Le train de la patience populaire,
Sur son grand chemin de fer
Va et vient entre les gares,
Et revient continuellement au point de départ,
Pour aller à un enterrement
Mais quel enterrement ?
Celui d'un tyran
En avant le convoi
En arrière le convoi
En avant et en arrière
Comme il est difficile, en avant et en arrière
De sortir de Madrid sous la neige,
Pour aller aux funérailles de Franco
Partout les mêmes manteaux,
Aux échines couvertes de neige.
Le train fait un interminable tour, toujours la même gare,
Et nous repartons pour repasser là d'où nous étions partis.
Nouvel arrêt parmi les manteaux noirs
Avec les traces de neige sur leurs épaules, aucun bruit.
Puis subitement ding dong le train part
Et le train se traîne tout le long d'un quai et repart indécis.
Il ne va plus aux funérailles, on ne sait qui décide
Il avance à une cadence toujours plus accélérée
Comme une vache qui court plus pressée plus pressée.
Un tempo de course plus rapide, plus rapide
Le train court derrière la vache, révolution !
Le train dévale, révolution !
Le train siffle, révolution !
Le train vole, révolution !
Le train chante, révolution !
Les manteaux noirs remplissent la plaine, révolution !
Le train ne s'arrête plus dans sa course insensée
Toujours plus pressée toujours plus pressée
Toujours plus rapide toujours plus rapide toujours plus rapide
Passent et repassent les stations autour de Madrid.
Ce n'est plus l'Espagne de Franco
Mais qui était donc ce Franco ?
C'était lui ce tyran qui enterra vivant tout un « pueblo ».
Pendant quarante ans, pendant quarante ans.
Le train va où il n'y a ni morts ni enterrement
Mais de grands bas-reliefs, d'énormes monuments
Des sierras, des canyons, des paysages en technicolor,
Des chevaux, des foules, des filles qui t'adorent
Racontant des aventures héroïques
Dans les villes et les plaines ibériques
Sous un ciel de blancs nuages géométriques.
Mais aussi, un bois d'orangers
Où l'on peut s'allonger.
Sur son grand chemin de fer
Va et vient entre les gares,
Et revient continuellement au point de départ,
Pour aller à un enterrement
Mais quel enterrement ?
Celui d'un tyran
En avant le convoi
En arrière le convoi
En avant et en arrière
Comme il est difficile, en avant et en arrière
De sortir de Madrid sous la neige,
Pour aller aux funérailles de Franco
Partout les mêmes manteaux,
Aux échines couvertes de neige.
Le train fait un interminable tour, toujours la même gare,
Et nous repartons pour repasser là d'où nous étions partis.
Nouvel arrêt parmi les manteaux noirs
Avec les traces de neige sur leurs épaules, aucun bruit.
Puis subitement ding dong le train part
Et le train se traîne tout le long d'un quai et repart indécis.
Il ne va plus aux funérailles, on ne sait qui décide
Il avance à une cadence toujours plus accélérée
Comme une vache qui court plus pressée plus pressée.
Un tempo de course plus rapide, plus rapide
Le train court derrière la vache, révolution !
Le train dévale, révolution !
Le train siffle, révolution !
Le train vole, révolution !
Le train chante, révolution !
Les manteaux noirs remplissent la plaine, révolution !
Le train ne s'arrête plus dans sa course insensée
Toujours plus pressée toujours plus pressée
Toujours plus rapide toujours plus rapide toujours plus rapide
Passent et repassent les stations autour de Madrid.
Ce n'est plus l'Espagne de Franco
Mais qui était donc ce Franco ?
C'était lui ce tyran qui enterra vivant tout un « pueblo ».
Pendant quarante ans, pendant quarante ans.
Le train va où il n'y a ni morts ni enterrement
Mais de grands bas-reliefs, d'énormes monuments
Des sierras, des canyons, des paysages en technicolor,
Des chevaux, des foules, des filles qui t'adorent
Racontant des aventures héroïques
Dans les villes et les plaines ibériques
Sous un ciel de blancs nuages géométriques.
Mais aussi, un bois d'orangers
Où l'on peut s'allonger.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 19/11/2009 - 16:36
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Canzone léviane – Les Funérailles de Franco – Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 66
Les Funérailles de Franco est la soixante-sixième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.
Dis, Marco Valdo M.I. mon ami, elle a l'air bien funèbre ta canzone avec un titre pareil, en montrant son désappointement par ses oreilles pendantes sans compter sa queue. Je dois te dire, mais tu le vois, que je n'aime pas vraiment tout cela. Moi, j'aime les histoires qui finissent bien et où il n'y a pas nécessairement d'enterrement.
En effet, Lucien l'âne mon ami, elle l'est... Du moins, dans son titre. Mais rassure-toi, elle se termine bien et pour ce qui est de l'enterrement en question, tu ne devras pas y assister.
J'espère bien ... dit Lucien l'âne en ouvrant grand sa grande bouche de contentement. Car la dernière fois, on m'a fait porter le mort. Je l'ai fait volontiers car c'était un ami et comme tu le sais, nos amis ont de fortes convictions en raison desquelles on n'a pas voulu de lui dans ce foutu village où il faut encore passer par l'église pour être un mort honorable. Je te le dis tout net, moi, de pareils préjugés, de telles stupidités, je n'en ai rien à …
Calme-toi, mon bon ami Lucien. Je comprends parfaitement que tu en sois ulcéré et que la moutarde, comme disait Baudelaire, te remonte au nez que par parenthèse, tu as très remarquable. Je te l'accorde cependant volontiers : ce sont là des stupidités comme tu le dis. Moi, j'aurais plutôt dit des conneries, mais c'est la même chose. Pour en revenir à la canzone, rappelle-toi qu'elle est la réminiscence d'un rêve, d'un songe, d'une méditation, d'une histoire que se raconte notre ami le prisonnier-blessé-guerrier-malade-que sais-je afin de tuer le temps de l'enfermement ou de s'évader de ce lieu où l'on retient son corps, mais où on ne peut tenir son esprit. Je dis çà, car on connaît dans l'histoire bien des prisonniers qui ont ainsi pu résister à des enfermements en tous genres. Le Marquis écrivait à Charenton, qui fut enfermé vingt-sept ans de sa vie, Antonio Gramsci, Carlo Levi lui-même... et tant d'autres. Marco Camenisch, par exemple, qui est toujours dans les prisons de Suisse après avoir longuement séjourné dans les prisons italiennes.
Arrête, mon ami Marco Valdo M.I., et dis-moi encore un peu de choses de cette canzone.
En fait, tu le verras, elle parle de la mort d'un tyran, du malheur qu'il fit peser sur le peuple d'Espagne et du souhait inassouvi de révolution que portent en eux tous ceux à qui ce vieux monde pourrissant et cacochyme répugne.
Oui, oui, j'ai compris, c'est là un épisode de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches ont toujours faite contre les pauvres afin de les assujettir. J'entends la révolution qui gronde dans bien des cœurs.... Alors, je t'en prie, tissons ensemble le linceul du vieux monde...
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane