1914, tout le monde l'a encore en tête
Au Nouvel-An, on s'était tous congratulés... Quelle fête !
En août, On s'élança sus à l’ennemi sûrs de sa défaite !
1964, à Zürich, un fameux tête-à-tête
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Remarque (Erich Maria) était venu de Locarno
Jünger (Ernst) arrivait du Würtemberg
Le premier était infirmier, l'autre un héros
L'un était d'Osnabrück, l'autre d'Heidelberg
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Deux fossiles de la Grande Boucherie en colloque singulier
Dans la galerie de la rôtisserie remémorant le passé
Cinquante ans après, rencontre de deux écrivains-soldats
À l'hôtel des Cigognes (Zum Störchen) sur la Limatt, ils étaient là
En août 1914 , quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Remarque parle le premier
De ces anciens jeunes enrégimentés
Poussés par leurs professeurs les ados de Saxe ou du Wurtemberg
Ne sont jamais revenus de Langemarck ou du Katseberg
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
En vérité, un sur deux y sont restés
Les autres ont été pour toujours marqués.
« La mort chevauche un cheval noir,
Son casque empêche de la voir »
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Jünger enchaîne sur sa fascination militaire
Son goût pour l'action héroïque et la guerre.
Au refrain : « C'est la Flandre du mauvais sort,
En Flandre, chevauche la Mort. »
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
À la fin de cette première conférence,
Les vieux messieurs avaient vidé deux bouteilles de rouge de France
« Deux ans et demi plus tard à Langemarck, au Katsberg, sur tout le front,
En creusant, on trouvait fusils, casques à pointe et ceinturons. »
En août 1914 , quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Au Nouvel-An, on s'était tous congratulés... Quelle fête !
En août, On s'élança sus à l’ennemi sûrs de sa défaite !
1964, à Zürich, un fameux tête-à-tête
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Remarque (Erich Maria) était venu de Locarno
Jünger (Ernst) arrivait du Würtemberg
Le premier était infirmier, l'autre un héros
L'un était d'Osnabrück, l'autre d'Heidelberg
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Deux fossiles de la Grande Boucherie en colloque singulier
Dans la galerie de la rôtisserie remémorant le passé
Cinquante ans après, rencontre de deux écrivains-soldats
À l'hôtel des Cigognes (Zum Störchen) sur la Limatt, ils étaient là
En août 1914 , quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Remarque parle le premier
De ces anciens jeunes enrégimentés
Poussés par leurs professeurs les ados de Saxe ou du Wurtemberg
Ne sont jamais revenus de Langemarck ou du Katseberg
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
En vérité, un sur deux y sont restés
Les autres ont été pour toujours marqués.
« La mort chevauche un cheval noir,
Son casque empêche de la voir »
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Jünger enchaîne sur sa fascination militaire
Son goût pour l'action héroïque et la guerre.
Au refrain : « C'est la Flandre du mauvais sort,
En Flandre, chevauche la Mort. »
En août 1914, quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
À la fin de cette première conférence,
Les vieux messieurs avaient vidé deux bouteilles de rouge de France
« Deux ans et demi plus tard à Langemarck, au Katsberg, sur tout le front,
En creusant, on trouvait fusils, casques à pointe et ceinturons. »
En août 1914 , quand commença l'effroyable combat
Trop jeunes, ils n'y étaient pas encore ces deux-là.
Contributed by Marco Valdo M.I. - 2011/1/27 - 22:38
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Canzone française – Boue, bombe, bruit et brouillard – 1914 – Marco Valdo M.I. – 2011
Histoires d'Allemagne 13
Au travers du kaléidoscope de Günter Grass. : « Mon Siècle » (Mein Jahrhundert, publié à Göttingen en 1999 – l'édition française au Seuil à Paris en 1999 également) et de ses traducteurs français : Claude Porcell et Bernard Lortholary.
Ah, Lucien l'âne mon ami, je suis content de te voir. Je m'inquiétais un peu de ton retard. Surtout qu'il y a du brouillard…
Ne t'en fais pas comme ça, Marco Valdo M.I. mon ami, nous les ânes, on avance à petits pas, mais on a de bons et grands yeux. Le brouillard, ni le sol humide ne nous font peur. Mais dis-moi, mon ami au grand cœur, qu'as-tu à me faire voir ce jour d'hui ?
Voir ou entendre... Ah, Lucien mon ami, j'étais tout spécialement anxieux de te voir venir, car la canzone du jour est vraiment peu ordinaire et je me réjouissais de te la faire connaître. Elle raconte une entrevue entre deux grands écrivains allemands qui doivent leur célébrité à leur roman sur la Grande Guerre, ainsi qu'on l'appelle dans les livres d'histoire et dans les journaux.
Cela me semble bien intéressant, mais écoutons la suite.
En fait, ce sont deux romans qui racontent les années folles de la guerre que lança Guillaume, tu sais bien : celui qui dessinait des bateaux. Celle de 1914-1918. Deux romans et romanciers allemands qui se situent aux extrémités du spectre pacifiste – militariste. L'un est résolument opposé à la guerre, c'est « À l'Ouest, rien de nouveau », l'auteur est Erich Maria Remarque. L’autre est plutôt franchement polémophile, il a tout du guerrier, c'est « Orages d'acier », l'auteur est Ernst Jünger.
Que voilà bien une confrontation des plus extraordinaires. Où et quand a-t-elle eu lieu ?
D'abord, un dernier mot à propos de la canzone et de son contenu. Pour nous de langue et de culture françaises, cette confrontation apporte une autre façon de voir le monde, un point de vue de l'autre côté.
Et alors, dit Lucien l'âne interloqué...
Alors, c'est surprenant, on a l'impression de voir dans un miroir. Dorgelès, Barbusse... racontaient une même histoire, mais vue du côté français. En gros, ce fut la même chose. Boue, bombe, bruit et brouillard. Maintenant pour répondre à ta question, la rencontre entre ces deux Allemands s'est déroulée 50 ans après le début des hostilités, soit un demi-siècle et en territoire neutre à Zürich.
Cependant, ces deux vieux messieurs avaient conservé leur point de vue sur la chose. Pour Remarque, c'était purement et simplement une boucherie inutile dont on ne revenait pas; pour Jünger, c'était une épopée fascinante, une héroïque aventure qui l’exaltait encore.
En somme, dit Lucien l'âne, ce Jünger, il aimait ça...
En effet... Mais regarde, écoute ma canzone et tu comprendras...
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.