Margoton la jeune chômeuse
Trouvant dans le journal un emploi
Pour une jeune travailleuse
S'informa
On entrouvre sa collerette
Et on sort un peu son sein
C'était tout ce qu'elle avait pauvrette
Comme destin.
Au bureau des intérimaires
On la questionna tout de go
Émue, Margot se laissa faire
Pauvre Margot
Un patron passant à la ronde
Trouvant la chômeuse à son goût
L'engagea en noir avant tout le monde
Et l'on vint de partout
Pour voir Margot dégrafer son corsage
Pour garder son petit emploi
Tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait que c'était pour offrir un emploi
Que tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Le maître de forges et ses moustaches
Les directeurs, les épiciers, les bougnats
Négligeaient carrément leur tâche
Pour voir ça
Le contrôleur d'ordinaire si spépieux
Aux chômeurs ne réclamait plus
Les lettres que personne au reste
N'aurait lues
Pour voir ça, sans que Dieu leur pardonne
Les évêques au beau milieu
Des offices abandonnent
Le saint Lieu
Les marchands d'armes, même les marchands d'armes
Qui sont par nature si salauds
Se laissaient toucher par les charmes
Du joli tableau
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour pouvoir dégotter un emploi
Tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait que c'était pour lui offrir un emploi
Que tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Mais les autres patrons de la commune
Jaloux du succès de leur concurrent
Accumulèrent la rancune
Patiemment
Puis un jour ivres de colère
Belle bande de faux jetons
Lâchement, ils dénoncèrent
Margoton
La chômeuse après bien des larmes
Pour se consoler s'en alla à Paris
Et y dévoila encore plus ses charmes
Qu'au pays
Le temps passa sur les mémoires
On oublia l'évènement
Seuls des vieux racontent encore
À leurs petits enfants
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour pouvoir dégotter un emploi
Tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait que c'était pour lui offrir un emploi
Que tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Trouvant dans le journal un emploi
Pour une jeune travailleuse
S'informa
On entrouvre sa collerette
Et on sort un peu son sein
C'était tout ce qu'elle avait pauvrette
Comme destin.
Au bureau des intérimaires
On la questionna tout de go
Émue, Margot se laissa faire
Pauvre Margot
Un patron passant à la ronde
Trouvant la chômeuse à son goût
L'engagea en noir avant tout le monde
Et l'on vint de partout
Pour voir Margot dégrafer son corsage
Pour garder son petit emploi
Tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait que c'était pour offrir un emploi
Que tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Le maître de forges et ses moustaches
Les directeurs, les épiciers, les bougnats
Négligeaient carrément leur tâche
Pour voir ça
Le contrôleur d'ordinaire si spépieux
Aux chômeurs ne réclamait plus
Les lettres que personne au reste
N'aurait lues
Pour voir ça, sans que Dieu leur pardonne
Les évêques au beau milieu
Des offices abandonnent
Le saint Lieu
Les marchands d'armes, même les marchands d'armes
Qui sont par nature si salauds
Se laissaient toucher par les charmes
Du joli tableau
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour pouvoir dégotter un emploi
Tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait que c'était pour lui offrir un emploi
Que tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Mais les autres patrons de la commune
Jaloux du succès de leur concurrent
Accumulèrent la rancune
Patiemment
Puis un jour ivres de colère
Belle bande de faux jetons
Lâchement, ils dénoncèrent
Margoton
La chômeuse après bien des larmes
Pour se consoler s'en alla à Paris
Et y dévoila encore plus ses charmes
Qu'au pays
Le temps passa sur les mémoires
On oublia l'évènement
Seuls des vieux racontent encore
À leurs petits enfants
Quand Margot dégrafait son corsage
Pour pouvoir dégotter un emploi
Tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
Et Margot qu'était simple et très sage
Présumait que c'était pour lui offrir un emploi
Que tous les patrons, tous les patrons du village
Étaient là, la la la la la la
Étaient là, la la la la la
envoyé par Marco Valdo M.I. - 30/9/2010 - 17:49
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Chansonchôme wallonne de langue française – Margot au chômage – Marco Valdo M.I. – 2010
Parodie de Brave Margot, chanson française de Georges Brassens – 1952
La chose est simple, mon brave ami Lucien l'âne, j'ai été assez malade et quelque peu hospitalisé. Ce sont des choses qui arrivent dans la vie et seulement dans la vie. Avant ou au-delà, il n'y a pas de maladie. L'essentiel, c'est que je sois revenu et j'espère – mais je vois que c'est bien le cas, que tu es content de me retrouver.
Et comment donc ! Que je suis content. Je ne savais plus à qui parler. Dois-je citer Aragon ? et son « Que serais-je sans toi qui vins à ma rencontre, que serais-je sans toi que ce balbutiement... » Mais au fait, est-elle connue de nos amis italiens et d'autres pays cette belle chanson... que chantèrent Jean Ferrat et Marc Ogeret ? Il me paraît même qu'elle devrait figurer sur le site des Chansons contre la Guerre et si ce n'est fait, nous la proposerons un de ces jours. Cela dit, quelle est la chanson du jour ?
On dirait, Lucien l'âne mon ami, que tu me poses cette question, un peu comme on dit « Qu'est-ce qu'on mange ? ou Quel est le plat du jour ? ». Cela dit, il y a bien une chanson du jour et c'est une chansonchôme, une de ces chansons qui raconte le chômage dans nos régions. Comme tu le sais, le chômage est une des facettes de ce grand combat permanent qu'est la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres afin d'arracher encore plus de privilèges, encore plus de richesses, encore plus de pouvoir... Afin de dominer plus encore les populations de cette pauvre planète.
Je vois, je vois, dit Lucien l'âne en frémissant au petit vent d'automne. Mais que raconte-t-elle exactement ?
Et bien voilà. C'est l'histoire d'une chômeuse, qui est obligée de chercher un emploi sous peine de perdre toute aide, toute allocation. C'est ce que les patrons et leurs gouvernements appellent l’État Social Actif. Alors, comme les choses sont faites, la chômeuse doit se soumettre à toutes sortes d'interrogatoires, doit satisfaire à toutes sortes de sollicitations, doit accepter mille brimades pour espérer trouver un emploi.
Et dis-moi, Marco Valdo M.I., comme je te connais, c'est encore une parodie... Et si c'est bien le cas, de qui et de quelle chanson ?
Tu as parfaitement deviné. C'est bien une parodie et la parodie d'une chanson de Tonton Georges Brassens et célèbre entre toutes puisqu'il s'agit de la chanson de la bergère qui laisse voir son petit chat...
Ah oui, celle qui s'intitule « Brave Margot ». Je l'aime beaucoup, elle me fait beaucoup rire.
Tu as bien raison d'en rire, elle est très drôle. Mais tu sais, Lucien l'âne mon ami, l'exploitation est une chose indécente, le fait-même de tirer profit de quelqu'un d'autre est en soi une ignominie, mais en ce qui concerne les femmes, spécialement les jeunes femmes, il y a encore un plus. À l'exploitation dans le travail, vient s'ajouter certaine exigence d'ordre sensuel ou sexuel à laquelle l'impétrante doit se soumettre dans l'espoir d'obtenir un emploi... Espoir généralement rapidement déçu... Je t’accorde que cela arrive aussi parfois pour les hommes, mais c'est plus rare. Dans la chanson, Margoton, comme dans Bocca di Rosa de Fabrizio De André est dénoncée (ici pour son travail en noir) et doit quitter le village (le "pays", comme dit Brassens). Elle doit fuir à Paris et finit par faire le même métier que Loulou... ou Marie-Madeleine, dont Saramago dans son Évangile selon Jésus, dit qu'elle épousa le Christ.
Votre univers des humains est assez peu ragoûtant, dit Lucien l'âne. Cette façon de traiter les femmes est particulièrement ignoble. Il est temps, comme le proposent les Canuts, de lui tisser son linceul à ce vieux monde répugnant et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane