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La visite

Georges Brassens
Language: French


Georges Brassens

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Paroles de Georges Brassens
Musique de Jean Bertola
Testo di Georges Brassens
Musica di Jean Bertola

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Se quel maledetto 30 ottobre 1981 non fosse mai arrivato e Brassens, che adesso sarebbe un arzillo ultraottantenne, fosse sempre qui con noi, mi sarebbe piaciuto domandargli come mai non aveva mai messo in musica, cantato e registrato questo testo, che a mio parere è uno dei suoi capolavori assoluti. Vattelappesca. Per ascoltarlo, dopo varie traversie e due basi musicali completamente diverse l’una dall’altra, c’è voluto Jean Bertola per interpretarla. « La visite » è la canzone dello stupore del tollerante verso l’intolleranza cieca, sorda, muta. Verso coloro che arrivano senza voler fare del male, in piena amicizia, e che si vedono le porte sbarrate, le finestre chiuse al passaggio. Quasi viene da dire che si aprono più porte, che si spalancano più finestre durante una guerra. E’ una canzone la cui composizione risale ad un anno imprecisato del passato, ma sembra di vederci il mondo d’oggi, quello che viviamo quotidianamente. Tutti a chiudere porte e finestre, tutti a rinchiudersi nei propri sgabuzzini più o meno lussuosi, tutti a cercare, a richiedere, a votare quella che è la vera piaga del nostro tempo : la cosiddetta « sicurezza ». Considero il securitarismo, figlio della paura instillata ad arte dal potere, alla stessa stregua di una guerra, e forse peggio. Con la guerra va del resto a braccetto, specialmente quella « contro il terrorismo ». Per questo, « La visite » non è solo una canzone contro la guerra. E’ forse una delle canzoni maggiormente contro la guerra che siano mai state scritte. [RV]

Si ce maudit 30 octobre 1981 n’était jamais arrivé et Brassens, qui serait maintenant un ultra-octuagenaire guilleret, était toujours là avec nous, j’aurais aimé lui demander pourquoi il n’avait jamais mis en musique, chanté et enregistré ce texte, qui est à mon avis l’un de ses chefs-d’œuvre absolus. Va savoir pourquoi. Après maintes vicissitudes et deux bases musicales totalement différentes l’un de l’autre, c’est Jean Bertola qui l’a enfin interprétée et enregistrée. « La visite » est la chanson de la stupeur du tolérant à l’égard de l’intolérance aveugle, sourde, muette. A l’égard de ceux qui viennent sans vouloir rien faire de mal, en pleine amitié, et qui voient les portes se verrouiller et les fenêtres se fermer à leur passage. C’est une chanson qui a été composée dans un an non spécifié du passé, mais on y aperçoit très précisement notre présent, le monde où nous vivons maintenant. Tout le monde qui ferme la porte et la fenêtre, en se renfermant dans des cagibis plus ou moins de luxe, et qui cherche, exige et vote la vrai fléau de notre époque : la soi-disant « sécurité ». Je considère le sécuritarisme, fils de la peur artificielle inculquée par le pouvoir, de la même manière que la guerre et peut-être pire. C’est le digne compagnon de la guerre, surtout celle « contre le terrorisme ». C’est exactement pour ça que « La visite » n’est pas seulement une chanson contre la guerre. C’est peut-être l’une des chansons les plus contre la guerre qui aient été écrites. [RV].
On n'était pas des Barbe-Bleue,
Ni des pelés, ni des galeux,
Porteurs de parasites.
On n'était pas des spadassins,
On venait du pays voisin,
On venait en visite.

On n'avait aucune intention
De razzia, de déprédation,
Aucun but illicite.
On venait pas piller chez eux,
On venait pas gober leurs ufs,
On venait en visite.

On poussait pas des cris d'Indiens,
On avançait avec maintien
Et d'un pas qui hésite.
On braquait pas des revolvers,
On arrivait les bras ouverts,
On venait en visite.

Mais ils sont rentrés dans leurs trous,
Mais ils ont poussé les verrous
Dans un accord tacite.
Ils ont fermé les contrevents,
Caché les femmes, les enfants,
Refusé la visite.

On venait pas les sermonner,
Tenter de les endoctriner,
Pas leur prendre leur site.
On venait leur dire en passant,
Un petit bonjour innocent,
On venait en visite.

On venait pour se présenter,
On venait pour les fréquenter,
Pour qu'ils nous plébiscitent,
Dans l'espérance d'être admis
Et naturalisés amis,
On venait en visite.

Par malchance, ils n'ont pas voulu
De notre amitié superflue
Que rien ne nécessite.
Et l'on a refermé nos mains,
Et l'on a rebroussé chemin,
Suspendu la visite
...

Suspendu la visite.



Language: Italian

Versione italiana di Riccardo Venturi
LA VISITA

No, non si era dei Barbablù,
dei pezzenti, dei rognosi,
o una massa di pidocchiosi.
Non si voleva far casino,
si veniva da qui vicino
per fare una visita.

Non si aveva alcuna intenzione
di razzia, di depredazione,
nessun fine illecito.
Non si veniva a rubare,
o le loro uova a sbafare,
si veniva in visita.

Niente urla da forsennati,
s'avanzava moderati
ed a passo esitante,
non si puntavano pistole,
si veniva a braccia aperte
per fare una visita.

Ma quelli si son rinserrati,
tutti gli usci ci hanno sprangati
con un tacito accordo.
Han chiuso le persiane a scuro,
mogli e figli han messo al sicuro,
la visita han rifiutato.

Non si veniva a predicare,
a cercare d'indottrinare
o a rubargli la terra,
s'era li' per venire a fare
un salutino, e poi ritornare,
per fare una visita.

Si veniva per presentarci,
si veniva per frequentarli,
ed essere accettati,
sperando d'essere accolti
e naturalizzati amici,
per fare una visita.

Ma purtroppo non han voluto
né l'amicizia, né il saluto
che niente vuole in cambio;
e le mani si son richiuse,
dietro front, e tante scuse,
la visita è sospesa.
...
La visita è sospesa.



Language: Spanish

Versione spagnola da Brassens en español
LA VISITA

No eramos unos Barbaazules,
Ni unos don nadies, ni unos sarnosos,
Portadores de parásitos.
No eramos espadachines,
Veníamos del país vecino.
Veníamos de visita.

No teníamos intención
De racia ni de depredación,
Ningún fin ilícito.
No veníamos a saquear su casa,
No veníamos a zamparnos su huevos,
Veníamos de visita.

No lanzábamos gritos de indios,
Llegábamos con corrección
Y con un paso titubeante.
No empuñábamos pistolas,
Llegábamos con los brazos abiertos.
Veníamos de visita.

Pero ellos se metieron en sus agujeros,
Echaron los cerrojos
Con un acuerdo tácito.
Cerraron los postigos,
Ocultaron sus mujeres, sus niños,
Rehusaron la visita.

No veníamos a sermonearlos,
A intentar adoctrinarlos,
A ocupar su territorio.
Veníamos a decirles, al pasar,
Un “buenos días” inocente,
Veníamos de visita.

Veníamos para presentarnos,
Veníamos para frecuentarlos,
Para que llegaran a un acuerdo,
Con la esperanza de ser admitidos
Y naturalizados como amigos.
Veníamos de visita.

Por desgracia, no han deseado
Nuestra superflua amistad
Que no pedía nada a cambio.
Y hemos cerrado las manos,
Y hemos desandado el camino,
Suspendido la visita.
...

Suspendido la visita.

2005/1/22 - 17:29




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