A Léopold LACOUR
Nombreux comme les grains des sables,
Le nom du maître sur la peau,
Regardez les irresponsables
Passer, là-bas, comme un troupeau.
Dans cette foule, pêle-mêle,
Le bœuf mugit pour son boucher,
Le mouton naïf saute et bêle
Pour le fer qui va l'écorcher.
Marche, bon troupeau, marche !
Au césarisme sers de marche.
Pauvres bestiaux, sans le savoir.
Allez, sans entendre et sans voir,
A l'abattoir! A l'abattoir!
Va, bœuf stupide, avance et beugle,
Sans voir l'arme dans le fourreau.
Va-t'en vers la mort, pauvre aveugle,
Conduit par le chien du bourreau.
Vieux laboureur de la prairie,
Ami paisible du semeur,
Là-bas, ce n'est pas l'écurie,
Mais le marteau de l'assommeur.
Marche, bon troupeau, marche !
Au césarisme sers de marche.
Pauvres bestiaux, sans le savoir.
Allez, sans entendre et sans voir,
A l'abattoir! A l'abattoir!
Marche, naïf mouton champêtre ;
Va donner ton sang au pressoir.
Les prés sanglants où tu vas paître,
C'est le pavé de l'échaudoir,
Saute et bêle, plein d'allégresse ;
Mais prends bien garde à ton berger ;
Car si ton maître te caresse,
C'est afin de mieux te manger.
Marche, bon troupeau, marche !
Au césarisme sers de marche.
Pauvres bestiaux, sans le savoir.
Allez, sans entendre et sans voir,
A l'abattoir! A l'abattoir!
Avancez tous, gogos stupides,
Bêtes en quête d'un licou.
Sous l'aiguillon, allez, rapides,
A l'égorgeur tendre le cou.
Mais ne te plains plus, quand tu bouges.
Peuple qui fais des dictateurs,
Si ton César a les mains rouges
Du sang de tous ses électeurs !
Marche, bon troupeau, marche !
Au césarisme sers de marche.
Pauvres bestiaux, sans le savoir.
Allez, sans entendre et sans voir,
A l'abattoir! A l'abattoir!
Nombreux comme les grains des sables,
Le nom du maître sur la peau,
Regardez les irresponsables
Passer, là-bas, comme un troupeau.
Dans cette foule, pêle-mêle,
Le bœuf mugit pour son boucher,
Le mouton naïf saute et bêle
Pour le fer qui va l'écorcher.
Marche, bon troupeau, marche !
Au césarisme sers de marche.
Pauvres bestiaux, sans le savoir.
Allez, sans entendre et sans voir,
A l'abattoir! A l'abattoir!
Va, bœuf stupide, avance et beugle,
Sans voir l'arme dans le fourreau.
Va-t'en vers la mort, pauvre aveugle,
Conduit par le chien du bourreau.
Vieux laboureur de la prairie,
Ami paisible du semeur,
Là-bas, ce n'est pas l'écurie,
Mais le marteau de l'assommeur.
Marche, bon troupeau, marche !
Au césarisme sers de marche.
Pauvres bestiaux, sans le savoir.
Allez, sans entendre et sans voir,
A l'abattoir! A l'abattoir!
Marche, naïf mouton champêtre ;
Va donner ton sang au pressoir.
Les prés sanglants où tu vas paître,
C'est le pavé de l'échaudoir,
Saute et bêle, plein d'allégresse ;
Mais prends bien garde à ton berger ;
Car si ton maître te caresse,
C'est afin de mieux te manger.
Marche, bon troupeau, marche !
Au césarisme sers de marche.
Pauvres bestiaux, sans le savoir.
Allez, sans entendre et sans voir,
A l'abattoir! A l'abattoir!
Avancez tous, gogos stupides,
Bêtes en quête d'un licou.
Sous l'aiguillon, allez, rapides,
A l'égorgeur tendre le cou.
Mais ne te plains plus, quand tu bouges.
Peuple qui fais des dictateurs,
Si ton César a les mains rouges
Du sang de tous ses électeurs !
Marche, bon troupeau, marche !
Au césarisme sers de marche.
Pauvres bestiaux, sans le savoir.
Allez, sans entendre et sans voir,
A l'abattoir! A l'abattoir!
envoyé par Bart Pestalozzi - 7/9/2010 - 08:15
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Testo trovato sulla pagina “Jules Jouy: oeuvres choisies” (Canzoni tratte dalle opere "Chansons de l'année", 1888, e "Chansons de bataille", 1889.)