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Vento dal nulla

Francesco De Gregori
Langue: italien


Francesco De Gregori

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(da "Miramare 19.4.89")

Miramare 19.4.89


Non sono sicuro che qui la guerra sia il tema principale. E' una proposta.
Passa la tramontana sotto al ponte,
passa la tramontana, mi batte sulla fronte.
Passa la tramontana, mi picchia il petto,
passa la tramontana, si muore già di freddo.
Nessuno me lo sa spiegare da dove arriva,
quando passa la tramontana non si respira.
Passa la tramontana e canta una canzone,
dentro quella canzone ci sta il tuo nome.

Dentro quella canzone c'è un po' d'amore,
quando passa la tramontana mi batte il cuore.
Nessuno me lo sa spiegare che cosa sia,
quando passa la tramontana se lo porta via.
Passa la tramontana, spazza la terra,
passa la tramontana, viene la guerra.
Si fermano le finestre, si parla un pò più piano,
quando passa la tramontana ti prenderò la mano.

Quando passa la tramontana, sotto al ponte,
non c'è una nuvola in tutto il cielo, per tutto l'orizzonte.
Si chiudono le finestre, si accende una sirena,
sarà di ali di passerotto la nostra cena.
E insieme si farà la notte forse meno scura
e leveremo dal fondo agli occhi un filo di paura.

envoyé par andrea - 17/12/2004 - 19:19



Langue: français

Version française – Vent du néant – Marco Valdo M.I. – 2008

Chanson italienne – Vento del nulla – Francesco De Gregori – 1989

Francesco De Gregori avec ce vent du néant a fait un authentique poème, et ce vent de là-bas, de nulle part, vent de rien... n'est autre finalement que le souffle, n'est autre que la vie qui va, qui vient et qui ravage tout, partout où il passe.

La poésie est comme le vent, elle va, elle vient, elle ravage tout, y compris la guerre, y compris la peur.

Alors, savoir si la chanson de Francesco De Gregori parle ou non de la guerre, n'a qu'un intérêt très ténu. Car comme Le Déserteur de Boris Vian, si elle n'est (ouvertement) une chanson antimilitariste, elle est assurément une chanson procivile, une chanson de paix, une chanson paisible.

Pour le traducteur, elle évoque quelques grandes chansons de la langue française. Celle-ci que je cite de mémoire (ô, je pourrais aller vérifier le texte exact, mais çà me gêne de vérifier si ma mémoire est fidèle à Tonton Georges; elle doit l'être) :

« J'ai perdu la tramontane en perdant Margot,
princesse vêtue de laine, déesse en sabots
Si les fleurs le long des routes se mettaient à marcher,
C'est à la Margot sans doute qu'elles feraient songer »

et puis, cet autre pur soleil poétique, lumière parmi les lumières, voix parmi les voix, voix d'Apollinaire, cet apatride (polonais, né à Rome, soldat français...) de Paris, chanté si merveilleusement par Léo Ferré, qui toujours reste en l'esprit comme une vague qui va qui vient, comme le vent de néant.

« Tu n'en reviendras pas, toi qui courait les fille
Jeune homme dont j'ai vu battre le cœur à nu... » (Louis Aragon),

il en était revenu pourtant; mais trépané à la guerre, Guillaume ne survivra pas longtemps... et qu'on ne vienne pas me dire que le Pont Mirabeau (1912) n'est pas un chant de paix.

Comment ne pas évoquer non plus, cette chanson d'avant-guerre – de la suivante, « Le vent m'a dit une chanson » (1937) [A.Mauprey – Lothar-Brühme]... Sinistre à souhait, comme une prémonition...

Je finirai par croire que le vent est rempli de présages et que la chanson est une sorte de Cassandre...
VENT DU NÉANT

Sous le pont, passe la tramontane
Elle me bat le front, passe la tramontane,
Elle frappe la poitrine, passe la tramontane
On meurt déjà de froid, passe la tramontane.
Personne ne peut m'expliquer d'où elle vient,
On ne respire pas quand passe la tramontane.
Passe la tramontane qui chante une chanson
et dans cette chanson, il y a ton nom.

Dedans cette chanson, il y a un peu d'amour,
et mon cœur bat quand passe la tramontane.
Personne ne peut m'expliquer ce discours,
qui s'en va quand passe la tramontane.
Elle balaye la terre, passe la tramontane
Arrive la guerre, passe la tramontane.
On ferme les fenêtres, on parle un peu plus bas
Je te prendrai la main quand la tramontane passera.

Quand passe la tramontane, sous le pont,
il n'y a plus un nuage dans tout le ciel, pour tout l'horizon.
On actionne la sirène, on clôt les ventaux,
notre souper sera d'ailes de passereau.
Et ensemble, on rendra la nuit moins sombre
Et nous ôterons de nos yeux la peur de l'ombre.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 8/10/2008 - 10:46




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