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In fila per tre

Edoardo Bennato
Langue: italien


Edoardo Bennato

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[1974]
Testo e musica di Edoardo Bennato
Da "I buoni e i cattivi"

bkat


La Ricordi, spinta dalle buone recensioni del disco precedente, Non farti cadere le braccia, che però non aveva venduto molte copie, pubblica nel 1974 il secondo lavoro: si tratta di un concept album, intitolato I buoni e i cattivi, sulla difficoltà di capire che cosa sia veramente il bene e che cosa il male: quelli che sembrano "i buoni" sono poi quelli che fanno i colpi di stato (Arrivano i buoni), chi diventa presidente della Repubblica sembra "uno buono", ma chissà se poi farà veramente qualcosa ("Uno buono", dedicata al compaesano di Bennato Giovanni Leone, diventato l'anno prima presidente), la scuola dovrebbe essere un'istituzione "buona" ma in realtà serve solo a rendere i giovani pronti ad accettare qualsiasi autorità ("In fila per tre").
Allo stesso modo, i "cattivi" forse non è detto che lo siano: una città che sembra andare in rovina nasconde, invece, ancora un po' di umanità ("Tira a campare"), una giornata nata storta si può concludere bene ("Che fortuna").....alla fine i giovani non devono preoccuparsi, lascino fare a chi ne sa più di loro e che sistemerà tutto ("Bravi ragazzi").
I buoni sono, nella canzone La bandiera, quelli che hanno la nostra stessa bandiera, e i cattivi quelli che invece ne hanno una con i colori diversi.
La copertina esplicita i concetti del disco: vi sono infatti due carabinieri (lo stesso Bennato e Raffaele Cascone, il conduttore radiofonico al quale due anni dopo dedicherà "Venderò") ammanettati, e non si capisce chi sia il buono e chi il cattivo.
Nel disco è stata reinserita nuovamente "Un giorno credi", già presente nel disco precedente, nella stessa registrazione; ed è questo l'unico brano in cui il testo non è stato scritto da Edoardo Bennato ma da Patrizio Trampetti.
Presto vieni qui, ma su, non fare così,
ma non li vedi quanti altri bambini
che sono tutti come te, che stanno in fila per tre,
che sono bravi e che non piangono mai

è il primo giorno però domani ti abituerai
e ti sembrerà una cosa normale
fare la fila per tre, risponder sempre di sì
e comportarti da persona civile

Vi insegnerò la morale, a recitar le preghiere,
ad amar la patria e la bandiera
noi siamo un popolo di eroi e di grandi inventori
e discendiamo dagli antichi Romani

E questa stufa che c'è basta appena per me
perciò smettetela di protestare
e non fate rumore, quando arriva il direttore
tutti in piedi e battete le mani

Sei già abbastanza grande, sei già abbastanza forte,
ora farò di te un vero uomo
ti insegnerò a sparare, ti insegnerò l'onore,
ti insegnerò ad ammazzare i cattivi

e sempre in fila per tre, marciate tutti con me
e ricordatevi i libri di storia
noi siamo i buoni e perciò abbiamo sempre ragione,
andiamo dritti verso la gloria

Ora sei un uomo e devi cooperare,
mettiti in fila senza protestare
e se fai il bravo ti faremo avere
un posto fisso e la promozione
e poi ricordati che devi conservare
l'integrità del nucleo familiare
firma il contratto, non farti pregare
se vuoi far parte delle persone serie

Ora che sei padrone delle tue azioni,
ora che sai prendere decisioni,
ora che sei in grado di fare le tue scelte
ed hai davanti a te tutte le strade aperte
prendi la strada giusta e non sgarrare se no
poi te ne facciamo pentire
mettiti in fila e non ti allarmare perché
ognuno avrà la sua giusta razione

A qualche cosa devi pur rinunciare
in cambio di tutta la libertà che ti abbiamo fatto avere
perciò adesso non recriminare
mettiti in fila e torna a lavorare
e se proprio non trovi niente da fare,
non fare la vittima se ti devi sacrificare,
perché in nome del progresso della nazione,
in fondo in fondo puoi sempre emigrare

ehi ehi, ehi, avanti, ehi avanti in fila per tre...


Langue: français

Version française - EN RANGS PAR TROIS – Marco Valdo M.I – 2010
Chanson italienne – In Fila per tre – Edoardo Bennato - 1974

Vois-tu, Lucien l'âne mon ami, l'humanité a inventé une des plus grandes choses qui soit : la patrie, qui pour exister et être complète a besoin d'une école, d'une armée et d'une institution fondement de tout cela : la famille; accessoirement, d'une église. Ceci a été très bien résumé dans une devise – car il y faut aussi une devise : « Travail, Famille, Patrie ». Et comme je te disais, la Famille est centrale. Le tout est enrobé de la sauce « discipline » et la discipline, qui est l'amidon de la hiérarchie et le ciment des armées, fonctionne en rangs. Tel est le sens de cette remarquable chanson.

Voilà qui m'a l'air excellent, dit Lucien l'âne en raidissant sa queue à la verticale comme pour saluer on ne sait quel général qui passerait par là et qui, en tant que bon général, n'oublierait pas de crier : « Garde à vous ! ». Voilà qui est éduquer un peuple; tout le monde obéit au chef. C'est la nature de tout régime sérieux.

C'est, en effet ainsi que ça doit fonctionner avec les vrais hommes, ceux qui ont de l'ordre et du mérite. Les autres, ce sont tous des trublions, des malpolis et en somme, en somme, vois-tu Lucien l'âne mon ami, ceux-là, si çà ne leur plaît pas, ils peuvent toujours émigrer. J'ajouterais, vu les circonstances comme elles se placent, ils ont même intérêt à émigrer... ces opposants... tant qu'il est encore temps. Avant les massacres et les camps....

C'est une chanson très humaine, dit Lucien l'âne en souriant. Chez nous les ânes, on ne connaît pas çà. En fait, on n'aime pas trop marcher en rangs, ni au pas.

En effet, dit Marco Valdo M.I., mais vous avez la chance d'être des ânes. Et laisse-moi te dire que c'est une chanson très contemporaine, de plus en plus contemporaine... En somme, je dirais qu'on y revient. Après toutes ces années de laxisme du siècle passé, où il n'était question que de liberté et de solidarité, il faut revenir aux vraies valeurs fondées sur la juste peur que l'on enseigne aux enfants dès l'école primaire, dès les premiers pas en famille... La peur et le respect du chef... C'est un fameux retour aux valeurs antiques et même, je te le dis, préhistoriques. Cette peur, si utile pour tenir les peuples, pour faire fonctionner les armées et justifier les guerres, par exemple.

Mais qu'y a-t-il donc à la base de tout cela ? La peur de la liberté ?

Écoute bien, Lucien mon ami, je pense qu'à la base de tout cela, il y a cette satanée Guerre de Cent Mille Ans que les riches font aux pauvres, cette terreur sociale qu'ils font régner (pas de travail, pas à manger)... Les seuls moyens pour eux d'imposer leurs privilèges et de maintenir leur domination , c'est d'instiller dès l'enfance la terreur dans les esprits, de faire mûrir la peur, la peur de la liberté, dis-tu... Sans doute, sans aucun doute. La peur de la liberté... la vraie, la liberté de vivre, pas de celle d'entreprendre ou d'exploiter, qui est le fondement de l'esclavage.

Allez, en avant, en rangs par trois..., dit l'âne Lucien en rigolant.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
EN RANGS PAR TROIS

Viens vite ici, mais allons ne fais pas ainsi
Ne vois-tu pas combien d'autres enfants
Qui sont comme toi
Sont en rangs par trois
Sont gentils et ne pleurent pas
Jamais !

C'est ton premier jour, mais demain tu t'habitueras
Et cela te semblera normal
D'être en rangs par trois, de toujours répondre oui
Et de te comporter comme une personne civile !...

Je vous enseignerai la morale, à réciter vos prières
Et à aimer la patrie et sa bannière
Nous sommes un peuple de héros et de grands inventeurs
Et nous descendons de l'antiquité romaine...
Et ce poêle me suffit à peine
Lors donc, cessez de protester
Et ne faites pas de bruit, et quand arrivera le directeur
Tout le monde debout et on frappe dans les mains...

Tu es déjà assez grand
Tu es déjà assez fort
Maintenant je vais faire de toi un vrai homme
Je t'enseignerai à tirer, je t'enseignerai l'honneur
Je t'enseignerai à assommer les mauvais...
Et toujours en rangs par trois, marchez tous comme moi
Et rappelez-vous les livres d'histoire
Nous sommes les bons, car nous avons toujours raison
Et nous allons tout droit vers la gloire...

Maintenant, tu es un homme et tu dois coopérer
Mets-toi dans la file sans protester
Et si tu es sage, nous te ferons avoir
Un emploi fixe et une promotion...
Et puis, rappelle-toi que tu dois conserver
L'intégrité du noyau familial
Signe le contrat, ne te fais pas prier
Si tu veux faire partie des personnes sérieuses...

Maintenant que tu es maître de tes actes
Maintenant que tu sais prendre tes décisions
Maintenant que tu es en état de faire tes choix
Et que tu as devant toi toutes les routes ouvertes...
Prends la bonne route et ne t'égare pas
Sinon ensuite, on t'en fera repentir
Mets-toi dans le rang et ne t'alarme pas
Car chacun aura sa juste ration...

Il te faudra cependant renoncer à quelque chose
En échange de toute cette liberté que nous t'avons fait avoir
C'est pourquoi, maintenant tu ne dois pas récriminer
Mets-toi dans le rang et retourne travailler...
Et si vraiment tu ne trouves rien à faire
Ne joue pas à la victime, si tu dois te sacrifier
Pour le progrès de la nation
Sinon, sinon, tu peux toujours émigrer.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 17/3/2010 - 15:53


Ehi, avanti, ehi avanti, in fila per tre... uè avanti, in fila per tre, uè!
(parà perepè, parà perepè, paràa)

Luca - 28/8/2011 - 17:24




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