Quand le chômeur est
Quand le chômeur est là
L'employeur
L'employeur s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le chômeur et l'employeur
Chaque jour un peu plus
Il y a le chômage qui s'installe
Alors de plus en plus
L'employeur se fait la malle
Malgré ces fermetures en pagaille
La situation n'est pas perdue
On crie à la bataille
Et on descend dans la rue.
Quand le chômeur est
Quand le chômeur est là
L'employeur
L'employeur s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le chômeur et l'employeur
Quand j'entends les patrons
Annoncer qu'ils nous virent
Moi, je me prépare au pire
J'invente des chansons
Et quand furieux, je dégringole
Au milieu de la piste
Ce sont les copains qui rigolent
En me traitant d'artiste
Quand le chômeur est
Quand le chômeur est là
L'employeur
L'employeur s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le chômeur et l'employeur
Pour moi chômeurs et travailleurs
Vivent dans la même peur
Au travail, on paie à l'heure
Au chômage, on paie par cœur.
Pour moi, chômeurs et travailleurs
Ont tous droit au bonheur.
Le chômeur crie « On crève, bonhomme ! »
Le travailleur répond « Ici, c'est tout comme. »
Quand le chômeur est
Quand le chômeur est là
L'employeur
L'employeur s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le chômeur et l'employeur
Chômeurs et travailleurs amis
Ça doit pouvoir se faire
Pour qu'il en soit ainsi
Tiens je partage en frère
Je donne au travailleur du temps
Pour échapper au boulot
Et je donne au chômeur du vent
Pour vivre heureux sans boulot
Et je donne au chômeur du vent
Pour vivre heureux sans boulot.
Quand le chômeur est là
L'employeur
L'employeur s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le chômeur et l'employeur
Chaque jour un peu plus
Il y a le chômage qui s'installe
Alors de plus en plus
L'employeur se fait la malle
Malgré ces fermetures en pagaille
La situation n'est pas perdue
On crie à la bataille
Et on descend dans la rue.
Quand le chômeur est
Quand le chômeur est là
L'employeur
L'employeur s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le chômeur et l'employeur
Quand j'entends les patrons
Annoncer qu'ils nous virent
Moi, je me prépare au pire
J'invente des chansons
Et quand furieux, je dégringole
Au milieu de la piste
Ce sont les copains qui rigolent
En me traitant d'artiste
Quand le chômeur est
Quand le chômeur est là
L'employeur
L'employeur s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le chômeur et l'employeur
Pour moi chômeurs et travailleurs
Vivent dans la même peur
Au travail, on paie à l'heure
Au chômage, on paie par cœur.
Pour moi, chômeurs et travailleurs
Ont tous droit au bonheur.
Le chômeur crie « On crève, bonhomme ! »
Le travailleur répond « Ici, c'est tout comme. »
Quand le chômeur est
Quand le chômeur est là
L'employeur
L'employeur s'en va
Il y a de l'orage dans l'air
Il y a de l'eau dans le gaz
Entre le chômeur et l'employeur
Chômeurs et travailleurs amis
Ça doit pouvoir se faire
Pour qu'il en soit ainsi
Tiens je partage en frère
Je donne au travailleur du temps
Pour échapper au boulot
Et je donne au chômeur du vent
Pour vivre heureux sans boulot
Et je donne au chômeur du vent
Pour vivre heureux sans boulot.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 18/6/2009 - 23:44
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Chansonchôme wallonne de langue française - La java du bonheur – Marco Valdo M.I. - 2009
Parodie de la chanson – Le Jazz et la Java – Claude Nougaro - 1962
Cette canzone, cette chansonchôme reprend son rythme et sa structure à une chanson de Claude Nougaro « Le Jazz et la Java » où l'artiste balance entre le jazz et la java et où il tente en finale de se partager et d'offrir à chacun de quoi le satisfaire.
Ici, la situation est plus complexe. Marco Valdo M.I., ou celui qui chante, pose les prémisses de l'économie du chômage – celle que l'on connaît depuis longtemps et qui empire encore aujourd'hui.
Au départ, il y a la fuite des employeurs... Quand la situation que les employeurs ont eux-mêmes créée, eux ou leurs pairs, devient moins rentable, quand les profits s'amenuisent, l'employeur s'en va en laissant tout là; ou alors, il emporte ce qui l'intéresse encore et fuit bien loin.
Alors, le « chômeur est là ». Et il y a évidemment de l'orage dans l'air, de l'eau dans le gaz entre chômeurs ( ou pour rappel : travailleurs empêchés) et employeurs.
C'est là une des faces récurrentes de la Guerre de Cent Mille Ans que les riches font contre les pauvres.
Quand le chômeur vient pour réclamer son dû, crie à la bataille, descend dans la rue, l'employeur n'est plus là.
Le chanteur essaye de mettre cette aventure sociale en chanson et déboule furieux (contre les employeurs, s'entend !) sur la piste et sa colère est telle qu'il tombe... Ses copains rient. Et le traitent d'artiste. Ne serait-ce pas là l'écho de certains débats autour de la condition d'artiste et de la difficile reconnaissance de son travail créateur, de sa façon poétique de considérer le monde ?
Mais en artiste, il pose le principe essentiel de la lutte sociale : « Pour moi, dit-il, chômeurs et travailleurs ont tous droit au bonheur... » C'était la revendication portée par Saint-Just... Le droit au bonheur pour tous comme but de la révolution sociale.
Et puis, le rappel de la solidarité : « chômeurs et travailleurs amis, ça doit pouvoir se faire... » et pour y arriver, dit l'artiste, « je partage en frère » et là, écoutez bien ce qu'il donne à l'un, ce qu'il donne à l'autre ce poète.
Avant d'aller plus loin, rappelons que les poètes sont porteurs de vérités essentielles.
Alors que donne-t-il ? Au travailleur, du temps et au chômeur, du vent.
Au travailleur, il souhaite d'échapper au boulot – il lui donne du temps pour échapper au boulot. Qu'on aille dans les fabriques d'ennui que sont les entreprises et on comprendra cette revendication – le partage du temps; c'était déjà elle qui déboucha sur les grandes campagnes pour la réduction du temps de travail, pour les congés, pour les vacances... Juste le temps de vivre...
Et ce vent pour le chômeur, qu'est-ce exactement ? Du vent pour vivre heureux sans boulot. Là, il faut assurément tenir compte de l'ironie... Le vent, c'est tout ce que la société et ses employeurs-déserteurs offrent au chômeurs.
Le vent : le poète n'a pas plus à offrir; il a mieux à offrir, il inverse le sens du vent, il dit qu'on peut (et doit) vivre heureux sans boulot. Ce qui rejoint la revendication du temps libéré.
En somme, il suggère ici une autre économie, une autre façon de vivre le monde, de vivre la vie, une économie fondée sur le bonheur... pour tous. Un projet des plus révolutionnaires....
Ainsi Parlait Marco Valdo M.I.