Tout seul dans son écran qui lui sert de balcon
Il a la menace à la bouche, la sueur et la peur au front
Fous le camp fous le camp
On a juste vingt ans et nous sommes cent ou mille
À crier fous le camp à celui qui nous opprime
Fous le camp fous le camp
On a juste vingt ans et debout enfin, on se révolte
Dans nos campagnes et dans les rues de nos villes
Fous le camp fous le camp
Ils auraient bien aimé séduire la jeunesse
Lui prendre un sourire ou bien avoir du temps
Mais fous le camp fous le camp
Ce n'est pas le Palais d'Hiver ou même le Capitole
Il y a des heures où l'on regrette d'avoir manqué l'école
Fous le camp fous le camp
Mais je jure que d'encenser ce tyran de mes fesses
C'est des coups à vous faire des peuples impuissants
Fous le camp fous le camp
Je jure sur la tête de ma première révolte
Que cette voix de chef je l'entends tout le temps
Fous le camp fous le camp
Cette voix qui sent le mensonge et la torture
C'est la voix des nations et c'est la voix du sang
Fous le camp fous le camp
Et depuis chaque peuple à l'heure de se libérer
De ses corps encore trop maigres semble déjà murmurer
Fous le camp fous le camp
Tous les peuples du monde devraient se donner la main
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Fous le camp fous le camp
Et quand je ne délire pas j'en arrive à me dire
Qu'il est encore plus urgent de liquider le suivant
Fous le camp fous le camp
Un jour on les fera culs-de-jatte ou bagnards ou pendus
Enfin un de ces machins d'où ils ne reviendront plus
Fous le camp fous le camp
Il a la menace à la bouche, la sueur et la peur au front
Fous le camp fous le camp
On a juste vingt ans et nous sommes cent ou mille
À crier fous le camp à celui qui nous opprime
Fous le camp fous le camp
On a juste vingt ans et debout enfin, on se révolte
Dans nos campagnes et dans les rues de nos villes
Fous le camp fous le camp
Ils auraient bien aimé séduire la jeunesse
Lui prendre un sourire ou bien avoir du temps
Mais fous le camp fous le camp
Ce n'est pas le Palais d'Hiver ou même le Capitole
Il y a des heures où l'on regrette d'avoir manqué l'école
Fous le camp fous le camp
Mais je jure que d'encenser ce tyran de mes fesses
C'est des coups à vous faire des peuples impuissants
Fous le camp fous le camp
Je jure sur la tête de ma première révolte
Que cette voix de chef je l'entends tout le temps
Fous le camp fous le camp
Cette voix qui sent le mensonge et la torture
C'est la voix des nations et c'est la voix du sang
Fous le camp fous le camp
Et depuis chaque peuple à l'heure de se libérer
De ses corps encore trop maigres semble déjà murmurer
Fous le camp fous le camp
Tous les peuples du monde devraient se donner la main
Voilà ce que la nuit je crie dans mon délire
Fous le camp fous le camp
Et quand je ne délire pas j'en arrive à me dire
Qu'il est encore plus urgent de liquider le suivant
Fous le camp fous le camp
Un jour on les fera culs-de-jatte ou bagnards ou pendus
Enfin un de ces machins d'où ils ne reviendront plus
Fous le camp fous le camp
envoyé par Marco Valdo M.I. - 3/2/2011 - 19:45
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Chanson de langue française – Fous le camp – Marco Valdo M.I. – 2011
Parodie de la chanson de Jacques Brel, dit le grand Jacques, intitulée « Au suivant ».
Ah, dit Lucien l'âne, je l'attendais, je m'impatientais de ne pas te voir faire une parodie et voilà non seulement que tu nous en fais une, mais en plus avec une des meilleures chansons que j'ai jamais entendues. Il est vrai qu'il y en a beaucoup de très bonnes chansons, mais quand même celle-ci, je l'aime particulièrement dans sa version originale, s'entend. Je ne sais encore rien de ta parodie. Mais dis-moi...
Brel fait partie de la culture de base... quand on est enfant de Wallonie. Donc, le grand Jacques fait partie intégrante – avec évidemment Tonton Georges et Léo, d'une trinité de la chanson. Il y a certes d'autres excellents auteurs, chanteurs, interprètes, mais ce trio-là... C'est le cœur de la chanson française. Disons de la chanson française quand elle se mêle d'être un art et j'ajouterais volontiers, un art de combat - contre l'idiotie, contre les "bonnes gens", contre les cols empesés, contre les partisans du bon ordre établi. Dès lors, quand on a pris la peine et le plaisir tout à la fois de fréquenter ces poètes, on n'en revient pas, on est marqué à vie par une exigence de qualité, par le goût définitif de la haute précision et de la musique de la langue. On finit même par avoir des penchants poétiques. C'est tout dire. Et voilà soudain, réfléchissant aux événements de la révolution méditerranéenne, que m'est passée en tête cette chanson de Brel et son lancinant « Au suivant, au suivant »... Tu vois bien pourquoi... J'en ai déjà parlé. J'ai imaginé les peuples, les jeunes de tous ces pays – ceux en révolte aujourd'hui et ceux de demain – criant sur toutes les places, dans tous les villages, du haut des montagnes à leurs dirigeants : « Au suivant ! Au suivant ! »
Oufti, voilà qui serait plaisant... dit Lucien l'âne en riant.
Et ce refrain me trottant dans la tête, je me suis dit et pourquoi pas. En fait, c'est comme ça que viennent les chansons, d'un coup, elles s'imposent dans ta tête et elles ne te lâchent plus tant que tu n'as pas procédé à leur accouchement. J'ai essayé de faire une parodie, pour me débarrasser de tous ces « Au suivant ! » et voici ce que ça a donné. Certains ont des scrupules avec les parodies, moi, aucun. Je m'en suis déjà expliqué... C'est la manière populaire de faire des chansons et j'entends bien que cette chanson, cette parodie soit une chanson populaire elle aussi... Surtout dans sa transposition sur le terrain. Bien sûr, au départ, j'avais gardé le « au suivant » de Brel ...
Mais ça fonctionne bien aussi... dit Lucien l'âne.
Libre à toi de la chanter ainsi... Mais j'ai préféré « Fous le camp », pas moins explicite et certainement plus rude, du moins dans un premier temps. Pour le reste, sur le fond, elle est inspirée par l'actualité de la révolution méditerranéenne, mais elle pourra servir à n'importe quel moment et n'importe où... Chaque fois qu'on voudra envoyer au diable un chef d’État, un gouvernement... par trop tyrannique, par trop avide, par trop enclin à soutenir le camp des riches dans cette Guerre de Cent Mille Ans où les pauvres sont toujours actuellement sous domination, par trop désireux de soutenir le camp des riches qui rendent les peuples impuissants.
Et bien, voilà encore qui prouve que faire une chanson est une bonne façon de tisser le linceul de ce vieux monde dictatorial, dominateur, tyrannique et cacochyme
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.