A ma sortie du régiment
j’étais feignant comme un ’couleuvre:
Quand j’appris que subreptic’ment
La polic’ cherchait d’la main-d’oeuvre
Pour lors’ je m’dis subséquemment
Il faut qu’au cheptel je m’attache:
et d’puis c’jour là sous mon dolman
J’suis vache!
Aussi maint’nant j’ai l’fin filon
j’n’en fous pas un coup d’la journée,
j’arpente’ les ru’s, en large, en long
et les bistrots m’paient des tournées
C’est bien l’métier "intelligent"
qui convient à mon air ganache
Et, pareil au autres agents
j’suis vache!
Lorsque j’veux m’offrir, ici-bas
les divertiss’ments nécessaires,
j’pratiqu’le " passage à tabac"
d’vant mes collègu’s et l’commissaire
Aux typ’s que je mène au cachot
Je tir’ les ch’veux et la moustache
et j’les caresse à coups d’croqu’nots,
j’suis vache!
Les jours de manifestations
nous avons un peu plus d’ouvrage,
mais contre un’ foul’ sans munitions
Je sais me battre avec courage
parfois, en rev’nant triomphant,
sur mon sabre j’essuie un’tache
de sang d’un femme ou d’un enfant
j’suis vache
En fidèl’chien d’gard' des bourgeois
j’ai l’âme et la poigne cruelles
cependant, malgré mes exploits
le "beau sex’" ne m’est pas rebelle
il est des femmes au coeur vicié
qui pour moi, lach’ment s’amourachent
ell’s sav’nt pourtant qu’un policier
c’est vache!
Quand vient mon tour d’être en fonctions
pour la nuit sur la voie publique,
je rumin’mal ma digestion
et je me sens pris de coliques
ce n’est pas l’appel du remords
mais dans l’ombre, aussitôt, je m’cache
car j’entends des voix qui m’crient:
Mort aux Vaches!
j’étais feignant comme un ’couleuvre:
Quand j’appris que subreptic’ment
La polic’ cherchait d’la main-d’oeuvre
Pour lors’ je m’dis subséquemment
Il faut qu’au cheptel je m’attache:
et d’puis c’jour là sous mon dolman
J’suis vache!
Aussi maint’nant j’ai l’fin filon
j’n’en fous pas un coup d’la journée,
j’arpente’ les ru’s, en large, en long
et les bistrots m’paient des tournées
C’est bien l’métier "intelligent"
qui convient à mon air ganache
Et, pareil au autres agents
j’suis vache!
Lorsque j’veux m’offrir, ici-bas
les divertiss’ments nécessaires,
j’pratiqu’le " passage à tabac"
d’vant mes collègu’s et l’commissaire
Aux typ’s que je mène au cachot
Je tir’ les ch’veux et la moustache
et j’les caresse à coups d’croqu’nots,
j’suis vache!
Les jours de manifestations
nous avons un peu plus d’ouvrage,
mais contre un’ foul’ sans munitions
Je sais me battre avec courage
parfois, en rev’nant triomphant,
sur mon sabre j’essuie un’tache
de sang d’un femme ou d’un enfant
j’suis vache
En fidèl’chien d’gard' des bourgeois
j’ai l’âme et la poigne cruelles
cependant, malgré mes exploits
le "beau sex’" ne m’est pas rebelle
il est des femmes au coeur vicié
qui pour moi, lach’ment s’amourachent
ell’s sav’nt pourtant qu’un policier
c’est vache!
Quand vient mon tour d’être en fonctions
pour la nuit sur la voie publique,
je rumin’mal ma digestion
et je me sens pris de coliques
ce n’est pas l’appel du remords
mais dans l’ombre, aussitôt, je m’cache
car j’entends des voix qui m’crient:
Mort aux Vaches!
Contributed by Bartleby - 2010/9/29 - 13:52
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Testo trovato qui
Non so bene a quale anno preciso risalga questa dura e divertente requisitoria conto la polizia scritta dallo chansonnier, pittore e anarchico francese Clovis Poirier. Ma Clovys – questo il suo nome d’arte - nato nel 1885 e morto 70 anni dopo, dedicò tutta la vita alla canzone libertaria e tra il 1917 e il 1926 fu l’animatore di una delle ultime “società di canto” di Francia, la famosa ”goguette” rivoluzionaria La Muse Rouge, nata nel 1901 e frequentata pure da Lenin durante il suo soggiorno parigino. E probabilmente questa canzone risale proprio al periodo compreso tra la fine degli anni 10 e la metà dei 20, quando Clovys raccolse il testimone dai precedenti animatori de La Muse Rouge, Léon Israël e Maurice Doublier, entrambi morti nella Grande Guerra.