûté.
Laisse ton casque et ton fusil au vestiaire
C'est la fin de la der des der.
C'est la fin de cette der des der-là
Il y en aura bien d'autres encore
Il y aura encore bien des morts
L'avenir le démontrera.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 8/2/2011 - 11:27
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Canzone française – La der des der – 1918 – Marco Valdo M.I. – 2011
Histoires d'Allemagne 17
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Ah !,Lucien l'âne mon ami, dit Marco Valdo M.I. Cette chanson raconte à sa manière la fin de la der des der. La « der des der » est, tu le sais certainement, une expression française – littéralement : « la dernière des dernières [Guerres] », un peu naïve, qui est apparue à la fin de la guerre 14-18 et qui signifiait l'espoir des poilus (les soldats des tranchées étaient ainsi nommés – sans doute ne se rasait-on pas trop souvent dans ces endroits), que l'humanité, eux-mêmes, leurs enfants et les enfants de leurs enfants ne connaîtraient plus jamais ça. La réalité, tu le sais aussi, les a bien vite détrompés. Une immense grande illusion collectivement partagée. Y avait-il les mêmes espoirs dans l’autre camp... La chose est sans doute vraie pour une bonne part des gens du peuple, pour ceux qui vont entamer ces révoltes un peu partout ( en Russie, en Allemagne, en Autriche, en Hongrie, en Italie... en Chine-même) et dont, tu verras, au fur et à mesure qu'on va avancer dans le siècle, qu'on va tout faire pour les éliminer.
« La der des der », je l'ai entendue bien des fois cette expression et j'ai toujours pensé comme tu le dis que c'était une grande illusion. Cette der des der-là, tu as bien raison, n'est pas la dernière et ne pouvait pas l'être. Je vais te dire pourquoi... Ce n'était là qu'un épisode de cette Guerre de Cent Mille Ans que les riches font entre eux et contre les pauvres, afin de conforter leur pouvoir, d'augmenter leurs richesses, de multiplier leurs privilèges, tout en se servant des pauvres (civils ou militaires) comme d'un immense troupeau de chair à canons.
Si, ce que tu dis, Lucien l'âne mon ami, est exact et qu'en somme, ce n'était-là qu'un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans, ce que l'avenir a démontré mille fois depuis... Alors, la vraie et l'unique « der des der » possible est celle qui mettra fin à la Guerre de Cent Mille Ans en faisant disparaître les riches et la richesse de l'horizon humain. Et corollaire, ces révoltes qui surgirent un peu partout étaient sans doute la réaction saine de l'organisme humanité et si elles avaient pu aller leur chemin sans entraves, on connaîtrait sans doute autre chose que ce monde guerrier, corrompu, servile et suffoquant... Mais ce n'est forcément que partie remise...
Ah !, dit Lucien l'âne quand même assez préoccupé, je l'espère. Mais au train où vont les choses, c'est pas demain la veille... Cependant que tout ceci ne nous fasse pas oublier notre grand œuvre qui est, je te le rappelle, de tisser le linceul de ce vieux monde décati, malade de la richesse et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.