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Nous les ânes

Lucien Lane
Langue: français



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Nous les ânes.

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Lucien Lane, comme son nom l'indique est un âne et pas n'importe lequel, c'est l'âne Lucien, celui de l'Âne d'Or, venu d'Éphèse, du fond de la plus haute antiquité grecque. Depuis ce temps en compagnie de bien des hommes, il a parcouru le monde; il a vécu toutes les grandes aventures; il a notamment connu Rossinante (une rosse, au sens strict, celle-là) - c'était au temps de Sancho et de Cervantès, on l'a croisé dans les Cévennes avec Stevenson, il a porté les marbres blancs pour Michel-Angelo, il a porté les canons pour Napoléon, il a passé les Alpes avec Hannibal et ses éléphants... Et toujours, toujours, il fut parmi les plus méprisés... Seuls certains hommes (souvent parmi les plus misérables) lui ont fait le signe de reconnaissance le plus merveilleux qui soit - un sourire et cette marque de solidarité au solipède, a ouvert la voie de l'amitié et de la camaraderie, qui sont les roses de l'anarchie. C'est à ce moment que l'homme est devenu humain et à cet endroit de l'histoire du monde que naquit l'humanité.

En attendant et pour le reste, c'est la révolte : « Fiers, têtus et récalcitrants
Ni le bâton par derrière, ni la carotte par devant. »

Les ânes aussi, on le voit ici, dans cette foutue Guerre de Cent Mille Ans que les riches font contre les pauvres afin de garder et d'accroître leurs privilèges et leurs richesses, les ânes aussi entendent résister (Ora e sempre : Resistenza !, crie Lucien l'âne !) et de la même manière qu'ils avancent, petit pas à petit pas, ils tissent eux-aussi le linceul du vieux monde... Écoutez leur révolte qui gronde...

Ainsi parlait Marco Valdo M.I.
Nous les ânes, on est calmes
Notre allure nous attire des sarcasmes
Nous les ânes, sur nos râbles
En bêtes de somme, nous portons tout, comme des diables

On nous traite de rosses, on nous bat
On nous méprise et sans rien dire, nous on s'en va
Ils se sentent très fort et ils pensent nous connaître
Ils nous disent avance, ils se croient les maîtres

Ces idiots, ces misérables hommes
Nous menacent du bâton
Sombres diables, que nous sommes
Nous les ânes, si bons compagnons

Fiers, têtus et récalcitrants
Ni le bâton par derrière, ni la carotte par devant

Dès qu'un humain nous sourit, on a tendance
À oublier toutes nos souffrances
À tout faire pour l'aider, c'est ainsi
Alors, on devient camarades et amis

Nous les ânes, on est calmes
Notre allure nous attire des sarcasmes
À vos manières insupportables
Pauvres hommes, nous résistons comme des diables

Fiers, têtus et récalcitrants
Ni le bâton par derrière, ni la carotte par devant.

envoyé par Marco Valdo M.I. - 6/7/2009 - 00:34




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