A mon ami A. Oskolowicz
Sur un toit que le soleil brûle,
Des moineaux effrayant le vol,
Le couvreur, comme un somnambule,
Marche, à soixante pieds du sol.
Tout à coup son cerveau s'embrase;
Il chancelle, crève un vitrail;
En bas son pauvre corps s'écrase:
Victime du travail.
Sur la voie où vient le train-poste,
Un enfant marche; l'aiguilleur,
Sans hésiter, quittant son poste,
Le sauve et tombe au champ d'honneur.
La machine brûlant l'espace,
L'accroche et l'étend sur le rail...
Comme un tonnerre le train passe:
Victime du travail.
Esclave couché sous la terre,
Mort vivant creusant son tombeau,
Le mineur, héros solitaire,
Pioche, à son côté de son flambeau.
Tout à coup, ébranlant la mine,
Le grisou, sombre épouvantail,
Vient par derrière et l'assassine:
Victime du travail.
Pauvres débris sans nécropole,
Noirs restes d'un peuple martyr,
Le bourgeois grade son obole
Pour les victimes du plaisir.
Devant ces morts-là, la Fortune
Passe, agitant son éventail:
"Pourquoi s'affliger?... ce n'est qu'une
Victime du travail!..."
Héros inconnus de l'usine,
Pauvres broyés de l'atelier,
Humbles étouffés de la mine,
On parle de vous au foyer.
Laissez l'ignoble bourgeoisie,
Pour ses morts dresser un portail.
Le vrai peuple vous glorifie,
Victimes du travail !
Sur un toit que le soleil brûle,
Des moineaux effrayant le vol,
Le couvreur, comme un somnambule,
Marche, à soixante pieds du sol.
Tout à coup son cerveau s'embrase;
Il chancelle, crève un vitrail;
En bas son pauvre corps s'écrase:
Victime du travail.
Sur la voie où vient le train-poste,
Un enfant marche; l'aiguilleur,
Sans hésiter, quittant son poste,
Le sauve et tombe au champ d'honneur.
La machine brûlant l'espace,
L'accroche et l'étend sur le rail...
Comme un tonnerre le train passe:
Victime du travail.
Esclave couché sous la terre,
Mort vivant creusant son tombeau,
Le mineur, héros solitaire,
Pioche, à son côté de son flambeau.
Tout à coup, ébranlant la mine,
Le grisou, sombre épouvantail,
Vient par derrière et l'assassine:
Victime du travail.
Pauvres débris sans nécropole,
Noirs restes d'un peuple martyr,
Le bourgeois grade son obole
Pour les victimes du plaisir.
Devant ces morts-là, la Fortune
Passe, agitant son éventail:
"Pourquoi s'affliger?... ce n'est qu'une
Victime du travail!..."
Héros inconnus de l'usine,
Pauvres broyés de l'atelier,
Humbles étouffés de la mine,
On parle de vous au foyer.
Laissez l'ignoble bourgeoisie,
Pour ses morts dresser un portail.
Le vrai peuple vous glorifie,
Victimes du travail !
envoyé par Bart Pestalozzi - 6/9/2010 - 14:22
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Testo trovato sulla pagina “Jules Jouy: oeuvres choisies” (Canzoni tratte dalle opere "Chansons de l'année", 1888, e "Chansons de bataille", 1889.)