L'enchanteur ne tolère pas un lumignon,
Pas une lampe à huile, pas une chandelle,
Ce séducteur n'accepte que la télévision.
Il ne supporte pas la lumière du ciel.
Il la calomnie et l'ostracise.
Cet endormeur déteste le sommeil
Qui vient quand la fatigue se précise
Et que tranquille se retire le soleil
Au moment où le jour s'enfuit,
Et où le soir se fait nuit
et emporte doucement
La femme, l'homme et l'enfant.
Pantin maquillé d'émotions
Il installe ses marionnettes kaléidoscopiques
En un tournemain magique
Dans la lueur glauque des maisons
Comme en une satrapie médiévale,
Qui n'est que le monde déjà mort
Blanc, bleu céleste et or,
Où il règne comme un boss en cavale,
Le thaumaturge mirifique
Enserre tout le pays dans un songe maléfique.
Où son œil de velours
Ses mirages d'argent
Et ses exploits d'amour
Entraînent les bonnes gens
Dans un univers hypnotique
Plus vide que la nuit préhistorique.
L'enchanteur déteste le rire ancestral
Qui démasque ses pirouettes de carnaval
Et ses tours de magie,
Et ses crises d'hystérie.
Pas une lampe à huile, pas une chandelle,
Ce séducteur n'accepte que la télévision.
Il ne supporte pas la lumière du ciel.
Il la calomnie et l'ostracise.
Cet endormeur déteste le sommeil
Qui vient quand la fatigue se précise
Et que tranquille se retire le soleil
Au moment où le jour s'enfuit,
Et où le soir se fait nuit
et emporte doucement
La femme, l'homme et l'enfant.
Pantin maquillé d'émotions
Il installe ses marionnettes kaléidoscopiques
En un tournemain magique
Dans la lueur glauque des maisons
Comme en une satrapie médiévale,
Qui n'est que le monde déjà mort
Blanc, bleu céleste et or,
Où il règne comme un boss en cavale,
Le thaumaturge mirifique
Enserre tout le pays dans un songe maléfique.
Où son œil de velours
Ses mirages d'argent
Et ses exploits d'amour
Entraînent les bonnes gens
Dans un univers hypnotique
Plus vide que la nuit préhistorique.
L'enchanteur déteste le rire ancestral
Qui démasque ses pirouettes de carnaval
Et ses tours de magie,
Et ses crises d'hystérie.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 22/7/2009 - 21:51
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Canzone léviane – L'Enchanteur Masqué– Marco Valdo M.I. – 2009
Cycle du Cahier ligné – 33
L'Enchanteur Masqué est la trente-troisième chanson du Cycle du Cahier ligné, constitué d'éléments tirés du Quaderno a Cancelli de Carlo Levi.
Après Perceval, voici à nouveau un personnage arthurien. Le très estimable Merlin qui par sa magie, par sa science, par son savoir méritait sans conteste son titre d'enchanteur. La magie de Merlin se déployait au service de bonne cause et se dressait contre le mal et le mensonge. Qu'on se réfère aux souvenirs d'enfance et Merlin bondit, chevelure et barbe blanches au vent, car Merlin avait, malgré son grand âge et pour revendiquer son grand âge avec fierté, une abondante chevelure, un beau visage ridé, une blancheur qui exprimait sa grande sagesse. Merlin était porteur d'une certaine moralité, d'une certaine honnêteté. Merlin était porteur de lumière et de science; Merlin, si l'on en croit la légende, était bénéfique.
Mais quelle déception avec l'Enchanteur Masqué de notre canzone qui ne supporte pas la lumière, qui déteste le sommeil, disons pour simplifier, « naturel », qui s'impose par force dans les maisons, qui doit avoir comme devise « larvatus prodeo » - « J'avance masqué », mais pas au sens où devait l'entendre René Descartes. Œil de velours et mirage d'argent, exploits d'amour, l'enchanteur – pantin maquillé d'émotions n'aime paraître qu'à la télévision et il déteste qu'on lui mette bas le masque.
Canzone à clé sans doute, dit Lucien l'âne aux oreilles de velours, comme « Le Petit chaperon rouge et le Loup de Rome ».
En effet, mais, souviens-toi, mon ami Lucien l'âne subtil, que souvent un clé ouvre bien des portes ou autrement dit, comme dit Camilleri, quand on parle de chez soi – il dit çà à propos de Vigata, on atteint au général. Notre enchanteur est proprement archétypal. On en trouve le portrait presque à l'identique – à des détails particuliers près - tout au travers de l'histoire. Et puis, somme toute, c'est là une canzone, il ne faut quand même pas trop lui en demander.
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.