Depuis trois mois,
Le nouveau cimetière est paré
Enfin, le glas.
Trois coups ont sonné
Trois coups : c'est un mort
Pour l'inaugurer
« Et alors, qui est le mort ? »
Arrebellu Peppe
Libera nos Domine !
Un hérétique, un athée
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Arrebellu Peppe, l'insoumis
Racheté à ses femmes par l'Église et la mairie
Pour un cercueil en châtaigner vernis,
Un corbillard loué
Une messe, un curé
Et de l'argent versé.
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
N'est plus aux rouges, Peppe Arrebellu
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Peppe Arrebellu
Est maintenant propriété de l'Église et des nantis.
Le corbillard
Monte la côte du nouveau cimetière
Suivent : en tête, la fanfare
Juste derrière, le député, le maire,
L'évêque, les notables et les carabiniers
Et là-bas tout derrière
Au dernier rang, les réprouvés
Les camarades de Peppe
Libera nos Domine !
Un hérétique, un athée
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Arrebellu Peppe, l'insoumis
On arrive au sommet
La Millecento crachote et s'arrête net
Les jeunes poussent, ordre du maire.
Voici la grande arcade de pierres
Voici enfin l'entrée du cimetière.
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
N'est plus aux rouges, Peppe Arrebellu
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Peppe Arrebellu
Est maintenant propriété de l'Église et des nantis.
La grille est ouverte, le soleil brille
Le fossoyeur bras levés crie
Tout de la roche... Tout de la pierre
Réalité claire en un éclair
Sur la roche le nouveau cimetière
Blanc, vert, cramoisi, le maire
Ses adjoints, l'évêque et le député,
Tout le monde s'est retourné.
Libera nos Domine !
Un hérétique, un athée
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Arrebellu Peppe, l'insoumis
Le cortège demi-tour sur le champ
Retour vers le vieux cimetière.
Les rouges au premier rang,
Personne pour les faire taire.
Chantent l'Internationale, drapeau rouge au vent.
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Redevenu rouge, Peppe Arrebellu
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Peppe Arrebellu, l'impie, l'athée
Est rouge pour l'éternité.
Le nouveau cimetière est paré
Enfin, le glas.
Trois coups ont sonné
Trois coups : c'est un mort
Pour l'inaugurer
« Et alors, qui est le mort ? »
Arrebellu Peppe
Libera nos Domine !
Un hérétique, un athée
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Arrebellu Peppe, l'insoumis
Racheté à ses femmes par l'Église et la mairie
Pour un cercueil en châtaigner vernis,
Un corbillard loué
Une messe, un curé
Et de l'argent versé.
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
N'est plus aux rouges, Peppe Arrebellu
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Peppe Arrebellu
Est maintenant propriété de l'Église et des nantis.
Le corbillard
Monte la côte du nouveau cimetière
Suivent : en tête, la fanfare
Juste derrière, le député, le maire,
L'évêque, les notables et les carabiniers
Et là-bas tout derrière
Au dernier rang, les réprouvés
Les camarades de Peppe
Libera nos Domine !
Un hérétique, un athée
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Arrebellu Peppe, l'insoumis
On arrive au sommet
La Millecento crachote et s'arrête net
Les jeunes poussent, ordre du maire.
Voici la grande arcade de pierres
Voici enfin l'entrée du cimetière.
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
N'est plus aux rouges, Peppe Arrebellu
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Peppe Arrebellu
Est maintenant propriété de l'Église et des nantis.
La grille est ouverte, le soleil brille
Le fossoyeur bras levés crie
Tout de la roche... Tout de la pierre
Réalité claire en un éclair
Sur la roche le nouveau cimetière
Blanc, vert, cramoisi, le maire
Ses adjoints, l'évêque et le député,
Tout le monde s'est retourné.
Libera nos Domine !
Un hérétique, un athée
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Arrebellu Peppe, l'insoumis
Le cortège demi-tour sur le champ
Retour vers le vieux cimetière.
Les rouges au premier rang,
Personne pour les faire taire.
Chantent l'Internationale, drapeau rouge au vent.
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Redevenu rouge, Peppe Arrebellu
Le rouge le plus rouge de tout le pays.
Peppe Arrebellu, l'impie, l'athée
Est rouge pour l'éternité.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 21/4/2010 - 19:49
Parmi les canzones tirées des nouvelles d'Ugo Dessy, il y a aussi celle qui raconte l'histoire tragique de Clara la Pazza, Clara la Folle, une histoire terrible - à la fois suicide et lynchage - qui n'épargne ni les hommes, ni les femmes... intitulée "Hou ! Hou !".
Marco Valdo M.I. - 22/4/2010 - 12:26
Le Mort Rouge et Rouge pour l'éternité sont deux canzones faites à partir de la même nouvelle d'Ugo Dessy; deux versions de la même histoire. Très différentes cependant... À les lire toutes les deux, on en sait plus sur cette histoire... La vérité est que j'avais oublié ce Mort Rouge... et que j'aimais bien cette histoire et que je voulais écrire une canzone "in memoriam". Ce qui fut fait.
Ainsi parlait Marco Valdo M.I.
( Marco Valdo M.I.)
Ainsi parlait Marco Valdo M.I.
( Marco Valdo M.I.)
Marco Valdo M.I. - 22/4/2010 - 21:43
×
Ah, Lucien mon ami l'âne, tu me vois bien peiné.
Et pourquoi donc, Marco Valdo M.I. mon ami, qu'est-ce qui t'attriste ainsi ?
Je viens d'apprendre que notre ami Ugo Dessy était parti vers d'autres îles, dont il ne reviendra sans doute jamais. C'était il y a un an déjà. C'est sa compagne qui m'a prévenu et dans son courriel, elle me disait : « Caro Marco Valdo,
è da diverso tempo che avrei dovuto scriverti per farti sapere che Ugo Dessy ci ha lasciati. E' passato quasi un anno perchè è accaduto il 23 aprile 2009. Ma come diceva sempre lui " Amo tanto la vita che continuerò a vivere anche quando non ci sarò più" - e infatti così è. » Ce qui se traduit à peu près comme ceci : « Cher Marco Valdo, il y a déjà quelque temps que j'aurais dû t'écrire pour te faire savoir que Ugo Dessy nous a laissé. Il s'est passé quasi un an depuis, car c'est arrivé le 23 avril 2009. Mais comme il disait toujours : « J'aime tant la vie que je continuerai à vivre même quand je n'y serai plus » - et en effet, c'est ainsi. »
Je le comprends que tu sois émotionné. Mais dis-moi qu'est-ce que la mort d'Ugo Dessy, il y a un an, a à voir avec la canzone « Rouge pour l'éternité ». Une sorte d'anniversaire sans doute ? Est-ce de lui qu'il s'agit ?
Oui et non, mon ami Lucien. C'est bien une canzone que j'adresse à Ugo Dessy et à sa compagne et le titre "Rouge pour l'éternité" pourrait bien le désigner lui aussi. Par parenthèse, j'avais déjà proposé plusieurs canzones inspirées des nouvelles d'Ugo Dessy, voir notamment L'inondation, La Déclaration de Guerre, La Terre Inculte ... Mais la canzone, même si elle raconte un enterrement, ne raconte pas celui d'Ugo Dessy, mais celui de cet athée de Peppe Arrebellu, qui est un personnage d'Ugo Dessy. C'est une canzone qui raconte une nouvelle qu'avait écrite, il y a bien des années Ugo Dessy. Elle était intitulée Il camposanto nuovo (dans un livre intitulé Il Testimone) et sans doute se référait-elle à un événement réel... La tentative pour des raisons électoralistes de capter le cadavre de Peppe Arrebellu – le rouge le plus rouge du pays – et d'en faire – de lui athée, une icône à la gloire de l'Église Catholique Apostolique et Romaine et de la Démocratie chrétienne, du curé et du podestat ou de son descendant immédiat. Mais rassure-toi, Lucien mon ami, c'est une chanson drôle, c'est une chanson pleine d'humour et une chanson de combat. Car, encore une fois, on est ici en présence d'un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans où les riches cette fois vont tenter de voler aux pauvres jusqu'au cadavre d'un des leurs.
Et ils y réussiront ?, demande Lucien l'âne tout tremblant de colère.
Pas vraiment, l'affaire se termine par une marche funèbre triomphale au son de l'Internationale.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.