Souvenirs de guerre, souvenirs d'autrefois
Quelle est cette foule, où va-t-elle et pourquoi ?
En avançant dans l'air piquant, un peu froid
Au crépuscule, la troupe grise en mouvement,
Va où va le vent
Elle serpente irisée d'écailles vermeil.
Elle apparaît et resplendit au soleil,
La colline s'élève à l'horizon,
On y va; tous y vont
Nous avançons vers où nous devons aller
À peine sortis du sommeil et de l'obscurité,
Le froid de l'aube nous glace le dos
Une gêne se glisse dans la gorge, entre les dents.
On entrevoit sur l'étendue d'eau
Une lueur orangée aux reflets safran
Tout est à sa place comme au temps de l'enfance,
Quand joyeux, on partait en vacances
L'ordre est venu, c'est le dernier combat
Tous Chvéïk, tous soldats,
Au-delà de la plaine, s'élève, verte, la colline.
Avec son château dans le soleil orange.
Soudain sonnent les clarines,
Elle attend et sourit d'un air étrange
Comme un seul homme, on y va,
Elle ouvre ses flancs à nos derniers pas
En échos redondants, sonne le glas.
Quelle est cette foule, où va-t-elle et pourquoi ?
En avançant dans l'air piquant, un peu froid
Au crépuscule, la troupe grise en mouvement,
Va où va le vent
Elle serpente irisée d'écailles vermeil.
Elle apparaît et resplendit au soleil,
La colline s'élève à l'horizon,
On y va; tous y vont
Nous avançons vers où nous devons aller
À peine sortis du sommeil et de l'obscurité,
Le froid de l'aube nous glace le dos
Une gêne se glisse dans la gorge, entre les dents.
On entrevoit sur l'étendue d'eau
Une lueur orangée aux reflets safran
Tout est à sa place comme au temps de l'enfance,
Quand joyeux, on partait en vacances
L'ordre est venu, c'est le dernier combat
Tous Chvéïk, tous soldats,
Au-delà de la plaine, s'élève, verte, la colline.
Avec son château dans le soleil orange.
Soudain sonnent les clarines,
Elle attend et sourit d'un air étrange
Comme un seul homme, on y va,
Elle ouvre ses flancs à nos derniers pas
En échos redondants, sonne le glas.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 6/4/2010 - 15:51
×
La Colline – Marco Valdo M.I. – 2010
Cycle du Cahier ligné – 103
La Colline est la cent-troisième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.
Il y a toujours une colline devant, il faut évidemment l'aller conquérir et comme toujours, dans les guerres, les autres avec une invariable inhumanité tirent et tirent encore. Et la colline « ouvre ses flancs » à ces visiteurs d'en bas que nous sommes. Dans le château là-haut, ce château où l'on n'arrive pas, on ne sait trop ce qu'il y a.
Oui, dit Lucien l'âne, c'est toujours comme çà. Une colline, un château, des soldats en haut, des soldats en bas et entre les deux, des cadavres. J'ai vu çà des dizaines de fois. Et comme tu sais, nous les ânes, on ne s'en mêle pas de ces histoires-là. C'est comme çà que j'ai survécu à bien des collines, à commencer par celles de Troie et de Borodino.
Donc, dit Marco Valdo M.I, je te disais, Lucien mon ami, ces choses à propos des collines mortifères, car c'est le sujet de la canzone et du rêve à demi-éveillé de notre ami le songeur. C'est un retour sur son passé de guerrier et de blessé étendu presque mort sur la contrescarpe. Comme tu pourras le voir, il n'y a là aucune condamnation apparente de la guerre, aucune proclamation, rien... Rien que le constat désabusé de ce jeu de massacre auquel se complaisent certains humains.
Crois-moi, Marco Valdo M.I mon camarade, cette façon sèche de dire les choses, de décrire cette colline, c'est pire encore... La condamnation vient toute seule, prononcée par celui qui découvre la canzone...
Ainsi parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane